Riche en eau, en terres, en énergie convertible et en main-d'œuvre, le Sahara a tous les atouts pour devenir une région agricole par excellence. L'agriculture saharienne constitue une sérieuse option pour l'Algérie dans sa quête d'une autosuffisance alimentaire. Son développement est susceptible, en effet, de mettre fin à la dépendance du pays vis-à-vis de l'Europe en matière de produits agricoles. Conscients de cette réalité, les pouvoirs publics ont commencé à lui accorder un intérêt particulier. Les agriculteurs du Sud bénéficient ainsi depuis un moment d'intéressantes facilités et d'aides conséquentes. De même, les investissements dans ce créneau sont particulièrement encouragés. Des concessions de longue durée leur seront consenties tout en bénéficiant de l'accompagnement et du soutien de l'Etat. Il faut savoir que des périmètres aménagés existent déjà dans le Sud, notamment à Ghardaïa et à Adrar, et que l'agriculture saharienne recèle de véritables potentialités et opportunités en termes d'avantages comparatifs et d'accessibilité, a-t-il noté. Les projets d'investissement lancés jusque-là ont donné de très bons résultats, de l'avis général. Aujourd'hui, plusieurs régions du pays sont approvisionnées en fruits et légumes à partir d'Adrar, de Biskra et de Laghouat, notamment en hiver. Avec les avantages accordés aux investisseurs dans le cadre du programme spécial Sud, l'agriculture saharienne se développera davantage, promettent les responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. C'est que le principal problème auquel font face, depuis quelques années, les agriculteurs de cette région, à savoir le manque de ressources hydriques, est en voie de règlement avec les nombreux forages réalisés çà et là et ceux qui le seront dans un futur proche. Sans oublier qu'une convention portant sur un projet de transfert des techniques de l'utilisation des eaux salées ou saumâtres aux agriculteurs du sud a été conclue en 2009 à Alger, entre l'Institut technique de développement de l'agriculture saharienne (ITDAS) et le Centre arabe pour l'étude des zones sèches et des terres arides (ACSAD). Cette convention s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherches appliquées dans le domaine de l'utilisation des eaux salées ou saumâtres. Elle a pour objectif de professionnaliser l'agriculteur opérant dans les zones arides et d'introduire des techniques de l'utilisation des eaux salées ou saumâtres à même d'améliorer la production agricole et l'introduction de nouvelles cultures dans les zones à forte concentration de ces eaux. Cela permettra la préservation du sol et la pérennité de la production agricole. Peut-on dire, dès lors, que l'avenir de l'agriculture est dans le Sahara ? Oui, répondent des professionnels du secteur qui soulignent que les zones oasiennes disposent d'énormes potentialités agricoles. De même, Tamanrasset, où d'importantes nappes phréatiques ont été localisées, est considérée comme l'une des régions sahariennes les plus propices à l'activité agricole.