Parmi les objectifs fixés par le ministère de l'Industrie et des Mines ceux de ne plus importer à partir de 2018 de ciments et, à l'horizon 2019, d'atteindre l'autosuffisance en acier et en phosphate transformé. Ces projections démontrent l'ambition du gouvernement dans le secteur minier et sa volonté de booster davantage l'exploitation de toutes les richesses du pays. On assiste ces derniers mois à un véritable élan d'investissement pour la production de ciment, la mise en exploitation de grands sites miniers de fer et de phosphate et des projets d'usine pour la transformation de ces minerais. C'est la preuve que le pays se donne une nouvelle ambition minière qui s'inscrit d'ailleurs dans le cadre de sa stratégie de diversification de son économie. En clair, l'Algérie vise d'exploiter pleinement son potentiel minier. Les exemples dans ce sens se multiplient. Il est donc intéressant de citer les plus importants en matière de niveau de production et leur impact positif sur notre économie. C'est le cas des trois accords d'investissements d'un montant global de 4,5 milliards de dollars. Ces accords de joint-ventures consistent à développer et exploiter la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa), la transformation des phosphates pour la production de l'acide phosphorique et de diammonium phosphate dans la wilaya de Souk Ahras et la transformation du gaz naturel pour la production d'ammoniac, de nitrate d'ammonium technique (TAN) et du calcium ammonium nitrate (CAN) dans la wilaya de Skikda. Autre partenariat signé, et non des moindres, avec le Groupe français Houiller, ce qui va porter le montant d'investissement dans ces secteurs d'activités minières à 5 milliards de dollars, avec à la clé la création de près de 16 000 emplois dont 12 000 en phase de construction et 4 000 en exploitation. Selon le ministère de l'Industrie et des Mines, l'objectif stratégique de ce partenariat vise la transformation de 5 millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production de 1 million de tonnes d'ammoniac et 800 000 tonnes de CAN. Ce qui veut dire qu'à court terme la production issue de ces plates-formes industrielles couvrira les besoins du secteur de l'agriculture en fertilisants et «permettra l'exportation de l'excédent dégagé» avait précisé le ministre du secteur, Abdessalam Bouchouareb, lors de la cérémonie de signature de ces accords de partenariat. Le ministre avait par ailleurs, à cette même occasion, fait savoir que ces trois projets complémentaires permettront à l'Algérie de se positionner sur toute la chaîne des valeurs des phosphates et du gaz. L'exploitation des mines de phosphates va commencer à partir de mars 2017. Il faut souligner, selon les chiffres du ministère, que les réserves de phosphates sont importantes, car estimé à un milliard de m3 de qualité, alors que pour le gaz, il est question d'effectuer une remontée totale et rapide de toute la chaîne des valeurs, avec 10 millions de tonnes/an en 2019, contre 1 million actuellement. Toujours d'après cette même source, l'Algérie commencera à se frayer un chemin pour se positionner très vite sur le marché mondial. «Nous visons d'ici 2019 à devenir le 3e producteur africain ses phosphates traités», avait lancé à l'époque le ministre. A propos du choix d'Indorama, M. Bouchouareb dira : «Il répond à l'ensemble des critères que nous cherchions.» Et d'expliquer : «C'est un acteur majeur présent sur 4 continents, classés parmi les groupes internationaux dont la croissance est la plus forte dans le domaine de la pétrochimie et des fertilisants.» Au registre de la production d'acier et de fer, le futur grand complexe sidérurgique de Bellara dans la wilaya de Jijel, un projet qui s'étend sur 216 hectares, est à la veille d'entrer en production. En effet la mise en service du premier laminoir de ce complexe est prévue pour la fin avril prochain. Un délai annoncé au ministre du secteur lors de son passage sur le site samedi dernier. Selon les explications qui lui ont été données sur place le taux d'avancement des travaux de réalisation du premier laminoir, d'une capacité de production de 800 000 tonnes de rond à béton par an est actuellement de 70%. Un niveau de production qui va permettre au pays de réduire grandement ses importations en la matière. Et selon les estimations du ministre, ce n'est que vers la fin 2018 que le pays sera autosuffisant. En ce qui concerne la production d'acier, issue du complexe, elle sera dans une première étape de 2 millions de tonnes par an et passera par la suite à 4 millions de tonnes. Une production combinée d'aciers et de fer à béton qui va assurer les besoins en la matière des différentes filières industrielles. Autre projet à l'étude, celui de l'exploitation du grand gisement de Ghar Djebilit dans la wilaya de Tindouf. Sa capacité de production, grâce à un partenariat avec un laboratoire canadien, sera de 25 000 tonnes dont une grande partie de qualité. Il y a lieu enfin de faire savoir que la production de marbre ne cesse d'augmenter au point où selon le ministère de l'Industrie et des Mines, son importation va cesser cette année. Autant dire enfin que l'exploitation de toutes les richesses extraites de notre sol riche en matières minérales et métaux peut diminuer en grande partie nos importations entrant dans la fabrication des produits industriels et les engrais ainsi que les fertilisants pour les besoins d'intensification de la production agricole. Z. A.