Après le long débat télévisé de lundi soir entre les cinq principaux candidats au premier tour de l'élection présidentielle française du 27 avril, l'idée dominante chez les commentateurs et analystes politiques était que la campagne électorale allait enfin commencer après des semaines «pourries» par les affaires visant principalement le représentant de la droite et du centre, François Fillon, mais aussi la «pouliche» de l'extrême-droite, Marine Le Pen. Peine perdue ! Dès mardi, l'odeur du souffre a refait surface. Après le long débat télévisé de lundi soir entre les cinq principaux candidats au premier tour de l'élection présidentielle française du 27 avril, l'idée dominante chez les commentateurs et analystes politiques était que la campagne électorale allait enfin commencer après des semaines «pourries» par les affaires visant principalement le représentant de la droite et du centre, François Fillon, mais aussi la «pouliche» de l'extrême-droite, Marine Le Pen. Peine perdue ! Dès mardi, l'odeur du souffre a refait surface. D'abord pour toucher un membre du gouvernement, le ministre de l'Intérieur, Bruno Leroux, soupçonné d'avoir employé ses deux filles mineures comme assistantes parlementaires dans des conditions douteuses. La justice se saisi de l'affaire et a ouvert une enquête préliminaire. Ensuite, Fillon. On dirait presque évidement, tellement l'ancien Premier ministre collectionne de semaine en semaine, de révélations en révélations, des wagons dans son train des affaires réelles ou supposées, c'est la justice qui tranchera. Mis en examen le 14 mars pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (Hatvp), Fillon a certainement eu la désagréable surprise d'apprendre mardi que le journal du soir Le Monde révélait que le Parquet national financier (PNF) a délivré aux juges d'instruction un réquisitoire supplétif visant des faits d'«escroquerie aggravée, faux et usage de faux». Cette décision est le résultat d'une perquisition à l'Assemblée nationale où les enquêteurs auraient saisi des faux pour justifier les salaires de sa femme, Pénélope Fillon, afin de camoufler le caractère fictif de son emploi d'assistante parlementaire pendant des années. Les avocats de la concernée ont nié les faits et dénoncé la violation du secret de l'instruction. Le Canard Enchaîné est venu, hier, charger encore la barque de Fillon en révélant que le candidat à la présidence de la République a perçu à travers sa société 2F Conseil, la somme de 50 000 dollars pour avoir présenté à un homme d'affaires libanais, Fouad Makhzoumi, le président russe Vladimir Poutine, et le P-dg de Total, Patrick Pouyanné. La rencontre Poutine-Makhzoumi a eu lieu le 19 juin 2015 à Saint-Pétersbourg en présence de Fillon qui, outre les 50 000 dollars, devait bénéficier d'une prime d'intéressement pour chaque contrat signé avec les Russes par la société du Libanais, Futur Pipe Industries (FIP). Plus encore, Le Canard Enchaîné a eu accès au contrat de sept pages en anglais, une «convention de lobbying», liant 2F Conseil et FIP où on apprend que Fillon s'engageait à jouer le rôle d'entremetteur entre Makhzouni et des dirigeants algériens. L'hebdomadaire écrit : «Le futur candidat à la présidentielle, découvre-t-on, vend son carnet d'adresses et son entregent à Makhzoumi, en jouant les entremetteurs auprès d'‘‘influencers and policy makers in Russian, Algerian, Gabonese, Ivoirian and Franch companies''. En bon français : Fillon s'engage à présenter au Libanais des dirigeants russes, algériens, gabonais et ivoiriens. Et aussi de grands patrons français (en l'occurrence, celui de Total) susceptibles d'acheter des pipelines.» Reste à savoir si Fillon est passé de l'engagement à la concrétisation dans cette «mission» auprès de dirigeants algériens. Le député Jean Lassalle, candidat iconoclaste à la présidence de la République, a déclaré, après ces dernières révélations, que «le fait divers a pris le pas sur le projet». C'est le débat politique qui prend encore un coup à un mois du premier tour de l'élection alors que la moitié des Français n'a pas encore arrêté définitivement son choix. Le parti socialiste demande à Fillon de se retirer de la course à la magistrature suprême, «car il en va de la démocratie, de la République et de la France». Le président Hollande a senti le besoin d'intervenir pour exiger l'«exemplarité» de ceux qui «briguent les plus hautes responsabilité» et réclamer une «République exemplaire» M. M.