«La classe ouvrière a été une réserve de nationalistes et de Moudjahidine et une source de sacrifices incommensurables signés par des dizaines de milliers de nos travailleurs à leur tête le martyr symbole Aïssat Idir». En ce double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la naissance de l'UGTA, le ton de l'hommage solennel du chef de l'Etat aux temps glorieux des masses laborieuses algériennes est ainsi donné. Le président de la République rappelle ensuite une autre vérité inhérente à cette même classe ouvrière, à savoir, singulièrement, «la place importante des zones rurales de l'Algérie durant la Guerre de libération, avec leurs montagnes, leurs plaines et leur désert où nos vaillants Moudjahidine trouvaient refuge aux côtés de notre valeureux peuple». On ne pouvait mieux évoquer alors «la contribution des travailleurs algériens à notre lutte de libération», eux, comme le rappelle le président Abdelaziz Bouteflika qui «ont assuré, qu'ils fussent à l'intérieur du pays ou en exil, une autonomie financière exceptionnelle à notre glorieuse révolution». Et, bien plus tard, «l'esprit nationaliste» fut «le moteur de la mobilisation des travailleurs du secteur des hydrocarbures lorsque l'Etat algérien a pris la décision de nationaliser cette richesse nationale». Le rappel est donc des plus utiles, car comment ne pas le faire sachant que «ce sont nos travailleurs et nos ingénieurs qui ont assuré le succès de la nationalisation des hydrocarbures à une période où de telles mesures étaient un défi pour les sociétés pétrolières mondiales». Grâce donc aux travailleurs algériens et à leur avant-garde formée par les ingénieurs et autres techniciens, l'algérianisation du secteur des hydrocarbures «couronnera le recouvrement de la souveraineté totale de l'Algérie» en un jour historique des plus symboliques, celui de la création de l'Union générale des travailleurs algériens. Dans le livre de gloire et d'honneur de la classe ouvrière algérienne, il y a aussi, comme le rappelle le président de la République, «l'héroïsme des travailleuses et travailleurs algériens», notamment «leur résistance et leur combat durant les années de braise et de la tragédie nationale, pour que l'Algérie demeure debout et que son économie prospère au milieu de la destruction et du terrorisme». Et comment ne pas souligner, en rouge écarlate, comme la couleur du sang des dizaines de milliers de victimes, «le lourd tribut de martyrs du devoir national dans les usines et les administrations, et dont le seul tort était d'avoir voulu que l'Algérie reste debout». Et comment oublier dès lors que le SG de l'UGTA de l'époque, Abdelhak Benhamouda, «fut le symbole de ce martyre et de ces sacrifices» ? Karl Marx disait que «les travailleurs n'ont pas de patrie», dans le sens où leur combat est universel. Les travailleurs algériens, eux, ont en revanche une patrie : l'Algérie arrosée de leur sang et de leur sueur ! Honneur et gloire à eux ! N. K.