En dépit des progrès accomplis, la femme lgérienne demeure, aujourd'hui encore, condamnée à occuper une place de second plan dans une société où la hiérarchisation des sexes est toujours érigée en un principe naturel. Légitimant ainsi toutes les formes de discrimination que les femmes algériennes subissent au quotidien, cette stigmatisation sociale est plus que jamais décriée et remise en cause par les pouvoirs publics. Et dans le but de raffermir cette volonté, exprimée à maintes reprises par l'Etat pour venir à bout des inégalités qui freinent l'épanouissement de la gent féminine en Algérie, la conférence nationale sur «les réformes et leur impact sur les familles et les femmes», dont les travaux se sont clôturés jeudi dernier à Alger, a appelé vigoureusement à la nécessité de promouvoir la condition des femmes sur le plan socioprofessionnel ainsi qu'à renforcer la famille qui constitue la cellule de base de la société. Pour ce faire, de nombreuses recommandations ont été émises et présentées au gouvernement par les participants, éminents spécialistes, observateurs avertis de la société, et représentants du mouvement associatif. Ainsi, au cours des ateliers de travail organisés lors de la conférence, il a été largement question de la nécessité de renforcer les droits politiques de la femme et sa représentativité au sein des assemblées élues et ce, en étoffant l'article 31 bis de la Constitution par l'adoption d'une loi organique qui prévoit des mesures incitatives à l'association de la femme dans l'activité politique. Seule une telle loi, recommandent les participants, est à même de mener le pays à la concrétisation du principe d'égalité entre les deux sexes en matière de représentativité dans les assemblées élues. Concernant les volets de l'éducation et de la formation, l'ensemble des participants à cette conférence a appelé à la réhabilitation des spécialités scientifiques chez la population estudiantine féminine par le développement du rôle des spécialistes dans l'orientation des élèves et l'édification de passerelles entre les différents paliers du système éducatif. Au chapitre du travail et de l'emploi, les projecteurs ont été braqués sur les inégalités homme-femme. De l'avis commun des participants, il est impératif de faire prévaloir les qualifications professionnelles et scientifiques et à informer les jeunes chômeurs sur les emplois disponibles. Les recommandations soulignent, par ailleurs, la nécessité pour les familles et les femmes d'opter pour les nouvelles professions en adéquation avec les développements marquant l'économie nationale et les changements survenus sur le marché de l'emploi. Sur le plan social, l'atelier sur le soutien à l'assistance destinée à la femme et à la famille a appelé à plus d'intérêt en faveur des femmes au niveau local par la mise en place d'une carte qui recense les femmes et les familles en détresse pour leur apporter aide et assistance. N'omettons pas de signaler dans ce sillage que ces recommandations, précise la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saadia Djaafar, «viendront enrichir davantage la stratégie nationale 2008-2013 sur la promotion et d'intégration de la femme». Cette dernière, rappelle la ministre déléguée, permet surtout de «diagnostiquer la situation de la femme et de déterminer les insuffisances ayant entravé sa contribution effective dans la société, notamment en matière de prise de décision». A travers cette stratégie, souligne la représentante du gouvernement, l'Algérie s'est engagée à réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la mise à contribution de la femme dans la prise de décision et la promotion de son rôle politique et socioéconomique. Par ailleurs, le plan national 2009-2012 a été élaboré par le gouvernement pour garantir la mise en œuvre des axes de cette stratégie en faveur de la femme et en vue d'aplanir les obstacles entravant sa promotion dans divers domaines. Et si en dernier lieu les programmes de développement au profit de la femme ne manquent pas aujourd'hui, les réalisations accomplies restent paradoxalement insuffisantes et les avancées enregistrées peu notables, relèvent de nombreux spécialistes de la condition féminine. Pour preuve, la violence à l'égard des femmes connaît, d'une année à une autre, une montée fulgurante. Une nouvelle approche est donc nécessaire pour que la femme puisse tirer enfin profit de ces politiques sociales mises en œuvre par le gouvernement. A. S. Un centre d'appels pour personnes en difficulté Les personnes en détresse pourront désormais trouver une oreille attentive. Et pour cause, le 15-27 est un nouveau numéro gratuit qui vient d'être mis à leur disposition. Il s'agit en réalité d'un nouveau centre d'appel gratuit qui a été inauguré jeudi dernier par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ouled Abbès, qui s'est félicité de la mise en place de ce système d'écoute, destiné à porter assistance à des personnes vulnérables. En effet, avec le 15-27, aux appels gratuits, toute personne en difficulté peut s'exprimer aux écoutants et demander conseil à des psychologues, qui pourront faire un pré-diagnostic, dès le premier appel. Pour cela, le service d'écoute est composé de 31 psychologues, quatre juristes, quatre sociologues, une assistante sociale et huit éducateurs spécialisés. A. S.