L'Union nationale des paysans algériens (Unpa) incite les agriculteurs à s'organiser en coopérative pour profiter des grandes potentialités agricoles offertes dans le Grand Sud. «Il y a de véritables opportunités d'investissement agricole dans le Sahara», souligne le secrétaire général de l'Unpa, lors d'une rencontre avec les opérateurs agricoles de la wilaya de Boumerdès, en énumérant une série de privilèges dont, notamment, «la disponibilité de grandes surfaces en jachère, dotées d'innombrables avantages comme les eaux souterraines, l'électricité et un régime fiscal incitatif», a-t-il ajouté. Le potentiel de ce secteur d'activité est, en effet, énorme comme en témoigne la réussite des expériences déjà lancées. Pour peu que l'on met en place les conditions idoines, l'agriculture saharienne est en mesure de compenser, à elle seule et dans peu de temps, la baisse des revenus pétroliers avec, à la clé, la création et le développement d'un tas d'activités annexes (couverture du marché domestique, industrie agroalimentaire, exportation…). A cet effet, les pouvoirs publics sont appelés à mettre ces grandes réserves foncières en concession au profit exclusif des véritables producteurs, avec un suivi rigoureux des bénéficiaires pour lutter contre les fraudeurs et les parasites comme ceux qui, au mépris des lois, sous-louent les terres arables du nord du pays. Il suffit d'une telle mesure, sérieusement appliquée sur le terrain, pour voir débarquer dans le Sahara des centaines, voire des milliers, de professionnels qui attendent depuis des années leur contrat de concession afin de lancer leurs ambitieux projets. Rien que depuis 2010 à ce jour, ils sont 39 000 agriculteurs à travers tout le pays à guetter en vain une telle «aubaine». Le sous-sol saharien regorge d'eau. L'énergie solaire à longueur d'année. Le savoir-faire existe. Tous les ingrédients sont réunis pour réussir ce pari à portée de main. Les débouchés commerciaux existent aussi. La demande locale est en hausse permanente. Les opérations d'exportation de produits agricoles algériens, aussi bien vers l'Europe ou à destination du Moyen-Orient, ont été toutes couronnées de succès. Les consommateurs étrangers louent, sans distinction, les bonnes qualités gustatives et nutritives des fruits et légumes gorgés de soleil. Nos exportateurs avouent ne pas pouvoir, avec les niveaux actuels de production, satisfaire toutes les commandes qui leur sont formulées. Bref, le challenge ne tient qu'à la volonté des pouvoirs publics pour en faire un secteur hautement stratégique et rentable. Les bienfaits d'une telle option seront évidemment innombrables pour le pays et pour les générations futures. K. A.