Afripol, le mécanisme de l'Union africaine (UA) de coopération policière, entre dans sa phase exécutive. Afripol, le mécanisme de l'Union africaine (UA) de coopération policière, entre dans sa phase exécutive. La première réunion, de trois jours, des représentants des polices des pays africains, ouverte dimanche dernier à l'hôtel Aurassi, à Alger, signe l'enclenchement de ce mécanisme qui, à terme, permettra la constitution d'un front uni, homogène et fort contre le terrorisme et toutes les formes de criminalités transnationales. Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a d'ailleurs souligné la nécessité de cette impérative union et de la pérennité de l'action pour atteindre les objectifs qui sont la sécurité et la paix en Afrique. Après avoir transmis les salutations du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, M. Sellal a rappelé que partout à travers le monde, on enregistre «une recrudescence du fléau terroriste et e alliances infâmes avec les trafiquants de drogue, d'armes, d'êtres humains ainsi qu'avec les professionnels du crime électronique et du blanchiment d'argent». Ce péril planétaire, organisé et multiformes «impose l'action commune, la coordination et la coopération entre les services internationaux de sécurité, ainsi que l'engagement franc de la communauté internationale dans cet effort de lutte», recommandera le Premier ministre qui arguera que cette menace impose dès lors aux pays africains la nécessité urgente «de renforcer les capacités opérationnelles et techniques des services africains de police en développant les manuels, en créant des centres d'excellence en matière de formation et d'enquête judiciaire et en généralisant les pratiques innovantes et l'échange d'informations et d'expériences». A ce propos, M. Sellal citera l'action avant-gardiste que l'Algérie a joué, et seule, malgré elle, dans la lutte contre le terrorisme et la victoire qu'elle a remporté, pour elle et au bénéfice de tous, sur ces groupes criminels en leur enlevant «les alibis religieux ou ethniques, en asséchant les sources de financement et en affrontant les matrices nourricières de la radicalisation, tant au plan académique que politique ou médiatique». «La dernière décision des dirigeants africains de coopter le président Abdelaziz Bouteflika, un homme qui a voué sa vie à l'indépendance et à l'unité du continent, en tant que coordinateur africain pour la lutte antiterroriste, est un nouvel éloge de l'expérience de l'Algérie et de son action calme et équilibrée pour la résolution des conflits africains et la réduction des zones de tensions en s'appuyant sur le dialogue et la recherche constante de consensus», ajoutera le Premier ministre. Et l'Algérie est toujours disposée à faire profiter tous les pays de cette expérience dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, lutte exigeant «un effort continu et rigoureux, obligatoirement accompagné d'un grand travail de traitement des causes originelles, telles que l'ignorance et la non satisfaction des besoins sociaux» pour concrétiser les objectifs de paix, d'union et de prospérité pour tous les peuples africains, qui sont la raison d'être de l'UA. Or, ces objectifs «ne peuvent être atteints sans la garantie de la sécurité et de la stabilité, l'instauration de l'Etat de droit, l'application des principes de bonne gouvernance et la réunion des conditions du développement durable dans nos pays», soutient M. Sellal avant de clôturer son intervention en formulant à l'adresse des participants l'espoir que leurs travaux aboutiront, aujourd'hui, à des recommandations pratiques qui contribueront «à rendre effective l'action d'Afripol dans tous les Etats du continent, confortant ainsi la coopération policière africaine et la paix dans le monde». Auparavant, le directeur général de la sureté nationale, Abdelghani Hamel, a affirmé «qu'Afripol constituera, sans aucun doute, une valeur ajoutée dans la coopération policière sur les plans régional et international, et même le catalyseur et le maillon fort de l'alliance stratégique contre le terrorisme et le crime sous toutes ses formes». Le Dgsn réitérera à ce propos «la disposition et la disponibilité de l'Algérie d'apporter son aide sans ménager aucun effort pour garantir le bon fonctionnement de ce service sécuritaire africain». Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ira dans le même sens et insistera sur la nécessité de la coopération policière, la coordination, l'appui matériel et logistique, l'échange d'informations et la collaboration pour faire face à tous les dangers et périls qui menacent ou minent les pays du continent devenu un champ et un passage pour tous les réseaux criminels qui, eux, se sont déjà internationalisés. «Ces réseaux sont des fois activés par des événements qui ont lieu en dehors de nos pays, voire du continent. D'où la nécessité d'une coopération continentale qui devra être proportionnelle aux défis auxquels nous sommes confrontés», dira M. Mahamat. Et Afripol «servira de passerelle et d'appui efficace entre les polices africaines et les partenaires étrangers», ajoutera-t-il. Le directeur exécutif à Interpol, Tim Morris, renchérira en déclarant qu'Afripol aura «le soutien total d'Interpol pour vous aider à vous mobiliser afin de faciliter la coopération dans le continent pour faire face aux menaces, en tenant compte des spécificités régionales», indiquant que l'évolution et le développement d'une police africaine sont intimement liés à la coopération. Aussi, a-t-il appelé Afripol à œuvrer, de manière «planifiée», au règlement des différents problèmes, à travers le renforcement de cette coopération entre les polices des pays africains. Abordé à l'issue de cette première journée de la rencontre, un officier supérieur de la police judiciaire, répondant à notre question sur les apports sur le terrain du mécanisme Afripol, dira qu'il permettra l'homogénéisation, avec une mise à niveau de toutes les forces de police du continent. Il existe des «centres d'excellence» dans certains pays africains, alors que dans beaucoup d'autres, la police est mal formée, mal équipée, mal préparée à affronter les défis sécuritaires de l'heure, expliquera l'officier supérieur, ajoutant que, dans le cadre du mécanisme, les premiers œuvreront à hisser les seconds à leur niveau d'excellence. Concernant la relation d'Afripol avec Interpol, il indiquera qu'elle sera hautement bénéfique. Car, travailler en étroite collaboration avec cette organisation policière, qui est présente dans le monde, ainsi qu'avec Europol, ne pourra que renforcer la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Avec Interpol, Europol et Afripol c'est un véritable maillage international qui se met en place, où l'Afrique jouera un rôle prépondérant, soutient l'officier supérieur. H. G. L'Algérie élue pour présider Afripol L'Algérie a été élue, hier, pour présider Afripol, a indiqué le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui. «L'Algérie a été choisie pour diriger l'Afripol pour une durée de deux ans», a expliqué M. Chergui dans une déclaration à la presse. Il a ajouté que les postes de 1er, 2e et 3e vice-présidents sont revenus respectivement à l'Ouganda, au Nigeria et à la République Centrafricaine, alors que le poste de rapporteur a été confié à la Zambie. M. Chergui, qui s'exprimait en sa qualité de représentant de l'UA, s'est «félicité» des acquis réalisés par ce Mécanisme dont le siège est à Alger. Il a également mis en avant les efforts de la direction générale de la sûreté nationale (Dgsn) pour doter l'Afripol de moyens nécessaires et modernes permettant à la police africaine de «relever les défis de la paix et de la sécurité». «Nous sommes fiers de cet acquis et, à ce titre, je remercie, au nom de l'UA, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement et le peuple algériens pour ce soutien permanent et continu au service de l'Afrique», a souligné M. Chergui. De son côté, le secrétaire général du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, Mohamed-Ali Komane, a félicité le Dgsn, Abdelghani Hamel, pour son élection à la présidence d'Afripol. Le DGSN relève l'importance de la coopération entre les polices africaines Le directeur général de la sûreté nationale, Abdelghani Hamel, a souligné, hier à Alger, l'importance de la coopération entre les polices africaines à travers la mise en place de systèmes de communication modernes en matière de lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier. «Nous œuvrerons à raffermir la coopération entre nos polices à travers la mise en place de systèmes de communication modernes, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier, des systèmes qui seront mis à la disposition des polices africaines», a affirmé M. Hamel dans son allocution au deuxième jour des travaux de la première Assemblée générale d'Afripol qui se tient à Alger. «Une fois les points forts et les éventuelles lacunes déterminés, nous allons œuvrer à mettre en place un système adéquat visant à développer efficacement les potentialités humaines des polices africaines», ajoutera-t-il. «Avec le concours de tout un chacun, nous rendrons cette organisation sécuritaire plus efficace», a affirmé le Dgsn, relevant que la «priorité sera accordée au soutien des capacités techniques des différentes polices africaines, ce qui garantira un meilleur échange des bases de données, outre le soutien aux études, recherches et formations dans tous les domaines et spécialités de la police». Ce sont là «les priorités de l'agenda que nous jugeons impératives pour faire face aux défis sécuritaires et menaces actuelles dans l'intérêt de nos pays et peuples», déclarera-t-il en s'engageant à «renforcer la coordination et la coopération avec toutes les parties pour garantir la réussite de cette réalisation africaine».