Le Zimbabwe de Kalisto Pasuwa qui se trouve être dans le même groupe que la sélection algérienne a, sans nul doute, créé la sensation en accrochant les Verts tant le rapport de force semblait disproportionné entre les deux équipes. Avec sa belle brochette de footballeurs évoluant dans les meilleurs championnats d'Europe, le dernier meilleur joueur du championnat anglais, ballon d'or africain et bien d'autres génies, les Zimbabwéens étaient supposés servir de souffre-douleur aux Verts au cours de la première rencontre du groupe et d'aucuns n'hésitaient pas à dire que Mahrez et ses coéquipiers allaient carrément s'essuyer les pieds sur les maillots de leurs adversaires Aliou Cissé, Florent Ibenge, Kalisto Pasuwa et Baciro Kandé respectivement sélectionneur nationaux du Sénégal, République démocratique du Congo, Zimbabwe et Guinée-Bissau vont-ils mettre en place ou relancer un débat sur la question du coaching purement national en Afrique. Si Aliou Cissé et Florent Ibenge sont là avec le démarrage en 4e vitesse de leurs formations pour que prennent fin des idées reçues et pratiquement ancrées selon lesquelles les techniciens du continent n'ont pas les compétences voulues pour monter et diriger une sélection, ce qu'ils ont fait et réalisé jusque là ne fait qu'apporter des tonnes d'eau à leur moulin. Le Sénégalais comme le Congolais sont premiers de leur groupe même la sélection que dirige Ibenge, comparativement à celle sénégalaise n'a récolté que quatre points après avoir manqué de peu de l'emporter sur la Cote d'Ivoire samedi passé. Les résultats en football étant en général construits sur des détails, les Sénégalais ont certes gagné face aux Tunisiens mais franchement à l'arraché tant les camarades de Mathlouti leur ont été supérieurs sur le plan de l'engagement physique, supériorité technique. De leur côté, les Congolais ont disposé des Marocains lesquels, à leur tour, ne méritaient pas de perdre ce match au vu de ce qu'ils auront réalisé notamment en deuxième mi-temps mais le football est ce qu'il est, c'est-à-dire cruel parfois. Le Zimbabwe de de Kalisto Pasuwa qui se trouve être dans le même groupe que la sélection algérienne a, sans nul doute, créé la sensation en accrochant les Verts tant le rapport de force semblait disproportionné entre les deux équipes. Avec sa belle brochette de footballeurs évoluant dans les meilleurs championnats d'Europe, le dernier meilleur joueur du championnat anglais, ballon d'or africain et bien d'autres génies, les Zimbabwéens étaient supposés servir de souffre-douleur aux Verts au cours de la première rencontre du groupe et d'aucuns n'hésitaient pas à dire que Mahrez et ses coéquipiers allaient carrément s'essuyer les pieds sur les maillots de leurs adversaires. Mieux encore, les protégés de Kalisto Pasuwa allaient donner des sueurs froides aussi bien aux Verts qu'au peuple algérien désormais hypocondriaque à chaque fois que leur équipe entrait en scène. Il en aura effectivement fallu à Bentaleb et les autres pour rattraper leur retard sur les Zimbabwéens qui après avoir égalisé prenaient tout bonnement l'avantage tout en vendangeant quelques actions de buts. Voilà donc deux sélectionneurs, voire trois sélectionneurs qui ne peuvent être taxés de manchots puisque s'agissant du Sénégal et le Congo leurs gars trônent à la première place alors que le Zimbabwe qui n'a rien à se reprocher partage la troisième et/ou quatrième place, c'est selon, avec une sélection prématurément glorifiée comme potentielle lauréate du tournoi. La Guinée-Bissau, petit poucet de cette édition de la Coupe d'Afrique des nations, aura, en tenant en échec au cours du premier match, le Gabon, autrement dit la sélection du pays organisateur, déclenché un véritable coup de tonnerre sur le continent d'une part et ébranlé bien des certitudes dans le monde du football d'autre part du fait même de sa première participation. En somme quelque pourrait être la suite de son parcours il est clair pour les Bissau-Guinéens que pour un coup d'essai ce fut un coup de maître. Quels enseignements tirer de tout cela ? Le fait d'être dirigés par un compatriote, voire n'importe quel entraîneur du continent aiderait-il les footballeurs africains à se transcender. La réponse ne coule pas de source dans la mesure où les techniciens étrangers, dans leur quasi-majorité, font du bon travail et parfois des miracles avec des sélections dont le potentiel humain, matériel et financier fait défaut. Les cas de Claude Leroy et Hervé Renard reviennent très souvent comme exemple à telle enseigne que ces deux techniciens sont désormais condamnés à ne travailler qu'en Afrique tant ils se sont confondus avec la population continentale, son mode de vie. Rolland Courbis résume superbement la situation en se posant la question suivante «j'en suis arrivé à me demander si Claude et Hervé ne sont pas plutôt étrangers en France». En effet, les expériences tentées par l'un et l'autre dans l'hexagone, en Belgique ou ailleurs n'ont jamais été positives. Et Courbis, là encore, synthétise superbement le propos en soulignant qu'ils «sont peut-être plus sélectionneurs qu'entraîneurs» et la nuance est effective. Bref, ce qui s'est passé au cours de ce premier tour de poules, va-t-il inciter les dirigeants des fédérations des autres pays à revoir leur copie ? Faudrait-il encore que ces derniers disposent effectivement d'entraîneurs compétents non pas sur le seul plan technique mais aussi humain, relationnel, culturel. Ce qui est loin, bien loin d'être évident. A. L.