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Une baisse plus forte de la production de l'Opep est attendue La décision de Trump de retirer les Etats-Unis de l'Accords de Paris plombe les cours du pétrole
L'Opep a envisagé de réduire sa production de 300 000 barils par jour supplémentaires lors de sa réunion de la semaine dernière et pourrait relancer l'idée si les stocks restent élevés et continuent à peser sur les cours, a appris Reuters de trois sources. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays producteurs non-membres du cartel emmenés par la Russie ont décidé le 25 mai de prolonger de neuf mois l'accord de réduction de la production en vigueur depuis janvier, bien que certains ministres, y compris le Saoudien Khalid al Falih, aient confirmé qu'augmenter les coupes avait été débattu. L'une des sources a précisé que l'idée avait circulé de retrancher autour de 300 000 barils de plus par jour. Cela reviendrait à une baisse supplémentaire d'environ 1% de la production du mois d'avril de près de 32 millions de barils par jour (bpj) et porterait la réduction totale des pays de l'Opep à 1,5 million de bpj au lieu de 1,2 million actuellement. «Ils voulaient tester certains scénarios et tenter 300 000 bpj en moins, à répartir entre tout le monde», a dit à Reuters la source. «Mais je pense qu'il ont décidé de voir dans un premier temps comment réagissait le marché.» Les responsables de l'Opep espèrent toutefois que l'excédent de stocks va diminuer dans les mois à venir avec le rééquilibrage de l'offre et de la demande, mondiales. Aucune réunion stratégique n'est prévue avant le mois de novembre. «D'ici à la prochaine réunion, si les prix et la situation restent pareils, ils feront quelque chose [...]. Tout le monde sera d'accord (pour de nouvelles coupes) si les cours restent aux niveaux actuels», a dit la source qui table toutefois sur une amélioration du marché et des prix d'ici au troisième trimestre. «Tout est possible», a dit une seconde source, en réponse à la question d'une éventuelle relance de l'idée d'un renforcement de l'accord de réduction de la production. Une troisième source, un délégué de l'Opep, s'est dite sceptique quant aux chances d'adhésion de toutes les parties, y compris des pays hors-Opep, à une baisse plus prononcée. «J'en doute. Il y a eu une proposition de réduction plus forte, mais elle n'a pas été retenue», a-t-il souligné à Reuters. Une quatrième source, également un délégué de l'Opep, s'est déclarée sceptique pour la même raison. «Afin de s'assurer qu'une proposition peut être adoptée, il faut voir qui est susceptible de l'accepter», a dit le délégué. L'Opep, la Russie et quelques autres producteurs ont signé fin 2016 un premier accord de baisse de la production de 1,8 million de barils par jour (bpj) sur une période de six mois à partir du 1er janvier, dont 1,2 million de bpj environ pour l'Opep et 600 000 bpj pour les producteurs hors-Opep. Cet accord a permis aux cours du pétrole de repasser la barre des 50 dollars, mais les stocks restent élevés car ce renchérissement des prix a encouragé la production des pays n'ayant pas participé à l'accord, notamment des Etats-Unis. Un renforcement et une prolongation de l'accord avaient figuré parmi les scénarios étudiés par le comité de l'Opep chargé de préparer la réunion ministérielle du 25 mai. A l'issue d'une réunion à Moscou entre le cartel et la Russie, Falih a réaffirmé mercredi dernier que l'Arabie saoudite était prête à faire «tout ce qu'il faudra» avec la Russie pour stabiliser le marché et réduire les excédents mondiaux. A trois milliards de barils, les stocks des pays consommateurs dépassent d'environ 300 millions de barils leur moyenne sur cinq ans. L'Opep souhaite qu'ils retombent à leur moyenne de 2,7 milliards de barils d'ici fin 2017. D'après le dernier rapport hebdomadaire dévoilé par le Département à l'Energie américain (DoE), les stocks de pétrole brut ont baissé de manière plus marquée qu'attendu la semaine dernière aux Etats-Unis. Lors de la semaine achevée le 26 mai, les réserves commerciales de brut ont reculé de 6,4 millions de barils pour revenir à 509,9 millions alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient de façon médiane sur une baisse de seulement 3 millions. Les chiffres du DoE restent toutefois en dessous des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API), publiées mardi soir, qui annonçaient une chute des stocks de brut de 8,7 millions de barils. A ce niveau, les réserves commerciales de brut s'inscrivent tout de même en hausse de 1,1% par rapport à la même époque de 2016 et restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période. En tenant compte d'un nouvel abaissement des réserves stratégiques, les stocks totaux de pétrole brut ont diminué de 7,4 millions de barils. Les cours de l'or noir, qui avaient dans un premier temps remonté jeudi après la publication sur les données américaines, creusaient désormais leurs pertes. Le Brent a atteint 49,00 dollars et le West Texas Intermediate (WTI), 46,83 dollars, leur plus bas depuis trois semaines. Hier, les prix du pétrole repartaient à la baisse. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, pour livraison en août valait 49,21 dollars sur l'Intercontinental exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York mercantile exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI), référence américaine, pour le contrat de juillet cédait 1,37 dollar à 46,99 dollars. «La remontée des prix a été de courte durée car des craintes sur la production ont été ravivées, notamment par la décision du président Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'Accords sur le climat de Paris», ont expliqué des analystes. «En mettant les problématiques environnementales en veilleuse, les Etats-Unis soutiennent leur industrie des énergies fossiles, ce qui pourrait doper les extractions déjà florissantes de pétrole de schiste», ont-ils détaillé. B. A./Agences