L'Algérie réitère sa recommandation quant à la nécessité de l'élargissement de la coopération et le renforcement de la coordination, tant à l'échelle régionale qu'internationale, pour une lutte effective contre le crime organisé transfrontalier qui, lui, s'est déjà internationalisé et utilise tous les moyens technologiques modernes existant, notamment les technologies de l'information et de la communication, pour l'extension et la diversification de ses activités criminelles. «La criminalité transnationale organisée est un fléau en pleine expansion au plan régional et international. La liste des secteurs investis par les activités criminelles transnationales ne cesse de s'allonger alors que l'assise territoriale de ces mêmes activités ne cesse de s'étendre», a déclaré à ce propos le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, hier à Zavidovo (Russie), lors de la 8e rencontre internationale des hauts responsables des questions de sécurité. «Comme pour la lutte contre la menace terroriste, les efforts que nos pays respectifs consentent dans la répression de la criminalité transnationale organisée requièrent le développement de la coopération bilatérale, régionale et internationale autour d'axes prioritaires que nos présents débats contribueront, j'en suis convaincu, à dégager dans le cadre des recommandations finales de cette rencontre», ajoutera-t-il. «La détresse humaine de personnes innocentes et vulnérables - hommes, mais surtout femmes et enfants - jetés sur les routes de l'exil et de la migration illégale par les conflits armés, la pauvreté extrême, la mauvaise gouvernance ou les violations des droits de l'homme est devenue un autre fonds de commerce prospère pour la criminalité transnationale organisée […], la piraterie, l'environnement ou encore la prise d'otage contre rançons et le trafic dans les biens culturels sont parmi les nombreux autres domaines ciblés par la montée de cette criminalité», ajoutera-t-il. Le pire est dans la connexion avérée entre les organisations criminelles et les groupes terroristes qui ne font désormais qu'un et même ennemi dont la menace et la dangerosité sont décuplées. Pour M. Messahel, l'harmonisation des législations nationales, le développement de la prévention, le renforcement de l'assistance aux pays les plus exposés ainsi que la protection d'Internet contre son utilisation par les organisations criminelles transnationales «sont quelques-unes des voies autour desquelles la coopération internationale pourrait se développer». Le ministre a rappelé à cet égard la recommandation de l'Algérie adoptée par l'atelier international sur le rôle d'Internet et des réseaux sociaux dans la lutte contre le terrorisme, tenu à Alger en 2016, relative à la mise en place sous l'égide des Nations unies, d'une Charte internationale consensuelle de protection d'Internet contre son exploitation par les groupes terroristes, précisant que cette charte «pourrait valablement inclure également les activités criminelles transnationales». R. C./APS