Le commandement des talibans afghans a annoncé hier le lancement d'une série d'opérations de « djihad » — attaques, attentats et assassinats — visant les forces de l'Otan et plus généralement les étrangers présents en Afghanistan. « L'émirat islamique d'Afghanistan (les talibans, ndlr) considère le Jihad armé comme le seul moyen d'atteindre ce but », le retrait des troupes étrangères, indiquent les talibans dans un communiqué. « L'émirat islamique annonce le lancement d'une opération au printemps portant le nom de Alk-Faath (Victoire) contre les Américains, les membres de l'Otan et leurs substituts », ajoute le commandement taliban. Ces opérations viseront notamment « les envahisseurs américains », les forces de l'Otan, « les espions se faisant passer pour des diplomates étrangers », « les larbins de l'administration Karzaï », les sociétés privées de sécurité, les sociétés étrangères de construction et « tous les soutiens des envahisseurs étrangers ». Les talibans n'évoquent pas dans le communiqué les employés des ONG humanitaires travaillant dans le pays et les journalistes étrangers. Les talibans menacent notamment de commencer dès le 10 mai à bloquer les routes, attaquer des villes, poser des bombes artisanales, assassiner les fonctionnaires et détenir des étrangers. Le ministre afghan de la Défense, Abdul Rahim Wardak, a mis en doute la capacité de talibans à pouvoir mener une telle opération sur l'ensemble du territoire afghan. « C'est une campagne de propagande plus que la réalité. Ils en resteront aux attentats, à l'usage de bombes artisanales, aux attaques suicide dans certaines régions. Mais je doute très sérieusement de leur capacité à faire ce qu'ils disent », a déclaré M. Wardak. Cette annonce des talibans intervient à la veille du départ pour Washington du président afghan, Hamid Karzaï, pour une visite visant à resserrer les liens avec l'Administration américaine. Parallèlement, les forces de l'Otan ont commencé à mener une offensive à Kandahar, berceau des talibans, contre les insurgés. L'objectif est de remettre sous le contrôle du gouvernement afghan cette province-clé. Kandahar était déjà la quasi-capitale des talibans à l'époque où ils étaient au pouvoir à Kaboul (1996-2001). Les Etats-Unis et l'Otan ont décidé d'envoyer en Afghanistan des milliers de renforts pour porter les effectifs des forces internationales déployés dans ce pays à 150 000 d'ici l'été, pour plus des deux tiers des Américains.