Dans une actualité marquée par une politique d'austérité et de restriction budgétaire, le secteur de la culture doit aujourd'hui faire face à de nouveaux défis pour trouver des moyens d'exister et de subsister. Dans une actualité marquée par une politique d'austérité et de restriction budgétaire, le secteur de la culture doit aujourd'hui faire face à de nouveaux défis pour trouver des moyens d'exister et de subsister. Dans le contexte où le secteur public a restreint son rôle de la manne providentielle pour soutenir la créativité dans les différents domaines, les entités culturelles indépendantes ont le champ libre pour occuper le terrain en faisant valoir leur expérience de créativité et de production indépendamment du financement public. Ainsi dans les différents secteurs de la culture, à l'instar du 4e art, du cinéma, des arts plastiques, des spectacles artistiques et de l'édition, de plus en plus de personnes s'investissent dans l'accomplissement de leur art sans le soutient de l'Etat. Dans le 4e art, les associations et les coopératives théâtrales, sont celles qui ont le plus marqué la scène culturelle indépendante avec un foisonnement de productions grâce à peu de moyens. Ce mouvement de théâtre indépendant de la tutelle étatique, appelé «amateurs», a réussi à s'imposer depuis des décennies. Paradoxalement, un des festivals culturels les plus anciens qui existe en Algérie est le festival du théâtre amateur de Mostaganem qui fêtera cette année un demi-siècle d'existence. Soit cinquante ans de production théâtrale par des troupes qui se sont entièrement consacrées à leur passion du théâtre et ont su s'imposer malgré toutes les turbulences qu'avait traversées l'Algérie dont celle des années quatre-vingts dix où il devait relever un double défi celui de la crise financière et celui du terrorisme. Au moment où le théâtre étatique ferme ses portes, ces troupes indépendantes ont réussi à animer les planches et créer une vie culturelle envers et contre tout. Ces dix dernières années, avec le retour en force des théâtres étatiques, les troupes de théâtres indépendantes ont grâce à leurs créativités et la qualité de leurs pièces, également réussi à concurrencer les théâtres étatiques, en raflant à chaque édition des prix largement mérités lors des différentes éditions du Festival national de théâtre professionnel (FNTP). Il serait temps aujourd'hui de donner de plus en plus de place à cette créativité indépendante dans l'animation de la vie culturelle. D'autant plus que financièrement, il est plus rentable d'assurer le cachet de la représentation d'une troupe que d'assumer la production d'une nouvelle pièce qui est un budget colossal pour les théâtres étatiques. Il est à noter que l'Office nationale de la culture et de l'information (Onci), propose un programme hebdomadaire de représentations de théâtre pour enfants depuis des années grâce à des associations et à des coopératives théâtrales créant ainsi un espace d'expression pour ces troupes tout en répondant à l'attente du jeune public de plus en plus exigeant. Dans le secteur du cinéma, ces dernières années ont également été marquées par l'émergence d'une nouvelle génération de réalisateurs et de cinéastes qui ont favorisé les courts métrages. Ceci faute de moyens personnels ou soutenus par des producteurs privés aux budgets limités qui se sont fait remarquer par le talent artistique et récompenser dans plusieurs festivals nationaux et internationaux. Face aux restrictions budgétaires, il est temps que les producteurs privés, certes confrontés à de nombreuses difficultés dont souffre le secteur du cinéma, dont celui de la distribution puissent relever le défi et donner la chance à cette nouvelle génération plus créative et plus apte à faire des films qui puissent reconquérir les cinéphiles algériens. Un des autres secteurs de la culture qui connaît de plus en plus de mouvement d'initiatives indépendantes du soutien financier étatique et celui des arts plastiques. Face à une absence de marché de l'art en Algérie, d'espaces d'exposition et de véritable relais pour les artistes plasticiens de plus en plus de galeries privée, gérées souvent par des plasticiens reconnus, sont en train d'ouvrir leurs portes pour pallier à l'absence de l'action de l'Etat dans ce secteur. Une absence qui sera encore plus accentuée avec une réduction de plus de 60% du budget de la culture dont il est fort à parier que les arts plastiques seront encore une fois les grands perdants. Dés lors, face au couperet des restrictions budgétaires, les institutions culturelles étatiques sont aujourd'hui astreintes à coordonner leur actions avec ceux qui ont su faire abstraction de l'aide de l'Etat motivés par leur passion artistique afin d'exister envers et contre tout. Nonobstant, il ne s'agit pas pour autant de désengager la responsabilité de l'Etat dans le soutien du secteur de la culture. Certes, l'apport des indépendants dans le secteur sera une impulsion régénératrice permettant la survie de l'activité culturelle. Mais cela serait l'occasion d'établir une véritable stratégie de politique culturelle avec une vision de management culturelle à long terme impliquant tous les acteurs de l'action culturelle sans distinctions avec comme objectif insuffler une véritable dynamique culturelle citoyenne d'autant plus qu'une jeunesse créatrice existe et qui n'attend qu'exprimer son talent qui ne demande qu'à être accompagné, encouragé et accéder à des espaces où elle peut exprimer son art. S. B.