Le nouveau président a, en effet, annoncé qu'il comptait doubler d'ici à trois ans la production d'énergies “nouvelles”. Le moins que l'on puisse dire à propos de M. Obama, c'est qu'il n'a pas la même vision énergétique et environnementale que son prédécesseur M. Bush. Bien avant son investiture, le nouveau président des Etats-Unis avait clairement affiché ses choix en matière de politique énergétique, en nommant comme secrétaire à l'Energie le prix Nobel de physique Steven Chu, un partisan affirmé de la recherche d'énergies renouvelables. Le nouveau secrétaire à l'Energie aura notamment en charge de réduire la dépendance des Etats-Unis face aux importations pétrolières. Contrairement à son prédécesseur qui a favorisé le lobby pétrolier, Barack Obama a, en effet, annoncé qu'il comptait doubler d'ici à trois ans la production d'énergies “nouvelles”. “Pour susciter enfin la création d'une économie fondée sur une énergie propre, nous doublerons la production d'énergies nouvelles dans les trois prochaines années. Nous moderniserons plus de 75% des immeubles du gouvernement et améliorerons l'efficacité énergétique de deux millions de foyers américains, faisant ainsi économiser des milliards (de dollars) aux consommateurs et aux contribuables”, a certifié Barack Obama, dans un discours à l'université George-Mason en Virginie. Parmi les principales mesures : rénover les trois quarts des bâtiments publics pour les rendre moins gourmands en énergie, améliorer l'efficacité énergétique de deux millions de foyers américains et réduire la dépendance au pétrole et aux autres énergies fossiles. Barack Obama veut faire des Etats-Unis, le leader de la lutte contre le réchauffement climatique. Le nouveau président entend ainsi réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à quarante ans ; investir 150 milliards de dollars d'ici à 2020 pour développer les énergies renouvelables ; et assurer la production de 20% de l'électricité d'ici à quinze ans par des énergies propres. Aux Etats-Unis, les énergies renouvelables (solaire, hydroélectricité, géothermie, biomasse, éoliennes) ne représentent, actuellement, que 7% de la consommation énergétique du pays. Le chantier est donc de taille pour M. Obama. Les Etats-Unis demeurent, les premiers émetteurs mondiaux de dioxyde de carbone ; ils consomment 25% de la production mondiale de pétrole, mais n'en produisent que 3%, d'où une forte dépendance aux importations qui dicte en partie la politique de “sécurité nationale” du pays ; l'approche du pic de production fragilise une économie construite sur la consommation de combustibles fossiles. Cependant, la reconversion de l'économie américaine aux énergies renouvelables prendra du temps. Le transport absorbe plus de 66% de l'offre en pétrole. Bien que les Etats-Unis soient un producteur de pétrole et de gaz, ils doivent encore importer et pour longtemps une bonne partie de leurs besoins en pétrole. Cependant, l'Algérie, qui, parmi les pays pétroliers, est celui dont les exportations sont les plus concentrées sur les hydrocarbures, devrait regarder de très près les politiques de développement des énergies renouvelables de substitution aux hydrocarbures et se placer dans cette perspective. Meziane Rabhi