La Fondation de l'islam de France, présidée par Jean-Pierre Chevènement, ne pourra plus compter sur la participation de la Grande mosquée de Paris (GMP) qui a décidé de ne plus faire partie des discussions sur une refonte de l'organisation de l'islam en France (transparence des financements, «charte de l'imam»…) La grande mosquée de Paris (GMP), une des principales fédérations de mosquées, a annoncé le 23 janvier son refus, dénonçant, du même coup «toute forme d'ingérence dans la gestion du culte musulman». Désormais opérationnelle sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement, la Fondation de l'islam de France, laïque, devrait soutenir notamment la formation profane des imams et aumôniers. En plus de cette fondation, une association cultuelle nationale doit être mise sur pied pour financer de manière transparente des projets en matière religieuse, comme la formation théologique des imams et la construction de mosquées. Mais cette structure stratégique, qui pourrait disposer d'une «contribution volontaire (Ah, les finances) sur le halal», peine à voir le jour, sur fond de rivalités entre fédérations. Dalil Boubakeur, recteur de la GMP, 76 ans, s'est vu confier la présidence du «conseil d'orientation» de la fondation, chargé de sélectionner les projets à financer. Or ce fauteuil est jugé insuffisant du côté de la GMP, dont la fédération – proche de l'Algérie - rassemble 250 des 2 500 mosquées de France. Le recteur Boubakeur, qui n'a plus le leadership sur le Conseil français du culte musulman (CFCM), semble vouloir garder la main. Il s'est ainsi allié au président de l'UOIF (Marocain, proche des Frères musulmans) Amar Lasfar et au président d'honneur du CFCM Mohammed Moussaoui (proche du Maroc) pour appeler à une concertation sur la «charte de l'imam» en cours de finalisation et l'association cultuelle de financement.