En dépit des protestations enregistrées un peu partout dans les universités, la généralisation du LMD n'a jamais été freinée par le département de Harraoubia. A aucun moment, elle n'a été mise en cause. Dans ce contexte, le nombre d'établissements habilités pour au moins un domaine LMD est passé de 11, en 2004-2005, à 40 en 2007-2008. Dans le même temps, le nombre de sites habilités par domaine au nombre de 17, est passé de 34 à 200, avec un engagement fort des sciences et techniques, tandis que les sciences humaines éprouvent quelques difficultés à passer au LMD. En quatre ans, le nombre de licences présentées est passé de 270 à 1350, avec un nombre d'étudiants engagés dans le système LMD s'élevant de 6 194 à 60 000. Mais, pour le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le basculement doit être total. Car, d'après ses responsables, depuis la mise en place de la réforme LMD dans les établissements universitaires, divers constats positifs peuvent être faits. Il s'agit, selon ces derniers, des taux de réussite en net progrès, d'un début d'appropriation de la problématique de gestion, d'un développement de nouvelles compétences (ingénierie des formations),d'un plus de dynamique de contact avec l'environnement, de différentes approches pour l'élaboration de logiciels de suivi de parcours, des efforts pour une approche d'accompagnement (même si l'appréciation est nuancée, selon les équipes pédagogiques). Lancée dans le cadre de la stratégie décennale de développement du secteur pour la période 2004-2013, la réforme du LMD incarne le remède miracle contre la décadence de l'université algérienne, selon Rachid Harraoubia et ses cadres. Le but est d'assurer une formation de meilleure qualité répondant aux standards internationaux, de favoriser une meilleure intégration des établissements d'enseignement supérieur dans leur environnement socio-économique, d'adapter la formation supérieure aux évolutions permanentes des métiers et de développer les mécanismes de soutien à l'autoformation. Sortie en 2007, la première promotion de licenciés dans le cadre du système LMD a été saluée comme un pas en avant. Et pour achever la réforme LMD, la tutelle a décidé de généraliser le nouveau système, au rythme des établissements. La généralisation se fait progressivement après validation, par l'expérience, des nouveaux modèles introduits dans les programmes pédagogiques, les méthodes d'enseignement, la gestion administrative et pédagogique. Cependant, à l'horizon 2009-2010, les universités algériennes accueilleront 1,5 million d'étudiants en graduation, ce qui supposera la mise en place de 520 000 places pédagogiques, de 280 000 places d'hébergement et de 1200 laboratoires de recherche et le recrutement de 25 000 nouveaux enseignants-chercheurs. A ce moment-là, on verra vraiment si le LMD pourrait tenir toutes ces promesses.