Tu es parti sans nous dire au revoir, sans nous avertir. La vie est ainsi faite, nous nous soumettons à la volonté du créateur. L'on gardera à jamais de toi l'image d'un personnage lumineux qui a marqué ce métier pas comme les autres dans cette belle et infernale Algérie et qui nous a tous tant marqué, nous ton collectif rédactionnel, «mes collaborateurs» comme tu aimais à le dire. Bachir-Cherif, on peut dire que tu ne laissais personne indifférent, avec toi il fallait être entier. Le journal la Tribune gardera éternellement de toi ce que tu incarnais le plus : l'amour du métier, l'abnégation et le sacrifice. La Tribune, inéluctablement, était BCH et BCH était la Tribune, cette relation d'amour filiale on la voyait tout les jours dans les réunions de rédaction et dans l'exercice de ce métier devenu au fil du temps de plus en plus difficile à accomplir. L'on se rappellera pour toujours les longues discussions de rédaction à propos du sport, ta grande passion, tes analyses et tes appréciations sur un monde sportif que tu connaissais sur le bout des doigts. Tes anecdotes sur la vie sportive nationale résonnent encore dans nos souvenirs vivaces. Ton amour pour l'équipe nationale qui faisait que chaque événement footballistique devenait une liturgie en soi. L'on se rappelle les événements de la Coupe du monde Algérie-Egypte ou tu as exprimé ton amour fou pour l'Algérie et ta passion sans limite pour le drapeau national. Tu as décidé de garder des cailloux comme souvenir indélébiles des fâcheux incidents du Caire, accrochés sur un tableau dans ton bureau. Comme les grands passionnés face aux événements de l'Histoire. L'auteur de ces lignes gardera pour toujours en mémoire les discussions riches et interminables sur le sport, le football, de longs échanges fougueux empreints de saillies et de notes d'humour dont seul toi était capable. Le compagnonnage induisant une complicité que seul ton grand cœur savait concéder avec générosité. Aujourd'hui ce journal orphelin de ta présence tente de perpétuer ce que tu as construit, et une certaine idée du journalisme. Celle qui t'animait tout les jours et te faisait paraitre comme le premier d'entre nous. Le journal la Tribune que tu aimais par dessus tout, malgré les difficultés et les péripéties de la vie, continue à être fabriqué par les mains de ton équipe, que tu aimais réunir autour de toi, comme tu l'aurais souhaité. Tu es toujours parmi nous, à la rédaction, donnant les consignes et les orientations qui étaient les tiennes. Avec la difficulté et la douleur de ton absence, mais avec la même fougue qui t'animais dans les couloirs des locaux du journal, des murs qui résonnent toujours de ta voix. Bachir-Cherif Hassen, la Tribune, ad vitam aeternam, te salue bien bas !