Emmanuel Macron devenu hier officiellement le huitième président de la République française, sous la 5e République, s'est rendu sous l'Arc de Triomphe pour une cérémonie militaire sur la tombe du soldat inconnu. De son côté, le désormais ancien président François Hollande s'est rendu au Parti socialiste, comme l'avait fait François Mitterrand en 1995. François Hollande a remis les clefs de l'Elysée à son ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui bat le record de Valéry Giscard d'Estaing, élu à l'âge de 48 ans. Comme le veut la tradition, François Hollande a accueilli son successeur et s'est enfermé avec lui dans le bureau présidentiel pour lui communiquer quelques secrets d'Etat, à commencer par les fameux codes de l'arme nucléaire. Le président élu Emmanuel Macron a réuni hier les candidats investis par son mouvement La République en marche au Musée du quai Branly, à Paris, en vue de livrer sa feuille de route pour les législatives. «Vos visages, ce que vous représentez, cela n'a encore jamais existé dans notre pays», a lancé Emmanuel Macron, hier, aux quelque 428 candidats investis par son mouvement La République en marche, LREM, venus assister à une réunion préparatoire en vue des législatives, au Musée du quai Branly, à Paris. «Vous avez une responsabilité immense, a souligné le président élu. Nous sommes condamnés à réussir !», a noté Emmanuel Macron. L'ancien président de la République François Hollande dit qu'il laissait «la France dans un état bien meilleur» qu'il ne l'avait trouvée en 2012, appelant le Parti socialiste, perdant de la présidentielle, à se réinventer. Devant les militants et cadres réunis dans la cour du parti, François Hollande, qui venait de remettre les clés de l'Elysée à son successeur Emmanuel Macron, a expliqué qu'il venait là, comme avant lui François Mitterrand en 1995, pour «retrouver des souvenirs, des visages, mais aussi parce que sans vous et la force que vous incarnez, je n'aurais jamais présidé la France». Mais l'ancien Premier secrétaire du Parti socialiste, qui dirigea le parti durant 11 ans (1997 à 2008), a aussi et surtout appelé au sursaut de son parti, après la débâcle de son candidat Benoît Hamon à la présidentielle. «Je vous appelle vraiment à inventer, à imaginer l'avenir que vous devez présenter à notre peuple, à ne pas vous abandonner à l'incantation, à l'illusion, ne pas céder à la confusion», a ainsi lancé hollande alors que le parti socialiste est plus que jamais fragmenté. Le Parti socialiste devra continuer le mouvement même si celui-ci doit donner naissance à des formes nouvelles, à d'autres modes d'organisation, à des structures différentes d'aujourd'hui, a estimé François Hollande. Le Premier ministre nommé aujourd'hui Emmanuel Macron annoncera aujourd'hui le nom de celui qu'il a choisi pour diriger son gouvernement. Le nouveau Premier ministre, qu'il assure avoir déjà prévenu depuis plusieurs jours, pourra alors s'atteler à la formation de son équipe. Contrairement à Marine Le Pen, qui avait annoncé qu'elle nommerait Nicolas Dupont Aignan Premier ministre en cas de triomphe et en avait fait un argument de campagne, Emmanuel Macron avait assumé de ne pas vouloir révéler le nom de celui ou celle qu'il affirme avoir choisi (e) pour Matignon. L'un des noms régulièrement cités dans l'entourage d'Emmanuel Macron est celui d'Edouard Philippe. Ancien militant au Parti socialiste passé à droite, maire du Havre, élu depuis 2010, il a étudié à Sciences Po ainsi qu'à l'ENA avant de passer au Conseil d'Etat. Emmanuel Macron a remporté l'élection présidentielle de 2017, triomphant face à la candidate du Front national, Marine Le Pen. Le nouveau président français est considéré comme un ami de l'Algérie, et sa position face à la colonisation française de l'Algérie est claire. La colonisation française de l'Algérie est un crime contre l'humanité, a-t-il noté il y a quelques mois. Certains partisans de l'Algérie française, dont la leader du Front national, ont dénoncé ces propos. Pour le Front national, dénoncer la colonisation française de l'Algérie est un crime. En choisissant Emmanuel Macron, les français ont voté contre le racisme. Le président Macron s'est dit déjà lancé pour les élections législatives. Valls s'en prend au nouveau locataire de l'Elysée L'ancien Premier ministre Manuel Valls s'en est pris vivement au nouveau président de la République Emmanuel Macron, jugeant dans le JDD qu'il était «méchant» et n'avait eu «rien de magnanime» en n'investissant personne face à lui aux législatives. «Je suis extrêmement lucide sur Macron et sur son équipe. Hollande est méchant, mais dans un cadre. Macron, lui, est méchant, mais il n'a pas de codes, donc pas de limites», a affirmé le député PS de l'Essonne, le 14 mai, au jour de la passation de pouvoir. Quant à la décision d'Emmanuel Macron et du mouvement présidentiel La République en marche (REM) de ne pas investir de candidat face à Manuel Valls aux législatives, sans pour autant l'investir lui-même, «il n'y a rien de magnanime dans cette histoire», a jugé encore l'ancien Premier ministre. «On joue jusqu'au bout, on l'humilie, on l'isole, le tout pour finir par une solution de compromis», a-t-il affirmé à propos de lui-même. «Mais ils l'ont fait de manière tellement appuyée que ça s'est retourné contre Macron. C'est devenu le cas Valls», a précisé l'ancien chef de gouvernement. «Ce n'est pas l'arrogance de Benjamin Griveaux qui va me déstabiliser» !, a-t-il lancé à propos du porte-parole d'Emmanuel Macron durant la campagne, proche du président élu et ministrable. Manuel Valls a confié avoir «réfléchi à arrêter» après sa défaite à la primaire socialiste fin janvier. Mais «au moment où survient la recomposition que j'ai toujours souhaitée, je vais être spectateur ? Non ! Je veux être dans cette séquence». Si la REM a affirmé qu'elle ne présenterait pas de candidat face à Manuel Valls, le dépôt d'une candidature reste possible jusqu'au 19 mai.