Le coordonnateur général de la Commission sectorielle de prévention contre les fléaux sociaux, Mohamed Tahar Dilmi, a appelé, hier, à l'élargissement du réseau des centres de prise en charge des jeunes toxicomanes pour pouvoir faire face à la recrudescence de ce fléau social en milieu juvénile. A quelque jours de la tenue de la rencontre d'évaluation de la Commission sectorielle de prévention des fléaux sociaux (drogues, violence et effets néfastes de l'internet) prévue en juillet, M. Dilmi a indiqué que la wilaya d'Alger ne compte que deux centres de soins pour les jeunes toxicomanes, à Dergana et Chéraga, ce qui est insuffisant pour prendre en charge le nombre de plus en plus croissant de jeunes en addiction dans cette wilaya. Il en est de même pour d'autres wilayas, notamment à celles frontalières, à l'ouest du pays, qui sont la première destination du trafic de drogue en provenance du Maroc. Le renforcement du réseau de centres de désintoxication est d'autant plus nécessaire que l'Algérie est devenue un pays consommateur de stupéfiants après avoir été un pays de transit, arguera le même responsable qui citera les rapports des services de sécurité et de l'Office national de lutte contre la drogue. Et le fléau touche principalement les jeunes. Pis, les toxicomanes sont de plus en plus jeunes. La drogue a forcé même les portes des collèges. En effet, un grand nombre des toxicomanes sont des jeunes qui ont sombré dans la prise de drogue à un âge précoce, a-t-il affirmé. L'Algérie compte 38 centres de désintoxication (deux dans la wilaya d'Alger). Ces derniers relèvent du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et prennent en charge les toxicomanes à titre externe, a fait savoir la directrice de la prévention et de la communication à l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), Ghania Keddache. La consommation de stupéfiants «à un âge précoce» a sensiblement augmenté, a-t-elle alerté, citant le dernier rapport de l'Office sur la toxicomanie en Algérie, qui a démontré, à travers les quantités de drogues saisies chez les jeunes toxicomanes, que ce fléau «se propage notamment chez les jeunes et à un âge précoce». Elle a appelé à la mise en place d'une politique de prévention. Le chef de service Pédopsychiatrie à l'hôpital de Chéraga, le Pr Madjid Tabti, a mis en garde contre la prolifération de la toxicomanie chez les enfants, précisant que plus de 100 enfants toxicomanes âgés entre 9 et 18 ans ont été admis en 2016 dans cet établissement. L'addiction touche également le sexe féminin. «40% de ces jeunes toxicomanes sont des filles», a-t-il indiqué ajoutant que les substances addictives sont notamment «la résine de cannabis, les comprimés psychotropes et les produits alcoolisés». R. C./APS