Dans son intervention au Forum pharmaceutique international qui s'est tenu les 14 et 15 mai à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a plaidé pour la mise en place d'une agence africaine du médicament chargée de renforcer les capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques notamment. Dans son intervention au Forum pharmaceutique international qui s'est tenu les 14 et 15 mai à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a plaidé pour la mise en place d'une agence africaine du médicament chargée de renforcer les capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques notamment. «Il devient pourtant impératif et urgent de mettre en place une autorité supra nationale chargée du médicament. Cette agence africaine du médicament devra avoir pour missions essentielles le renforcement des capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques, l'harmonisation de la règlementation en matière d'enregistrement et l'accompagnement en matière de développement des bonnes pratiques et de lutte contre la contrefaçon des médicaments», dira le ministre. M. Boudiaf a en outre expliqué qu'à la faveur de la future mise en place de l'agence africaine du médicament, «nos pays devront encadrer aux meilleurs standards le développement de la recherche et se donner, aussi, la possibilité de jeter des passerelles entre les différents acteurs pour créer la nécessaire synergie entre la recherche, l'hôpital et le monde industriel». M. Boudiaf s'est aussi prononcé sur la politique pharmaceutique que mène l'Algérie depuis quelques années. Selon ce dernier, elle s'appuie sur une production locale des médicaments avec pour mission «d'assurer la conformité, la disponibilité et l'accessibilité du médicament», a-t-il soutenu. Le ministre a par ailleurs fait savoir que «cette politique est actuellement en cours d'actualisation à l'effet de consolider les acquis et d'accompagner le défi de l'accès aux molécules innovantes sachant qu'en Algérie la dépense de santé, y compris pour le médicament, est majoritairement et principalement à la charge du Trésor public et du système de sécurité sociale». Il a expliqué, à cet égard, que la révision de l'arsenal juridique régissant le secteur de la pharmacie à la faveur de l'avant-projet de la nouvelle loi sanitaire et de la mise en place de l'Agence nationale des médicaments a pour objectifs fondamentaux l'encouragement de la production locale des médicaments, la promotion de la prescription et de la consommation des médicaments génériques et l'approvisionnement du marché au moindre coût par la maîtrise des coûts à l'importation. Concernant la production locale, le ministre a expliqué que la promotion de cette industrie «vise non seulement à sécuriser la disponibilité des médicaments essentiels, mais aussi à les rendre accessibles et à des coûts supportables par la collectivité». M. Boudiaf a en outre affirmé que le dossier portant promotion de l'industrie nationale du médicament bénéficie de «l'attention particulière» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Il s'agit, en effet, d'un domaine où les pouvoirs publics s'ouvrent à ce que l'industrie pharmaceutique nationale, quel que soit le régime juridique du producteur et la nationalité de son capital, tende à la satisfaction des besoins réels en rapport avec les pathologies dominantes dès lors que l'Etat a pour obligation première de veiller à ce que les médicaments essentiels soient disponibles, conformes et accessibles», a conclu le ministre. Revenant sur le Forum pharmaceutique international, il a indiqué que le thème principal de cette rencontre est «véritablement un thème générique car l'amélioration de la gouvernance du secteur pharmaceutique africain et mondial est propice à l'évocation du médicament sous toutes ses formes». C'est un sujet d'une «importance cruciale car il s'agit là d'un des déterminants majeurs de toute politique nationale de santé ayant pour objectif la plus grande disponibilité du médicament et au moindre coût», ajoutera-t-il. «Un sujet d'autant plus important que notre continent africain connaît une transition socioéconomique qui n'a pas été sans mettre à jour des dysfonctionnements majeurs dans les mécanismes régissant l'approvisionnement en produits pharmaceutiques, et, partant, dans la capacité à satisfaire une demande que façonnent l'évolution épidémiologique et l'accès de nos populations à toutes les informations relatives aux ressources thérapeutiques», a-t-il expliqué. Pour le ministre de la Santé, le second thème principal (Coopération internationale et développement de l'industrie pharmaceutique africaine) est «intimement lié au premier dans la mesure où seule l'amélioration de la gouvernance globale du médicament en Afrique peut jeter les bases d'un développement durable et continu d'une industrie pharmaceutique africaine centrée sur les besoins de nos peuples et assurant à nos systèmes de santé un approvisionnement régulier et à moindre coût en médicaments conformes». Z. A./APS Pharmacie : le marché algérien estimé à 3,3 milliards d'euros à fin 2016 La taille du marché pharmaceutique algérien était estimée à 3,3 milliards d'euros à fin 2016, a indiqué, hier à Alger, le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, Hamou Hafed lors des du 18e Forum pharmaceutique international. M. Hafed a précisé que l'approvisionnement en médicaments en Algérie était actuellement assuré par 314 opérateurs privés, 150 grossistes-distributeurs et 9 600 officines de pharmacie. La part de marché de la production locale de médicaments a été multipliée par 5 durant les cinq dernières années alors que celle des importations (produits finis et en vrac) par les opérateurs privés a diminué de 14,5% sur la même période. Pour 2017, la dotation budgétaire allouée à ce secteur est de 100 milliards de dinars contre 54 milliards de dinars en 2012. Durant les trois dernières années, l'Algérie a enregistré l'inscription de plus de 140 nouveaux projets d'investissements dans le domaine pharmaceutique avec une moyenne de trois à quatre unités de fabrication qui voient le jour annuellement. La facture d'importation des produits pharmaceutiques a légèrement augmenté (+2,4%) en 2016 à 2 milliards de dollars alors que les quantités importées ont reculé à 23 614,2 tonnes (-12,3%). Le représentant de l'International médical studies Algérie, M. Mehdi, a, lui, indiqué que le marché mondial des médicaments atteindra 1 400 milliards de dollars en 2020 dont 28 milliards de dollars pour l'Afrique qui devrait enregistrer une très forte croissance annuelle (8%). La mise en place de la future Agence africaine du médicament, a-t-il indiqué, permettra aux pays africains une harmonisation des législations régissant le marché et une meilleure traçabilité des médicaments et sera ainsi un instrument de lutte contre la contrefaçon de ces produits.