Le président des Etats-Unis, Barack Obama, veut révolutionner le monde des énergies renouvelable, s'éloigner des procédés ayant cours au temps de Bush. Mardi dernier, il a demandé au Congrès d'instituer un «système d'échange de quotas d'émission de gaz carbonique», afin de lutter contre le réchauffement climatique. Explications : «Dans le but de transformer véritablement notre économie, de garantir notre sécurité et de mettre notre planète à l'abri des ravages du changement climatique, il faut que les énergies propres et renouvelables soient aussi des ‘'énergies rentables''», a lancé Obama lors de son premier discours devant le Congrès depuis son investiture. Le nouveau locataire de la Maison- Blanche donne des orientations en la matière et veut qu'elles soient sous-tendues par des lois et des règles claires. «Je demande au Congrès de me transmettre ‘'une loi qui institue des quotas sur les émissions'' de gaz carbonique fondés sur le marché et encourage la production d'énergies renouvelables en Amérique», a-t-il déclaré. On sait que les Etats-Unis sont le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, mais que l'administration de l'ex-président, George W. Bush, a refusé de ratifier le traité de Kyoto imposant des objectifs chiffrés de réduction de ces gaz accusés d'être à l'origine du réchauffement climatique. Un procédé décrié par de nombreux Etats. Obama a averti que son pays prenait du retard en matière énergétique et a annoncé un objectif de doublement en trois ans de la production d'énergie renouvelable. Est-ce réalisable ? Nous savons que le pays qui canalisera la puissance des énergies propres et renouvelables sera le dirigeant du XXIe siècle. Et, pourtant, c'est la Chine qui a lancé le plus grand effort de l'histoire humaine afin d'utiliser l'énergie de façon efficace, a-t-il souligné. Barack Obama a eu cette phrase, à ce sujet : «Nous avons inventé l'énergie solaire mais nous sommes derrière des pays comme l'Allemagne et le Japon en termes de production, a-t-il déploré. De nouvelles voitures hybrides sortent de nos chaînes de montage, mais elles rouleront sur des batteries fabriquées en Corée», a ajouté Obama. Au début du mois, le secrétaire américain à l'Energie, Steven Chu, a évoqué l'instauration d'une taxe sur les émissions de gaz carbonique. Cette idée de taxe est restée taboue pendant la campagne présidentielle américaine, aucun des candidats ne se risquant à prôner une énergie plus chère en période de flambée des prix de l'essence. Depuis l'arrivée au pouvoir de l'administration Obama, le Congrès travaille à l'instauration d'un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre, sur le modèle du mécanisme en vigueur dans l'Union européenne. Mais Chu a observé que d'autres solutions pourraient faire surface, notamment une taxe sur les émissions de gaz carbonique. Selon une étude de chercheurs européens et américains publiée la semaine dernière, les risques pour l'humanité et l'environnement liés au changement climatique sont plus élevés qu'il y a seulement quelques années. En Europe, les choses avancent-elles comme le veulent les pays membres ? Dans le cadre de la révision du Système européen d'échange de quotas de CO2 (ETS) à partir de 2013, la Commission européenne a proposé de vendre aux enchères les quotas de CO2 aux entreprises concernées alors que jusqu'à maintenant ces quotas étaient alloués gratuitement. Il est prévu que le secteur de l'électricité, responsable de la plus grande partie des émissions de CO2 de l'Union européenne, achète 100% de ces quotas. Pour les autres secteurs industriels, la mise aux enchères serait progressive. Un élément nouveau, inattendu vient, cependant, de gripper la machine européenne : la menace de récession ne rassure pas les Etats membres qui commencent à craindre de l'effet des objectifs climatiques de l'UE et espèrent limiter l'impact du marché du carbone pour leur économie.