L'industrie automobile algérienne n'est plus une vue de l'esprit. C'est désormais une réalité. Le coup de starter sera donné, aujourd'hui, à l'usine Renault de Oued Tlélat, d'où sortira la première Symbol Algérie. Un évènement qui marque une étape qualitative dans l'industrie mécanique nationale. Fruit d'un partenariat algéro-français, qui a ponctué la visite, en décembre 2012, en Algérie du président François Hollande, ce fleuron sera inauguré par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, et du Pdg de la firme Renault, Carlos Ghosn. L'usine Renault d'Oued Tlélat, qui occupe une superficie de 151 ha, a coûté près de 50 millions d'euros et prévoit une augmentation des investissements jusqu'à 800 millions d'euros à moyen terme. En matière d'intégration, alors que l'objectif fixé est d'atteindre un taux nationale de 42% à l'horizon 2019, la fabrication de la première Symbol Algérie, qui comporte quelques pièces en plastique fabriquées localement, a permis de réaliser un taux d'intégration de 17% qui devra passer à 25% en 2015. Des centaines de postes de travail seront créés, puisque pas moins de 113 entreprises spécialisées dans le domaine de la sous-traitance mécanique sont identifiées pour accompagner l'usine de montage de véhicules Renault d'Oued Tlélat. Ces sous-traitants potentiels doivent fournir une partie des différents composants mécaniques, métalliques et autres à l'usine d'Oran de la marque française. A noter que depuis la création de la société Renault Algérie Production (RAP) en janvier 2013, une opération de constitution d'un réseau national de sous-traitance a été engagée par les différents partenaires du projet. Ce réseau national de sous-traitance devant accompagner les projets d'envergure lancés avec des partenaires étrangers a été mis en place. Il s'agit, entre autres, du projet en partenariat avec le constructeur allemand Daimler/Mercedes-Benz et le groupe émirati Aabar Investments pour la production de 15.000 autocars, bus et camions à Rouiba (Alger), du projet de construction de véhicules utilitaires d'une capacité de 8.000 unités par an à Aïn Bouchkif (Tiaret) ainsi que celui d'une unité de production de 25.000 moteurs à Oued Hamimine (Constantine). Le prix de commercialisation de la Symbol n'a pas été annoncé officiellement, même si Bouchouareb avait affirmé, récemment, que le constructeur est le seul habilité à fixer le prix, mais tout en précisant qu'il devrait être inférieur à celui du même modèle importé. A noter que la société mixte RAP est détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne (34% par la Société nationale des véhicules industriels et 17% par le Fonds national d'investissement) et de 49% par le constructeur français Renault. Ce qui est à retenir de l'inauguration de l'usine Renault de Oued Tlélat, c'est que celle-ci ne manquera pas d'« inspirer » d'autres secteurs d'activité. Au moment où les hydrocarbures constituent près de 95 % des exportations algériennes, l'heure est à la mise en place d'un tissu industriel diversifié et surtout compétitif. Le pays, qui arrive à peine à boucler les 2 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures, a plus que jamais besoin de nouvelles sources de revenus, en vue de parer à toute éventuelle chute des prix des hydrocarbures.