Douze personnes ont été tuées et trente-neuf blessées hier lors de deux attaques quasi simultanées qui ont visé deux lieux hautement symboliques en Iran, le Parlement et le mausolée de Khomeiny. L'organisation terroriste Daech a revendiqué les attaques des deux sites, distants d'une vingtaine de kilomètres. L'attaque du Parlement, au cœur de Téhéran, a débuté tôt le matin. Les terroristes se trouvaient parmi une foule de manifestants réunis devant le Parlement. Ils étaient déguisés en femmes. Plus de trois heures après le début de l'attaque terroriste, les autorités ont annoncé la fin de l'assaut et la mort de quatre assaillants. La télévision iranienne a rapporté qu'un homme s'était fait exploser au quatrième étage du Parlement, alors que les forces spéciales avaient donné l'assaut contre deux assaillants armés. D'un autre côté, au mausolée Khomeiny, situé à 20 kilomètres au sud de Téhéran, un ou plusieurs assaillants ont pénétré du côté ouest et ont ouvert le feu avant d'actionner une ceinture explosive, faisant cinq blessés. Peu de monde se trouvait aux alentours lorsque l'attaque s'est produite, en plein mois de Ramadhan. Le site, qui abrite la tombe du fondateur de la République islamique, est devenu un lieu de visite pour les touristes iraniens. Desservi par le métro de Téhéran, il est situé à proximité de l'aéroport international Imam Khomeiny. C'est la première fois que le groupe Daech revendique de telles attaques en Iran. La Russie a condamné ces attaques et appelé à la «coordination» contre le mouvement Daech. Si, par le passé, l'Iran a été confronté à plusieurs reprises à un terrorisme intérieur, notamment du fait de l'organisation des Moudjahidin du peuple Khalk ou de groupes armés kurdes, la menace des groupes armés type Al-Qaïda ou Daech se fait de plus en plus pressante. Cette attaque vient particulièrement contredire les accusations du président américain et des capitales du Golfe qui accusent l'Iran d'entretenir le terrorisme dans la région. Depuis le début de l'année, Daech a multiplié les menaces à l'égard de Téhéran dans le cadre de ce que le groupe terroriste présente comme une guerre de religion entre sunnites et chiites. Ces attaques interviennent particulièrement dans un moment de tension régionale extrême, après que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et plusieurs de leurs voisins ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de «soutient au terrorisme» et de complaisance envers l'Iran, devenu pour ces pays l'ennemi numéro un. M. B.