Disparu les lignes anguleuses, la Volvo S90 est plus élégante mais garde cette carrure imposante signe de sa robustesse Cette grande berline déploie tout le savoir-faire de Volvo en termes de qualité de conception et de finitions intérieures. L'agrément de conduite n'a rien à envier aux plus grandes marques Premium allemandes. Mais elle pêche par une ambiance un peu chargée, qui n'est pas sans rappeler les standards en vigueur en Chine, le marché de son propriétaire. S'il y a bien une marque qui ne peut pas faire l'impasse sur le segment des grandes berlines, c'est bien Volvo. Au-delà de son ADN, le constructeur suédois en a grandement besoin pour le marché chinois qui correspond à 18% de ses ventes. Rappelons que Volvo est propriété d'un groupe chinois depuis 2010 et qu'il est sur le point d'y inaugurer une troisième usine. C'est naturellement avec un SUV, le XC90, que Volvo a décidé d'inaugurer la gamme 90 afin de se positionner directement sur ce segment très porteur et dynamique. Même si les grandes berlines sont moins à la mode, elles sont nécessaires à une marque qui se revendique premium, surtout sur le marché chinois. Mais alors, la S90 est-elle une voiture d'abord conçue pour le premier marché automobile du monde ? Elle a en tout cas reçu un bon accueil en Europe puisqu'elle est finaliste, tout comme le XC90 un an auparavant, du concours de la voiture de l'année. Avec 4,96 m de longueur, la S90 se place en effet sur le segment des plus grandes berlines du marché. Certes, il y a toujours l'Audi A8, ou la BMW Série 7 (respectivement 17 et 13 cm de plus), mais compte tenu de ses volumes, Volvo est bien obligé de resserrer sa gamme. Elle se place en revanche idéalement face à la Mercedes Classe E (qu'elle affronte d'ailleurs au concours final de la voiture de l'année), et de l'Audi A6 (voire A7, mais qui est une voiture coupée). Une carrure typique Volvo, l'élégance en plus La Volvo S90 se veut toutefois plus statutaire comme si la cible était davantage l'officiel que l'homme d'affaires. Son design se caractérise donc par une forte personnalité, sans trop s'éloigner des codes stylistiques conventionnels. Certes, Volvo a définitivement abandonné ses lignes anguleuses, mais on reconnaît sur la S90 cette carrure si typique de la marque suédoise. Le bouclier est toujours aussi abrupt, mais la calandre courbée vers l'intérieur lui donne plus de douceur. Les flancs se parent également d'une robe très verticale, mais quelques rondeurs viennent donner un peu de volupté. La silhouette s'achève enfin par une note très rigide. Le design tente un équilibre entre cette robustesse très caractéristique de la marque, tout en assumant davantage d'élégance. Ce mantra se retrouve à l'intérieur de l'habitacle. En version inscription, la S90 livre un univers tout fait de luxe. Le cuir ivoire se confond avec les parois de portières et le plafond sur des tons également de blanc cassé. La planche de bord mélange baguette chromée, plateau en bois et cuir cousu. Même sur le tunnel central, le vide poche se dissimule derrière un écrin coulissant tout fait de bois. Décoration chargée ? Un peu oui... Il n'empêche, la S90 offre un maximum de confort. On s'enfonce avec plaisir dans ces sièges aussi confortables que spacieux. Même ambiance à l'arrière où l'espace permet un confort absolu. Le coffre permet d'embarquer 500 litres de bagages, moins que la Classe E et ses 540 litres, mais pour le plus grand bonheur des jambes des passagers arrière. Une qualité de son exceptionnelle, mais onéreuse L'ambiance intérieure pourra être agrémentée par une appréciable qualité de son, grâce au système Bowers & Wilkins. Il faudra néanmoins débourser la somme de 3 400 euros pour s'offrir cette option. L'insonorisation de l'habitacle permettra de profiter des différentes ambiances sonores entre le studio et le mode salle de concert pour une expérience auditive exceptionnelle. Mais l'ambiance à bord ne fait pas tout, car tout statutaire que se veut la S90, c'est-à-dire visant à satisfaire prioritairement les passagers, Volvo a également soigné l'agrément de conduite. Sur cette version de 235 chevaux diesel, la S90 assure une excellente tenue de route. La puissance du couple moteur donne de l'élan aux dépassements sans jamais trembler. Parfois un peu lent au démarrage, elle offre des suspensions de très bonne qualité, même si on note parfois quelques raideurs au freinage. Dans l'ensemble, on regrette peut-être le côté un peu chargé de l'intérieur de la voiture. Alors que Volvo est connue pour sa grande sobriété, mais également une certaine pudeur dans l'étalement de signes extérieurs de richesse, on ne peut s'empêcher d'y voir la patte de son actionnaire chinois. Il n'en reste pas moins que la S90 est un produit très abouti tant en termes d'agrément de conduite que de la qualité des finitions intérieures. N. B. In latribune.fr