Dans le cadre de sa stratégie de diversification de l'économie, l'Algérie se donne une nouvelle ambition minière. Elle vise en effet à exploiter pleinement son potentiel minier. Premier pas dans ce sens : trois accords d'investissement d'un montant global de 4,5 milliards de dollars ont été signés, lundi à Alger, entre deux entreprises publiques nationales (Manal et Asmidal) et le groupe industriel indonésien Indorama. Dans le cadre de sa stratégie de diversification de l'économie, l'Algérie se donne une nouvelle ambition minière. Elle vise en effet à exploiter pleinement son potentiel minier. Premier pas dans ce sens : trois accords d'investissement d'un montant global de 4,5 milliards de dollars ont été signés, lundi à Alger, entre deux entreprises publiques nationales (Manal et Asmidal) et le groupe industriel indonésien Indorama. Ces accords de joint-ventures ont été paraphés du côté algérien par Miloud Louhichi et Messaoud Houfani P-dg respectivement d'Asmidal et Manal, et Sri Prakach Lohia, P-dg de Indorama, en présence du ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb et de l'ambassadrice de l'Indonésie à Alger, Mme Safira Machrusah. A la faveur de ces accords trois projets mixtes algéro-indonésiens seront réalisés. Il s'agit du développement et l'exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa), la transformation des phosphates pour la production de l'acide phosphorique et de diammonium phosphate dans la wilaya de Souk Ahras, et la transformation du gaz naturel pour la production d'ammoniac, de nitrate d'ammonium technique (TAN) et de calcium ammonium nitrate (CAN) dans la wilaya de Skikda. Ces trois plateformes seront lancées dès 2016, selon Abdesselam Bouchouareb, qui a pris la parole pour expliquer l'intérêt d'un tel partenariat. Toujours d'après le ministre, un autre accord de partenariat sera signé (aujourd'hui) avec le groupe français Houiller, ce qui va porter le montant d'investissement dans le secteur minier à 5 milliards USD, avec à la clé la création de près de 16 000 emplois, dont 12 000 en phase de construction et 4 000 en exploitation. Pour Bouchouareb l'objectif stratégique de ce partenariat vise la transformation de 5 millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production de 1 million de tonnes d'ammoniac et 800 000 tonnes de CAN. Ce qui veut dire qu'à court terme la production issue de ces plateformes industrielles couvrira les besoins du secteur de l'agriculture en fertilisants et «permettra l'exportation de l'excédent dégagé», a précisé le ministre. Ce dernier a par ailleurs tenu à faire savoir que ces trois projets complémentaires permettront à l'Algérie de se positionner sur toute la chaîne des valeurs des phosphates et du gaz :«Avec des réserves de phosphates importantes, car estimées à 1 milliard de m3 de qualité, et le gaz nous allons effectuer une remontée totale et rapide de toute la chaîne des valeurs, en claire avec 10 millions de tonnes/an en 2019, contre 1million actuellement, l'Algérie commencera à se frayer un chemin pour se positionner très vite sur le marché mondial. En somme nous visons d'ici 2019 de devenir le 3e producteur africain de phosphates traités.» A propos du choix de Indorama Abdesselam Bouchouareb dira : «Il répond à l'ensemble des critères que nous cherchions», expliquant que «c'est un acteur majeur présent sur 4 continents, classé parmi les groupes internationaux dont la croissance est la plus forte dans le domaine de la pétrochimie et des fertilisants.» De son côté, l'ambassadrice d'Indonésie s'est félicitée du choix de partenariat porté sur Indorama par les deux entreprises publiques. Comme elle a aussi tenu à encourager les entreprises de son pays à signer des accords de coopération avec l'Algérie. Il faut noter que le montant d'investissement de 5 milliards USD n'a jamais été égalé hors du secteur des hydrocarbures, sauf pour l'achat de la licence d'exploitation de la technologie GSM par l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Et en ces temps de crise économique mondiale cela relève plus de la prouesse venant des deux pays. Z. A.