Les prix du pétrole remontaient légèrement, hier, de leur plus bas depuis début mai, les marchés restant prudents après l'envol des réserves d'essence aux Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 47,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI), pour le contrat de juillet gagnait 19 cents à 44,65 dollars. Les cours de l'or noir remontaient mais restaient proches de leurs plus bas en six semaines, atteints jeudi en cours de séance asiatique à 46,70 dollars pour le Brent et jeudi, à 22h GMT, à 44,24 dollars pour Le West Texas Intermediate (WTI). «Les prix du pétrole se sont approchés de l'abîme car les investisseurs les plus prudents ont profité de la hausse inattendue des réserves d'essence pour vendre des barils», a expliqué un analyste. Selon les données du Département américain de l'Energie (DoE) arrêtées au 9 juin, les réserves américaines de brut se sont repliées de 1,7 million de barils, mais celles d'essence s'inscrivent en hausse de 2,1 millions de barils. «Le marché continue d'être déçu avec les chiffres sur les réserves», selon un analyste. «Même si les réserves de brut diminuent, on s'attendait à ce que ce soit de façon plus importante», a-t-il expliqué. Ces chiffres sur les stocks «arrivent en même temps qu'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) indiquant que la production de pétrole dans les pays non membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) augmentera en 2018», a-t-il ajouté. A eux seuls, selon l'AIE, les Etats-Unis produiront quotidiennement l'an prochain 14,1 millions de barils par jour (mb/j), une production en hausse de plus d'un million de barils par jour sur un an. Les producteurs américains, notamment de pétrole de schiste, augmentent leurs extractions car ils profitent des efforts de l'OPEP et de ses partenaires qui ont récemment décidé de maintenir leurs quotas de production de pétrole jusqu'en mars 2018 dans le but de réduire les stocks mondiaux et de soutenir les prix. Le rapport de l'AIE «suggère que l'Opep devra faire plus que prévu d'ici la fin de l'année pour ré-équilibrer le marché» et tenter de résorber un peu le surplus d'offre, «et beaucoup de personnes se demandent si cela va vraiment se concrétiser», a relevé l'analyste. Selon un autre analyste, les marchés craignent que le poids de la baisse de production devienne trop lourd pour l'Opep, et qu'elle abandonne ses efforts en 2018. Le cartel pourrait arrêter l'accord et privilégier le volume de production plutôt que le prix du baril, comme il l'a fait en 2014», a t-il prévenu. R. E./Agences