Une semaine après son élection, Emmanuel Macron a été investi officiellement dans ses fonctions de président de la République française, hier, lors de la traditionnelle cérémonie au Palais de l'Elysée. Il a reçu les clés du château, et, surtout, le code secret de l'utilisation de l'arme nucléaire des mains de François Hollande qui, son mandat de cinq ans expiré, est redevenu un simple citoyen...ou presque. Maintenant, il appartient à l'histoire qui, avec le temps, jugera ce que fut son bilan quinquennal à la magistrature suprême de son pays. Une semaine après son élection, Emmanuel Macron a été investi officiellement dans ses fonctions de président de la République française, hier, lors de la traditionnelle cérémonie au Palais de l'Elysée. Il a reçu les clés du château, et, surtout, le code secret de l'utilisation de l'arme nucléaire des mains de François Hollande qui, son mandat de cinq ans expiré, est redevenu un simple citoyen…ou presque. Maintenant, il appartient à l'histoire qui, avec le temps, jugera ce que fut son bilan quinquennal à la magistrature suprême de son pays. La première journée présidentielle du 8e chef d'Etat élu au suffrage universel sous la Ve République, le 25e Président de l'histoire de France, a été une continuité de cérémonies protocolaires. Pour lui, les choses sérieuses commencent dès aujourd'hui avec la nomination de son Premier ministre, si cela n'a pas été fait, hier soir, et un déplacement à Berlin pour rencontrer la Chancelière allemande, Angela Merkel. Après Sarkozy et Hollande, Macron est le troisième président français à réserver sa première visite à l'étranger à son voisin, hier ennemi irréductible, aujourd'hui allié infaillible, formant à eux deux le pilier d'une Union européenne qui traverse une crise considérée comme une menace possible à son existence. Demain, Macron annoncera la formation de son gouvernement qui tiendra son premier Conseil des ministres mercredi prochain. La formation de ce gouvernement est très attendue pour connaître l'équation politique et les équilibres obtenus pour nommer un exécutif qui se veut celui d'une majorité d'«idées-cocktail» de droite, de gauche et du centre. «Je ne céderai sur rien dans les engagements pris devant les Français», a déclaré le nouveau Président lors de la cérémonie de son investiture, porteur d'un programme qualifié de social-libéral ou d'un capitalisme soft avec l'ambition d'adapter ce système aux défis que lui pose la mondialisation… Mais, la volonté et la détermination qui ne manquent pas à Macron, se heurtent à la réalité qui veut que son premier gouvernement ne sera qu'intérimaire pour un mois. Car, finalement, sa première tâche est de mener les campagnes électorales législatives des 11 et 18 juin prochain avec l'objectif de gagner suffisamment de sièges avec son mouvement République en Marche afin de disposer d'une majorité présidentielle à l'Assemblée nationale. La droite (Les Républicains) et le centre (UDI), éliminés lors du 1er tour de la présidentielle avec le score obtenu par François Fillon, entendent prendre leur revanche en obtenant la majorité de sièges de députés et imposer ainsi à Macron un gouvernement de cohabitation. Macron laisserait alors son programme économique et social de Président au vestiaire, mais gardant la haute main sur la défense et les questions internationales, comme le prévoit la Constitution. De l'autre côté, Jean-Luc Mélenchon ne désespère pas de jouer ce rôle de cohabitationniste. Il reste aux électeurs français de confirmer ou d'infirmer leur vote du 7 mai. L'histoire nous apprend, qu'ils ont toujours accordé au Président élu la majorité parlementaire dont il a besoin pour mettre en œuvre sa politique. La France a donc quitté une campagne électorale, celle des présidentielles, pour une autre, celle des législatives. Celle-ci s'annonce âpre et dure. Mais la phase de constitution des listes de candidatures a déjà soulevé des polémiques, des reniements, des trahisons et de l'interventionnisme. Les plus emblématiques concernent la désignation par République en marche de candidate dans la 9e circonscription de l'étranger de Leïla Aïchi, sénatrice d'origine algérienne, membre du bureau exécutif du Modem, parti centriste de François Bayrou. Elle est attaquée avec virulence et méchanceté par des médias marocains proches du pouvoir qui demandent sa tête. Pourquoi ? Pour s'être impliquée en 2013 dans un colloque sur le Sahara occidental tenu au Sénat. Que reproche-t-on à la sénatrice ? D'avoir affirmé des vérités, comme «l'alignement systématique de la France sur la politique marocaine du Sahara, et ce, malgré les violations des droits de l'homme» ou qu'elle s'était «alarmée de l'indifférence internationale quant au sort réservé au peuple sahraoui» subissant «l'occupation marocaine depuis près de quarante ans». Le Cercle E. Delacroix, qui réunit des élus français d'origine marocaine, parle de «faute morale» et tire à boulets rouges sur Mme Aïchi dans l'espoir de la faire chuter. Par contre, deuxième cas emblématique, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et la Licra (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme) ont réussi à faire chuter (pour l'instant suspendu, mais son nom retiré de la liste) Christian Gerin, candidat République en marche, qui a osé twitter «A quand la séparation du Crif et de l'Etat ?» Ce centre pro-israélien aveuglement entend faire chuter un autre candidat à la députation, William Tchamaha. «Un Etat hors-la-loi qui méprise le droit Boycott des produits Israël et embargo économique», a tweeter l'intéressé qui défend la campagne internationale BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). Si son sort n'est pas encore tranché, le président du Crif, Francis Khalifa, pour qui toute personne contre la politique d'Israël ou qui soutient le peuple palestinien est antisémite, dit sans gêne que les listes d'investitures à la députation sont épluchées par son association. Mais qui décide en France ? Qui établit les listes de candidatures aux élections ? Les partis politiques ou des lobbys et autres forces de pression ? M. M.