La compagnie pétrolière nationale compte réaliser à moyen terme une série de centrales photovoltaïques d'une capacité totale de 500 MW. Sonatrach a lancé hier son premier projet de centrale photovoltaïque synonyme de son implication dans le développement des énergies renouvelables en Algérie. La compagnie nationale le met en œuvre en partenariat avec le groupe italien Eni, l'une des plus grandes compagnies pétrolières dans le monde. En effet, le P-DG de Sonatrach, Amine Mazouzi, et l'administrateur délégué de l'Eni, Claudio Descalzi, l'équivalent du P-DG du groupe, ont posé symboliquement ensemble la première pierre du projet de réalisation de la centrale photovoltaïque de 10 MW du gisement de Bir Rebaa Nord (BRN), situé dans le bassin de Berkine au Sud-Est. Cela, afin de produire une partie des besoins électriques de ce champ pétrolier. "Cette centrale photovoltaïque utilisera environ 32 000 panneaux solaires et s'étendra sur une superficie d'environ 20 hectares et permettra d'économiser 6 millions de mètres cubes de gaz annuellement. Son démarrage est prévu en décembre 2017. L'initiative s'inscrit dans le cadre de la collaboration entre Eni et Sonatrach conclue le 26 novembre 2016 et la volonté des deux compagnies de coopérer dans le domaine de la promotion et le développement des énergies renouvelables. Ce projet, d'un coût de 190 millions de dinars, comprend aussi la mise en place à proximité de la future centrale d'un laboratoire de recherche intelligent dédié aux énergies renouvelables pour développer et tester les nouvelles technologies renouvelables dans les conditions réelles extrêmes du Grand Sud (grandes chaleurs, tempêtes de sable, vents violents)". Il s'agit d'un projet pilote. Les technologies les plus appropriées seront alors systématisées dans les réalisations de centrales photovoltaïques une fois les tests effectués. "La joint-venture entre l'Eni et Sonatrach en vue de réaliser des centrales photovoltaïques sera créée dans les prochaines semaines. L'initiative de Sonatrach s'inscrit dans le cadre du programme national de développement des énergies renouvelables", a indiqué Amine Mazouzi au cours du point de presse organisé après la cérémonie de pose de la première pierre du projet de la centrale photovoltaïque. L'ambition de Sonatrach à moyen terme est de réaliser une série de centrales photovoltaïques d'une capacité de 500 à 600 MW permettant de fournir en électricité les gisements de gaz et de pétrole permettant d'économiser des quantités de gaz qui seront dès lors exportées. Le laboratoire de recherche sera le fruit de ce partenariat. Il permettra de tester les technologies Csp, photovoltaïque et éolien. Il profitera de la relation qu'entretient la division recherche de l'Eni avec le fameux Massasuchetts technology institute (MTI), a indiqué le directeur de la recherche et du développement de Sonatrach. À noter que BRN est un champ de pétrole exploité en partenariat entre Sonatrach et l'Eni. Il produit actuellement 35 000 barils/jour de brut. L'usine de traitement d'huile à proximité du pôle de production des champs de BRN et ses satellites ainsi que du champ de Rod a une capacité de traitement de 86 000 barils/jour pouvant atteindre prochainement 100 000 barils/jour. "L'Eni produit actuellement 100 000 barils /jour de pétrole en Algérie en partenariat avec Sonatrach si on inclut ses participations dans les gisements d'Ourhoud et de Hassi Berkine", a indiqué Salah Mekmouche, vice-président de l'Amont de Sonatrach. De notre envoyé spécial à Hassi-Messaoud : K. Remouche Amine Mazouzi rassure l'opinion publique : "La production et les réserves d'hydrocarbures sont en augmentation" Le P-DG de Sonatrach a indiqué à Liberté que la production et les réserves d'hydrocarbures sont en hausse. N'étaient les engagements de l'Algérie avec l'Opep, Sonatrach aurait pu produire aujourd'hui 110 000 barils/jour supplémentaires. Elle dispose également à court terme d'une capacité de production de gaz supplémentaire de 4 milliards de mètres cubes/an, Mais qu'elle ne peut utiliser, le gazoduc GR6 en voie d'achèvement n'étant pas prêt. Il le sera dans les prochaines semaines. Entre 2018-2019, Sonatrach disposera d'une capacité supplémentaire de production de 30 milliards de mètres cubes/an à partir des nouveaux gisements de gaz du Sud-Ouest et du Sud-Est. "L'AIE et l'UE ont leurs données, leurs hypothèses (ils ont conclu à un déclin de la production et des réserves de gaz de l'Algérie au cours des prochaines années). Je ne commente pas ces conclusions. Nous, nous avons nos données. Nous connaissons le domaine algérien. Les réserves d'hydrocarbures de l'Algérie sont en hausse parce que nous confirmons ces derniers temps (réserves prouvées) des réserves qui étaient auparavant probables et possibles", a-t-il déclaré en réaction à ces informations parues dans la presse internationale. Les chiffres de Sonatrach sont éloquents. La production primaire d'hydrocarbures a atteint 32,6 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à fin février 2017, soit en hausse de 4% par rapport aux réalisations à fin février 2016. Les exportations d'hydrocarbures, de l'ordre de 17,9 millions de TEP, ont connu une hausse de 7%. La production de gaz naturel a atteint 22,4 milliards de mètres cubes à fin février, soit une hausse de 6%. Claudio Descalzi, Administrateur délégué de l'ENI : "Nous sommes le premier investisseur en Algérie" Le patron du groupe italien a indiqué que l'Eni est le premier investisseur en Algérie. L'Eni a investi 11 milliards d'euros depuis 2010 dans l'exploration et le développement de gisements de gaz et de pétrole dans le pays, soit 30% des investissements étrangers dans le secteur de l'énergie. Son partenariat avec Sonatrach dans les énergies renouvelables est stratégique. Cette coopération exceptionnelle s'étendra à la pétrochimie. Sur la révision du contrat à long terme de livraison de gaz par Sonatrach, il a précisé que le prix du gaz n'est plus indexé uniquement au pétrole (et à ses dérivé), mais il tient également des prix du marché. En un mot, il tient compte de l'équilibre des intérêts entre les deux parties, mais aussi des prix libres en cours en Europe. Sinon, ce gaz algérien ne peut être commercialisé à l'international, a-t-il laissé entendre. Nous avons fait la même chose avec la Russie et la Libye (révision des prix du gaz des contrats à long terme). Exploration dans l'offshore algérien : "Appel d'offres en 2017" Sonatrach compte lancer l'appel d'offres en matière d'exploration dans l'offshore algérien en 2017, a indiqué le P-DG de Sonatrach. Nous devons identifier le potentiel de l'offshore algérien, a-t-il ajouté. Un premier forage d'exploration sera lancé l'année en cours. L'Eni, intéressée, compte soumissionner, a ajouté Claudio Descalzi. K. R.