Dans sa dernière mise à jour économique sur l'Algérie, The Report : Algeria 2017, éditée en avril dernier, le cabinet d'intelligence économique et de conseil Oxford business group (OBG) revient sur les développements qu'a connus le secteur des hydrocarbures en Algérie. Ainsi, il relève que l'Algérie, en quête d'investisseurs étrangers pour ce secteur, a procédé à l'assouplissement des clauses contractuelles en vue d'intensifier l'exploration et l'exploitation. En mars dernier, la compagnie pétrolière Sonatrach a annoncé qu'une enveloppe de 9 milliards de dollars serait consacrée à l'exploration pétrolière. Une centaine de puits par an seront forés en moyenne sur les quatre prochaines années. Globalement, l'entreprise devrait investir plus de 50 milliards de dollars, dont 70% proviendront de ses fonds propres, dans le but de stimuler sa production pétrolière, en berne depuis 2008, de 14% et dépasser les 230 millions de Tonnes d'équivalent pétrole (TEP) d'ici à 2021. Et pour renforcer le secteur en amont, des territoires jusque-là inexplorés, à l'image des régions du Nord et de l'offshore qui sont visés pour la première fois. Dans cette perspective, Sonatrach a signé, en mars dernier, un accord d'exploration en pleine mer avec le géant pétrolier italien Eni afin de trouver de nouvelles réserves. Eni apportera son expérience après son exploration des gisements de gaz offshore au Mozambique. Par ailleurs, un porte-parole d'Eni a évoqué la contribution d'ExxonMobil par son savoir en matière d'exploration en eaux profondes et son expérience dans le Golfe du Mexique. Sonatrach a également achevé l'année dernière une étude sismique offshore pour sonder les gisements d'hydrocarbures sous-marins potentiels. Elle aurait abouti à des «résultats intéressants» au large de Béjaïa et d'Oran. Au chapitre exportation, l'Algérie, qui fait partie des grands fournisseurs de gaz de l'Europe, travaille à préserver ce rang et y réussit. Elle souhaite ainsi augmenter sa production de 13% au cours des deux prochaines années afin de satisfaire les besoins nationaux tout en assurant l'approvisionnement de ses clients et partenaires européens en priorité. Autorités algériennes et représentants de l'Union européenne (UE) se sont rencontrés mi-avril dernier pour décider du prolongement des contrats de fourniture en gaz à long terme, dont un grand nombre arrive à échéance entre 2018 et 2019, indique OBG. Pour renforcer son attractivité tout en gardant la flexibilité nécessaire afin de s'adapter au contexte du marché actuel, Sonatrach a annoncé en début d'année un assouplissement des contrats de fourniture de gaz, en abaissant la durée moyenne d'engagement de 20 ou 25 ans à 10 ou 15 ans. Pour le partenariat et la coopération, le rapport du cabinet souligne l'ouverture progressive du pays aux investisseurs étrangers, qui a permis une amélioration des relations avec les compagnies pétrolières internationales. Sonatrach et le géant pétrolier français Total ont ainsi signé un accord en avril en vue de régler les différends qui pesaient sur les termes des contrats portant sur les projets de gaz naturel de Timinoun et Tin Fouye Tabankort. Ce projet constitue la première phase du grand projet de gaz du sud-ouest, qui devrait ajouter 16 milliards de mètres cube à la production gazière algérienne d'ici à 2018. «Parallèlement au développement de nouveaux gisements, des projets d'investissements sur des gisements en exploitation sont en cours afin d'assurer des apports supplémentaires en production, principalement au niveau d'Alrar, Hassi Messaoud et Hassi R'Mel. Nous poursuivons également nos efforts de développement dans le sud-est, à travers la mise en service des gisements gaziers de Tinhert, Isarène et des périphéries de Bir Berkine et de Gassi Touil», ajoutera le P-dg de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, dans un entretien exclusif avec OBG, en avril dernier, dont l'intégralité sera publiée dans The Report : Algeria 2017. Les différents accords signés avec les multinationales devraient améliorer les perspectives à court terme du secteur du gaz naturel. Les exportations de gaz devraient ainsi passer de 54 milliards de mètres cube en 2016 à 57 milliards de mètres cube en 2017, précise le rapport citant les chiffres communiqués par Sonatrach. R. C. Source : Oxford Business Group.