La wilaya d'Alger et le Conseil Régional d'Île-de-France (IDF) ont signé, jeudi dernier à Paris, un accord de coopération décennal qui affirme la volonté des deux structures territoriales à mettre en œuvre des partenariats gagnant-gagnant au bénéfice des habitants des deux grandes agglomérations. Signé par la présidente du Conseil régional d'IDF, Valérie Pécresse, et le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, l'accord de quatre pages prévoit notamment «de promouvoir des actions mutuellement utiles en privilégiant» les domaines urbains, le développement durable et les transport, l'innovation et l'entrepreneuriat, la coopération universitaire et, enfin, la culture, le patrimoine et le tourisme. Dans ce cadre, la Région IDF apportera son soutien à la mise en œuvre du Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (Pdau) de la wilaya d'Alger. Il est aussi question de la mise en réseau des incubateurs franciliens avec un ou plusieurs incubateurs de la wilaya d'Alger, l'accueil d'étudiants algériens au sein de la Maison de l'Ile-de-France à la Cité Universitaire internationale et, oh surprise !, de la «relance par la wilaya d'Alger du projet de Maison d'Algérie au sein de la Cité Universitaire internationale». La création de cette Maison, véritable Arlésienne, est dans les cartons depuis l'indépendance. Un accord de réservation du lot de terrain pour sa construction a été signé il y a une quinzaine d'années par l'ambassadeur d'Algérie de l'époque et le directeur de la Cité Internationale. Aucune suite n'a été donnée à cet engagement et le terrain en question fait maintenant le bonheur d'un autre pays et de ses étudiants. Sur le plan de la culture, du patrimoine et du tourisme, la région la plus riche de France, avec presque 12 millions d'habitants, apportera son soutien à la réhabilitation du patrimoine architectural de l'algérois et participera «à l'organisation d'événements croisées en matière culturelle (cinéma en particulier)». L'accord de coopération prévoit également la mise en place d'un comité mixte de coopération «chargé de l'élaboration du programme pluriannuel de travail ainsi que du suivi et de l'évaluation de la coopération». Il définit également les principes du financement des opérations communes. A l'issue de la cérémonie de signature de l'accord de coopération, Mme Pécresse et M. Zoukh ont exprimé leur satisfaction du résultat obtenu à l'issue de quelques mois d'échanges et de négociations. «Je me réjouis de la rapidité avec laquelle nous aboutissons à la signature de cet accord obtenu au bout de quelques mois. Je dois dire qu'il y a de l'efficacité et de l'enthousiasme de part et d'autre […]. Cet accord est emblématique de la politique internationale initiée par la Région IDF. Nous voulons une action ambitieuse en matière de co-développement, un partenariat d'égal à égal, du gagnant-gagnant», a notamment déclaré la présidente. Pour M. Zoukh, sa satisfaction de l'accord a été accompagnée par le souci de «commencer rapidement à être sur le terrain», avant d'insister sur la formation pour l'exécution du Pdau et les actions en faveur de la jeunesse, particulièrement l'encouragement des incubateurs. D'ailleurs, le wali a conclu sa journée en assistant à l'inauguration du réseau des incubateurs franciliens et africains (France, Algérie, Maroc, Tunisie, Sénégal, Côte d'Ivoire et Madagascar). Dénommé Sprint, ce réseau accompagnera chaque année six incubateurs implantés dans ces six pays dans la création et le développement de leur entreprise. Deux start-up algériennes, Sylabs et Aquasafe, sont membres de ce réseau. M. M.