Moqtada Sadr, devenu populaire dans sa lutte contre les Américains lors de l'invasion de l'Irak en 2003, lutte ces dernières années pour l'adoption de réformes. Avant la manifestation, il avait encouragé ses partisans à se rendre tout près de la Zone verte pour clamer haut et fort leurs revendications. Sept personnes ont été tuées et plus de 200 blessées, samedi à Baghdad, lors de la dispersion par les forces de sécurité de milliers de partisans de Moqtada Sadr qui réclamaient des réformes. La Zone verte, un secteur ultrasécurisé qui abrite les principales institutions de l'Etat, a été frappée par des tirs de roquettes tirées depuis des quartiers nord de Baghdad. Ces violences lors d'une manifestation sont les plus meurtrières depuis qu'a débuté en 2015 un mouvement de contestation réclamant une amélioration des services publics et accusant la classe politique de corruption et de népotisme. Ce mouvement a connu un arrêt en octobre lorsque les forces gouvernementales ont lancé une offensive pour reprendre au groupe Daech la ville de Mossoul, dans le nord du pays. Des milliers de manifestants, essentiellement des partisans de Moqtada Sadr, s'étaient rassemblés place Tahrir, dans le centre de Baghdad, pour réclamer des réformes sur la loi électorale. Ils ont ensuite tenté de franchir de force un cordon policier sécurisant la voie principale conduisant à la fameuse Zone verte, qui abrite aussi des ambassades. La grande majorité des blessés sont des manifestants ayant été asphyxiés par les gaz lacrymogènes, mais au moins 11 souffrent de blessures plus graves causées par les balles et les bombes lacrymogènes. Le Premier ministre irakien, Haider Al-Abadi, a assuré qu'une enquête serait ouverte pour identifier et juger les responsables des violences. Le commandement des opérations conjointes a fait état de plusieurs roquettes tombées sur la Zone verte tirées de deux secteurs du nord de la capitale, Baladiyat et la rue Palestine. Moqtada Sadr, devenu populaire dans sa lutte contre les Américains lors de l'invasion de l'Irak en 2003, lutte ces dernières années pour l'adoption de réformes. Avant la manifestation, il avait encouragé ses partisans à se rendre tout près de la Zone verte pour clamer haut et fort leurs revendications. Il avait néanmoins prévenu les manifestants de ne pas entrer de force dans la Zone verte, que ses partisans avaient envahie l'année dernière à deux reprises. Il a appelé le Premier ministre Abadi à répondre à ses revendications. L'année dernière, les partisans de Moqtada Sadr ont manifesté maintes fois pour réclamer des réformes politiques, surtout la formation d'un nouveau gouvernement, et protester contre l'inaction du Parlement. Un groupe moins nombreux de manifestants s'était rassemblé mercredi près de la Zone verte pour réclamer des réformes et plusieurs centaines de personnes avaient manifesté vendredi dans plusieurs villes du sud de l'Irak. Les protestataires, qui appellent depuis des mois à de profondes réformes politiques, estiment notamment que la loi électorale actuelle sert les intérêts des grands partis qu'ils accusent de corruption, et jugent que la commission n'est pas indépendante. Le gouvernement Abadi a fixé les prochaines élections provinciales à septembre, date à laquelle le mandat de la commission électorale expire. Leurs résultats sont perçus comme un baromètre pour les élections législatives prévues en 2018. R. I.