L'attaque intervient quelques jours après l'annonce par les talibans du lancement de leur «offensive du printemps», lors de laquelle ils avaient plus particulièrement menacé de s'en prendre aux troupes étrangères considérées comme envahisseurs Un attentat visant un convoi blindé de l'Otan hier à Kaboul a tué huit personnes et blessé plus d'une vingtaine d'autres, dont trois soldats étrangers. L'attaque survient quelques jours après l'annonce par les talibans de leur fameuse offensive de printemps. Les militaires de l'Otan se trouvaient à bord des véhicules blindés de transport de troupes qu'ils utilisent habituellement pour se déplacer. Au moins trois véhicules civils et deux blindés ont été endommagés par l'explosion sur une route passante à proximité de l'ambassade américaine. Selon une source sécuritaire afghane, il s'agissait d'une «voiture piégée». L'attaque intervient quelques jours après l'annonce par les talibans du lancement de leur offensive lors de laquelle ils avaient plus particulièrement menacé de s'en prendre aux troupes étrangères considérées comme envahisseurs. Les talibans avaient prévenu que «le principal objectif de l'opération Mansouri sera les forces étrangères, leurs infrastructures militaires et de renseignement, et l'élimination de leurs mercenaires locaux», désignant par là les soldats et policiers afghans. Cette offensive marque habituellement la reprise des combats mais ces dernières années, les insurgés ont continué à mener des opérations contre le gouvernement. Le chef du Pentagone qui a effectué une visite surprise à Kaboul en avril, au moment où la nouvelle administration US semble réfléchir à sa stratégie pour l'Afghanistan, avait dit s'attendre à «une nouvelle année difficile». Il ne s'est pas prononcé cependant sur le besoin d'envoyer «quelques milliers» d'hommes de plus, comme réclamé par le commandant des troupes américaines et alliées en Afghanistan. L'Otan dit étudier une augmentation des effectifs de sa mission en Afghanistan. Les Etats-Unis, qui disent avoir chassé les talibans du pouvoir en 2001, sont engagés en Afghanistan dans le plus long conflit de leur histoire et risque de s'y enliser. Ils comptent 8 400 hommes stationnés dans le pays et conduisent, en marge de l'opération «Resolute Support» d'appui aux troupes afghanes, des bombardements aériens annoncés comme visant les positions d'Al-Qaïda, des talibans et du groupe Daech. Outre les troupes américaines, 5 000 soldats de pays «alliés» sont déployés sous la bannière de l'Otan. Depuis la fin de la mission de combat et le retrait de la majorité des forces occidentales fin 2014, l'armée afghane est confrontée à un regain d'activité contre ses lignes. Plus d'un tiers du territoire afghan échappe au contrôle du gouvernement et de nombreuses régions sont âprement disputées entre les différentes parties. Dans un récent rapport, l'ONU a indiqué que la province de Kaboul avait enregistré le plus grand nombre de victimes civiles du conflit au premier trimestre 2017, appelant à des «mesures adéquates de la part des parties au conflit pour épargner les civils». R. I.