Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, présentera ce soir à 22 heures le plan d'action de son gouvernement devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), qui auront deux jours pour débattre du document avant de l'approuver vendredi prochain. Ce plan d'action, adopté mercredi dernier en Conseil des ministres, s'articule sur plusieurs axes dont principalement la démocratie, la bonne gouvernance et le développement socioéconomique. Réparti en cinq chapitres, le plan d'action du gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune se fixe comme principaux objectifs le renforcement de l'Etat de droit, des libertés et de la démocratie. Selon un des axes du plan d'action, repris par l'APS, le gouvernement va poursuivre la réforme de la justice dont le rôle a déjà été conforté par les nouvelles dispositions constitutionnelles. Dans cette optique, la justice sera dotée de nouveaux instruments juridiques à même de lui permettre d'assurer «efficacement» ses missions constitutionnelles. Afin d'enraciner la «culture de la transparence et les pratiques démocratiques» au niveau de l'ensemble des institutions de l'Etat, y compris les collectivités locales, le gouvernement entreprendra, outre la révision du code communal et du code de la wilaya, l'élaboration d'une loi visant à promouvoir la démocratie participative au niveau local et à donner au citoyen, aux partis politiques et au mouvement associatif un «rôle responsable et plus actif» dans la mise en œuvre des politiques publiques. Le gouvernement veillera à l'atteinte de l'objectif de l'égalité hommes-femmes d'accès au marché de l'emploi et ne manquera pas de promouvoir d'avantage le mouvement associatif national. L'élargissement de l'espace des droits et des libertés du citoyen sera poursuivi, selon le projet du gouvernement, et cela par la consécration effective et la consolidation des garanties de la liberté de la presse et du droit à l'information qui constituent un support essentiel à l'exercice de la démocratie. L'enjeu est de compléter le cadre organisationnel qui doit poser les «jalons éthiques et professionnels» devant guider la presse dans sa marche vers une modernisation qui consacre et consolide la liberté de la presse et le droit à l'information en les harmonisant avec les impératifs d'éthique, de responsabilité professionnelle et de déontologie. Le gouvernement initiera dans ce cadre, toutes les mesures tendant à renforcer la liberté de la presse écrite et audiovisuelle ainsi que la liberté de diffusion des informations, des idées, et des opinions, dans le respect de la dignité, des libertés et droits d'autrui, des constantes, des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation. Il veillera d'ailleurs à concrétiser, à court terme et avec le concours du Parlement, le projet de création d'une chaîne de télévision parlementaire. Dans le deuxième chapitre dédié à la bonne gouvernance, l'Exécutif conduira la gestion des affaires publiques avec rigueur et transparence en clarifiant les règles qui organisent les rapports entre les institutions et entre celles-ci et les citoyens, et en œuvrant également à renforcer la moralisation de la vie publique, à éliminer les situations de conflit intérêt et d'incompatibilité dans l'exercice des mandats et fonctions, à protéger les biens publics et privés, à renforcer la lutte contre la corruption et à prendre toutes les mesures visant à lutter contre le gaspillage. Sur le plan économique, le gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune s'attachera dans le cadre d'une démarche «globale et cohérente», à mettre en place des mécanismes qui permettront notamment, l'amélioration du climat des affaires, la modernisation des finances publiques et du système bancaire, l'assainissement de la sphère économique, la promotion de l'investissement et une valorisation des richesses du pays. Selon le document, le gouvernement va adopter une «démarche budgétaire rénovée» adossée à une stratégie de diversification de l'économie nationale visant à asseoir une croissance «soutenue et viable». Cette politique budgétaire rénovée a pour but la préservation des équilibres financiers du pays à travers l'amélioration des recettes de la fiscalité ordinaire de sorte qu'elle puisse couvrir, à terme, l'essentiel des dépenses de fonctionnement, la rationalisation des dépenses et la mobilisation de ressources additionnelles nécessaires sur le marché financier interne. Le gouvernement va également encourager les financements alternatifs et élargir les missions du Fonds national d'investissement. Dans le troisième chapitre consacré à la poursuite de l'investissement pour le développement humain et l'amélioration du cadre de vie des citoyens, le gouvernement est résolu à donner une nouvelle impulsion à sa politique du logement inscrit comme une priorité nationale. Dans le même registre, l'accès aux énergies et à l'eau, et la préservation de l'environnement, l'amélioration du système national d'enseignement et de formation, la valorisation de la recherche scientifique et la modernisation du système national de santé, figurent aussi parmi les priorités du nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Le Plan d'action met l'accent sur la préservation du système national de sécurité sociale et de retraite, la promotion de l'emploi, le renforcement des mécanismes de solidarité nationale, ainsi que la poursuite de la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques. Dans le quatrième chapitre dédié à la consolidation de la sphère financière et économique, le gouvernement prévoit de transformer le régime de croissance en l'orientant vers le développement des secteurs productifs de richesse et de valeur ajoutée et d'emploi, en optant notamment pour une démarche budgétaire rénovée, la rationalisation des dépenses publiques, la réforme du système fiscal, un renforcement du rôle économique des collectivités locales, l'amélioration du climat des affaires et l'encouragement de l'investissement. Enfin dans le chapitre dédié à la politique étrangère et la défense nationale, le Plan d'action du gouvernement énonce que l'Algérie poursuivra ses efforts de promotion de la paix, de la stabilité et de la coopération dans la région du Maghreb, de la Méditerranée, de la zone sahélo-saharienne, en Afrique et dans le monde arabe. Rappelons enfin que M. Tebboune a été nommé le 24 mai dernier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au poste de Premier ministre, en remplacement de M. Abdelmalek Sellal. H. Y.