Le coup d'envoi de la CAN 2017 sera donné cet après-midi à Libreville, la capitale du Gabon, un pays en crise depuis la réélection de son indéboulonnable président, Ali Bongo, en septembre dernier. Ses opposants ont appelé, d'ailleurs, leurs compatriotes à boycotter, voire à saboter cette CAN. Reste à savoir si ces appels au boycott et au sabotage de la compétition auront un écho chez les Gabonais. Ça va se vérifier, d'abord, aujourd'hui, à l'occasion de la cérémonie et du match d'ouverture qui opposera la sélection du pays hôte à celle de l'Ouganda, pour le compte du groupe A, composé aussi du Cameroun et du Burkina Faso. Sur le plan sportif et même s'ils ont changé de sélectionneur quelques semaines avant l'entame de ce grand tournoi continental, avec l'arrivée de l'Espagnol Camacho à la place du Portugais Jorge Costa, les Gabonais partent favoris devant les Ougandais, de retour à la CAN après près de 40 ans d'absence. Après avoir passé pour la première fois de leur histoire le cap du premier tour en 2012, lors de la CAN coorganisée avec la Guinée équatoriale, les camarades de Pierre Emerick Aubameyang veulent aller encore plus loin, cette fois-ci. Mais, les Panthères doivent se méfier du néophyte bissau-guinéen, qui a créé la surprise lors des éliminatoires devant la Zambie, le Congo et le Kenya. Le second match du jour mettra aux prises le Cameroun et le Burkina Faso. C'est un match des plus ouverts, surtout que les Lions Indomptables sont privés de plusieurs cadres qui ont préféré faire l'impasse sur cette CAN. Finalistes malheureux de la CAN 2013 au Nigeria, les Etalons reviennent en force et occupent, d'ailleurs, la première place de leur groupe dans les éliminatoires du Mondial 2018 en compagnie du Sénégal. Cette CAN 2017, en général, s'annonce très ouverte, car les favoris de l'épreuve : la Côte d'Ivoire, championne d'Afrique en titre, le Ghana, finaliste malheureux de la précédente édition qu'avait abritée la Guinée équatoriale, l'Algérie et l'Egypte, de retour à cette grande messe de la balle ronde africaine, ne sont guère rassurants. Des surprises ne sont pas à écarter comme c'était le cas lors de l'édition 2012 que le Gabon avait coorganisée avec la Guinée équatoriale. La Zambie a été sacrée alors championne d'Afrique, à la surprise générale. Espérons que le niveau technique sera à la hauteur et que les amoureux de la balle ronde en Afrique se régaleront. El-Hadary, le vétéran A 43 ans et avec quatre CAN dans son palmarès (1998, 2006, 2008, 2010), le gardien égyptien Essam El-Hadary n'a toujours pas dit son dernier mot. Le vétéran des Pharaons, enfin de retour sur la scène continentale après avoir manqué les trois dernières éditions, voudra régner à nouveau sur l'Afrique. Avec sept sacres, l'Egypte est la nation la plus titrée de l'histoire. Hormis Raïs M'Bolhi (Algérie, 30 ans), toujours au rendez-vous en sélection, Aymen Mathlouthi (Tunisie, 32 ans) ou Denis Onyango (Ouganda, 29 ans), sacré meilleur joueur africain évoluant sur le continent, ils sont encore très peu à le concurrencer sur la ligne de but. Renard vise le triplé Va-t-il conserver son titre ? Vainqueur en 2015 avec la Côte d'Ivoire, et avec la Zambie en 2012, le technicien français Hervé Renard va tenter cette fois-ci de transmettre sa recette de la gagne au Maroc, qui n'a plus atteint la finale de la compétition depuis 2004. Mais il doit gérer une cascade de forfaits majeurs (Younès Belhanda, Oussama Tannane, Noureddine Amrabat et Sofiane Boufal). En cas de nouveau succès, l'homme au sourire «ultra-bright» et à la chemise immaculée pourrait faire aussi bien que le Ghanéen Charles Gyamfi (1963, 1965, 1982) et l'Egyptien Hassan Shehata (2006, 2008, 2010), codétenteurs du record de victoires en CAN avec trois titres. Mais lui, ce serait avec trois sélections différentes. A suivre, également, les trois sélectionneurs «locaux» en lice : Florent Ibenge (RD Congo), Aliou Cissé (Sénégal) et Callisto Pasuwa (Zimbabwe). Mahrez et Aubameyang en stars La CAN-2017 commence ce samedi (jusqu'au 5 février). Le nouveau Ballon d'Or africain, Riyad Mahrez, et le Gabonais, Pierre-Emerick Aubameyang, fils prodige du pays-hôte, seront les plus grandes stars de la compétition. La mission pour l'attaquant gabonais est à la hauteur des attentes que son talent suscite : porter sa sélection jusqu'au premier sacre africain de son histoire, devant son public. L'occasion de marquer l'histoire de son pays, miné par un climat politique tendu, est belle pour le buteur de 27 ans, dans la forme de sa vie, à l'image de ses 16 buts inscrits en 15 journées de championnat avec le Borussia Dortmund. A condition, toutefois, d'avoir le même rendement avec les Panthères, qui ont accueilli un nouveau sélectionneur, José Antonio Camacho, moins de deux mois avant la compétition. Il faudra, également, suivre l'Algérien Islam Slimani (28 ans), autre avant-centre en verve du continent, ou encore le Togolais revanchard Emmanuel Adebayor (32 ans), qui aura également à cœur de briller. Riyad, un statut à justifier Joueur africain de l'année 2016, meilleur joueur de Premier League, 7e du Ballon d'Or... Riyad Mahrez part à la conquête de la CAN, qui échappe à l'Algérie depuis 1990, avec un statut de star mondiale. Problème : le talentueux milieu offensif, si brillant en 2015/16, n'affiche pas la même «forme» de l'aveu de son entraîneur Claudio Ranieri au moment de débuter 2017. A l'image de sa sélection, moins en verve sur ses derniers matches, il devra retrouver son niveau pour prétendre toucher un nouveau trophée. Sur le continent, d'autres artistes voudront le déloger, à commencer par les virevoltants Sadio Mané (Sénégal, 24 ans) et Mohamed Salah (Egypte, 24 ans), classés dans le Top 5 du meilleur joueur africain de l'année, mais aussi André Ayew (Ghana, 27 ans), finaliste malheureux de la dernière édition, voire Wahbi Khazri (Tunisie, 25 ans), qui évoluent dans le même registre. L'Ivoirien Serge Aurier, pilier des Eléphants champions d'Afrique en titre et du Paris SG qui a tout raflé en France la saison dernière, voudra ajouter une ligne supplémentaire à son palmarès déjà bien fourni, à seulement 24 ans. Au poste de latéral, seul le gaucher Faouzi Ghoulam (Algérie, 25 ans) semble être en mesure de lui faire de l'ombre sur le continent. Les stoppeurs Kalidou Koulibaly (Sénégal, 25 ans), Mehdi Benatia (Maroc, 29 ans), Aymen Abdennour (Tunisie, 27 ans), ou encore son compatriote ivoirien Eric Bailly (22 ans) sont les autres défenseurs majeurs du tournoi. Les records de la CAN : Joueurs les plus victorieux : Essam El-Hadary (Egypte) et Ahmed Hassan (Egypte) avec 4 trophées (1998, 2006, 2008, 2010) Joueur ayant joué le plus grand nombre de matchs : Rigobert Song (Cameroun) avec 36 matchs. Joueur ayant disputé le plus grand nombre d'éditions : Rigobert Song (Cameroun) (de 1996 à 2010) avec huit éditions. Meilleur buteur sur une édition de la CAN : Pierre Ndaye Mulamba (Zaïre) avec 9 buts en 1974. Meilleur buteur de l'histoire de la compétition (toutes compétitions confondues) : Samuel Eto'o (Cameroun) avec 18 buts. Sélectionneurs les plus victorieux : Charles Kumi Gyamfi avec le Ghana (1963, 1965 et 1982) et Hassan Shehata avec l'Egypte (2006, 2008 et 2010). But le plus rapide : 23e seconde (Ayman Mansour (Egypte) contre le Gabon en 1994). Vainqueur de la CAN en tant que joueur et entraîneur : Mahmoud Al-Gohary en 1959 et 1998, et Stephen Keshi en 1994 et 2013. Le Ghana détient le record d'apparitions consécutives en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations de la CAF (5) Le 4 février 2015, les équipes engagées ont inscrit 16 buts, égalant le record pour ce stade de la compétition. La Côte d'Ivoire seule équipe à avoir disputé une Coupe d'Afrique entière sans prendre de but (lors de la CAN 2012). Nation ayant disputé le plus grand nombre de CAN d'affilée : Egypte (14, entre 1984 et 2010) Nation ayant disputé le plus grand nombre de finales d'affilée : 4, le Ghana en 1963, 1965, 1968 et 1970. Nation ayant gagné le plus grand nombre de titres consécutifs : 3, l'Egypte en 2006, 2008 et 2010 Nation ayant enregistré le plus grand nombre de matchs sans défaite : 19, l'Egypte avec 17 victoires (dont 9 successives) et 2 matchs nuls (en cours) Victoire la plus large : 6-1 (Côte d'Ivoire - Ethiopie en 1970); 1-6 (Botswana - Guinée en 2012). Plus grand nombre de buts sur un match : 9 buts (Egypte - Nigeria : 6-3 en 1963). Plus grand nombre de buts sur une édition : 99 (3,09 par match), durant la CAN 2008 Plus longue séance de tirs au but : 12-11 (Côte d'Ivoire - Cameroun en 2006, 1-1 à la fin du temps réglementaire et des prolongations).