La Journée mondiale des réfugiés, qui coïncide avec le 20 du mois de juin de chaque année, a été largement célébrée par les Sahraouis à Tindouf, dans le sud algérien. En effet, un tournoi sportif a marqué la célébration de cette journée à Tindouf à l'initiative du ministère des Sports de la République arabes sahraouie démocratique (Rasd), en coordination avec le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). La manifestation, organisée dans la soirée de lundi à mardi au stade Abdelhamid-Kermali, en présence des autorités de la wilaya de Tindouf, de responsables sahraouis et d'une délégation du HCR, a été marquée par la finale de la Coupe du HCR qui avait mis en compétition quatre équipes de football représentant les camps de réfugiés sahraouis d'Aousserd, Layoune, Boudjedour et Smara. «Cette manifestation sportive traduit aussi une position de solidarité avec les réfugiés sahraouis, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des réfugiés placée cette année sous le slogan de ‘‘Nous sommes tous avec les réfugiés''», a indiqué à l'APS le représentant du HCR, Hamdi Boukhari. L'initiative est aussi une opportunité pour briser la routine que vivent les réfugiés sahraouis et susciter, à travers la compétition sportive, un élan de solidarité avec les réfugiés de par le monde, a-t-il souligné. Heya Rakkeb, directeur au ministère sahraoui des Sports a salué, pour sa part, cette initiative conjointe du ministère sahraoui des Sports et du HCR, en coordination avec le Croissant-rouge algérien et le Croissant-rouge sahraoui, en mettant l'accent sur l'importance du rôle du sport dans la mise en place de passerelles de solidarité internationale avec la cause sahraouie. Autant cette manifestation sportive marque la clôture de la saison sportive dans les camps de réfugiés sahraouis, autant elle constitue une tribune de solidarité avec la cause sahraouie et avec les réfugiés sahraouis qui vivent des situations difficiles depuis plus de quatre décennies, a conclu le responsable sahraoui. Par ailleurs, l'Organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam dont une section est installée dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf mettra prochainement en œuvre un programme de formation et d'accompagnement spécial féminin, nous confie Dihya Braik, une des responsables de l'ONG en Algérie. C'est une formation «en questions genre pour les activistes sahraouies», précise Melle Braik, sans ajouter plus de détails sur cette formation qui «sera animée part des consultantes qualifiées capables d'apporter une plus-value aux militantes du Sahara occidental». Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a affirmé, hier, que le «traitement de la question sahraouie est indissociable de la question des réfugiés sahraouis qui souffrent depuis plus de quarante ans loin de leur terre spoliée». Il a rappelé dans ce sens que le Maroc tentait à chaque fois de connaître le volume de l'assiette électorale, y compris les réfugiés en vue de manipuler les voix à travers l'introduction d'éléments marocains pour brouiller et falsifier les élections. Evoquant le drame des réfugiés sahraouis, l'ambassadeur Lazhar Soualem, Directeur des droits de l'homme, du développement social et des affaires culturelles, scientifiques et techniques internationales au ministère des Affaires étrangères, a déploré que la Mission pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) soit la seule instance ne disposant pas d'un segment pour les droits de l'homme. Quant aux quelque 40 000 ressortissants syriens qui se trouvent en Algérie, M. Soualem dira que l'Algérie les considérait comme «hôtes et non pas comme réfugiés», au même titre que tous les Africains, en leur assurant la prise en charge sanitaire et en garantissant le droit de scolarisation à leurs enfants. L'Algérie «dispose d'un dossier actualisé concernant leur nombre, contrairement à beaucoup de pays qui ne détiennent pas de statistiques sur le nombre des réfugiés se trouvant sur leurs territoires», a-t-il tenu à préciser. La présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Fafa Benzerrouki a affirmé, elle, lors de cette même rencontre que l'Algérie accordait un «intérêt accru» à la question des réfugiés et au principe de non-refoulement de ceux qui se trouvent dans ses territoires, outre son attachement à la préservation de leur dignité humaine. L'Assemblée générale de l'ONU avait décidé le 4 décembre 2000 d'instituer le 20 juin de chaque année, Journée mondiale des réfugiés afin de rappeler la souffrance que des milliers de personnes endurent après avoir quitté leurs pays pour fuir oppression et les persécutions, à cause de leur ethnie, religion, sexe ou opinions politiques, ainsi que les guerres et les conflits, notant également que cette journée coïncide aussi avec la Journée africaine des réfugiés. A. B.