Dans le nouvel environnement résultant des dispositions de la nouvelle Constitution amendée, le gouvernement dirigé par le Premier ministre, M. Abdelmadjid Tebboune et au regard du Plan d'action présenté par ce dernier devant le Parlement s'est fixé comme priorité absolue la relance de l'économique, favoriser la croissance, réduire le chômage et assurer le bien-être des citoyens. En parallèle, l'action future du gouvernement sera accompagnée par une politique sociale très généreuse et un dispositif de solidarité nationale à l'endroit des citoyens visant surtout le développement humain. Le recul du prix mondial de référence des ressources énergétiques a affecté les capacités financières de l'Etat, est-il reconnu. Cela a été précisé par M. Tebboune annonçant la création d'un important organisme d'inspection dans son département pour le " contrôle de l'argent public " notamment les grands marchés. Mais grâce au paiement volontariste décidé par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika du paiement de la totalité de la dette extérieure du pays, la constitution de fonds de réserve, jusque-là avec prudence, a permis de juguler le contre-coup de la crise et de poursuivre l'effort public d'investissement et la politique de transfert sociaux. Cette tendance baissière des recettes tirées de la rente pétrolière est une autre préoccupation du nouveau gouvernement. En ce sens que M. Tebboune est décidé à mettre le paquet pour le contrôle, la surveillance et le respect de la rationalisation des dépenses de fonctionnement sans pour autant affecter les secteurs porteurs de développement social, puisqu'il a annoncé une nouvelle démarche dite' " économie de proximité ". Pour le Premier ministre : " Il faut aller vers le développement économique de proximité qui touche de très près le développement humain. Certains projets coûtent un milliard de dollar sauf que leur rentabilité économique n'est pas prouvée. Mais si l'on donne un milliard de dollars à 60 communes, ça va les développer ". Lors du point de presse qu'il a donné juste après l'adoption par les députés du plan d'action du gouvernement, M. Tebboune est revenu sur la rumeur portant sur une éventuelle politique d'austérité. Selon ses réponses devant les médias il a assuré qu'il n'a jamais été à l'ordre du jour du gouvernement d'aller vers l'austérité. " Ni l'actuel gouvernement, ni les précédents n'ont parlé d'austérité. Celle-ci n'est pas à l'ordre du jour dans mon programme.Nous avons parlé de rationalisation des dépenses et de révisions prioritaires ". Il a expliqué qu'il ne s'agit pas d'un " problème de disponibilités des finances " mais de " priorités ". Donc des priorités très attendues en ce qui concerne leur efficacité, leur efficience et leur transparence. Dans ce contexte, M. Tebboune a fait montre dans ses précisions de la rigueur mais aussi de la souplesse en tenant compte des intérêts et des choix nationaux tout en visant l'amorce de nouvelles réformes et une grande efficacité de développement. Au passage, le Premier ministre a évoqué la question relative à la privatisation des groupes publics. " En ce qui concerne les groupes économiques, j'en profite pour annoncer officiellement qu'il n'a jamais été question et qu'il ne sera jamais question de privatiser le secteur public ! Les groupes vont rester et on va les renforcer. Ils font partie du paysage économique national ". Cette annonce officielle de renforcer le secteur public et non de le privatiser semble s'adresser au SG du RND, Ahmed Ouyahia. Ce dernier lors d'un point de presse sanctionnant la session du dernier Conseil national de son parti a préconisé " la privatisation des entreprises publiques dont la situation financière se détériore en raison des problèmes liés au plan de charges et à la gestion ". D'ailleurs, la SG du Parti des Travailleurs(PT), Mme Louisa Hanoune a immédiatement réagi à SG du RND qui veut un retour vers le " bradage des entreprises ", rappelant le bilan catastrophique des privatisations. Dans le cadre de la consolidation de la sphère économique et financière, le gouvernement entend ainsi consolider et conforter la dynamique de croissance développée durant les dernières années, tout en veillant à préserver et à affiner la politique de justice sociale. " Une stratégie de développement assise sur la seule dépense publique n'aura pas qu'un impact limité. D'où notre détermination à transformer notre régime de croissance l'orientant vers le développement des secteurs créateurs de richesse et de valeur ajoutée, gage de diversification de notre économie encore fortement dépendante des hydrocarbures ", a assuré M. Tebboune devant les députés. Il s'agit aussi, d'une démarche budgétaire rénovée adossée à une stratégie de reconversion économique où les start-up, les TPE et les PME-PMI constituent la clé de voûte, nous permettons d'asseoir une croissance viable et soutenue, a encore expliqué M. Tebboune. Il notera que le Gouvernement veillera à préserver les grands équilibres financiers du pays en améliorant le produit de la fiscalité ordinaire devant à terme, couvrir les coûts de fonctionnement, la rationalisation des dépenses et la mobilisation des ressources additionnelles sur le marché financier interne et la mobilisation de l'épargne interne. " Tout en préservant le caractère social de l'économie algérienne, des adaptations graduelles seront opérées pour assurer la soutenabilité de la politique budgétaire ", a-t-il annoncé. Dans le même registre, le Premier ministre a déclaré que la rationalisation des dépenses publiques fera l'objet d'une large concertation nationale impliquant le parlement, la société civile, les partenaires sociaux, le patronat et la sphère académique, afin d'évaluer les politiques d'incitation et d'adapter progressivement les transferts sociaux dans le sens de pus d'équité et d'efficience. Cette démarche s'accompagnera d'une réforme du système fiscal et bancaire, d'un renforcement du rôle économique des collectivités locales et d'une amélioration du climat des affaires à travers notamment, la stabilisation du cadre régissant l'investissement, y compris la règle du 51-49, pour donner plus de visibilité aux opérateurs économiques et aux partenaires étrangers et afficher la disponibilité du gouvernement à développer des partenariats gagnant-gagnant dans de nombreux domaines. La reconversion de l'économie nationale reposera toujours selon M. Tebboune sur le réaménagement des politiques industrielles sectorielles, la poursuite de l'effort de substitution à l'importation par l'encouragement et la protection de la production nationale et la promotion des start-up, des micros, petites et moyennes entreprises. " Un soutien multiforme sera accordé aux activités disposant d'avantages comparatifs, les mines, l'aval pétrolier, l'agroalimentaire, l'économie du savoir et les métiers du numérique. Des mesures seront prises à cet égard, pour améliorer la gouvernance des entreprises, développer nos dispositifs de normalisation et d'accélération, renforcer nos capacités de formation des ressources humaines et actualiser nos systèmes d'information, de statistiques et de veilles stratégique ", a encore annoncé le Premier ministre, M. Abdelmadjid Tebboune.