Demain se tient à Bamako un sommet extraordinaire du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina-Faso, Tchad), avec la France comme pays invité, pour examiner la situation qui règne dans la région et les mesures à prendre pour anéantir les activités terroristes et soutenir le développement économique. A la veille de cette rencontre, le président français Emmanuel Macron a téléphoné au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour une «concertation», comme l'a indiqué un communiqué de presse de la présidence de la République algérienne. A Paris, c'est de source officieuse que le Palais de l'Elysée a annoncé l'entretien téléphonique entre les deux chefs d'Etat, dont le contenu a porté, dit-on, sur l'application de l'Accord d'Alger sur le Mali «qui avance à un rythme insuffisant par rapport aux attentes». «Pour remobiliser tout le monde sur cet accord, a-t-on ajouté, Macron a contacté mercredi Bouteflika pour échanger et voir comment relancer le processus de paix, dont l'Algérie est le parrain […], et muscler le suivi de cet Accord.»La source élyséenne a précisé que pour l'application de l'Accord d'Alger sur le Mali, «les Algériens sont incontournables. C'est une évidence». «L'Algérie assure la conduite des réunions du comité de suivi. Il est donc logique que le pays soit consulté en amont de toute initiative pour renforcer le cadre de suivi de cet accord», a souligné la même source en précisant qu'il y a «convergence» entre Paris et Alger, tant sur «le constat que sur les leviers» pour avancer dans la mise en œuvre des Accord d'Alger sur le Mali. Le sommet extraordinaire de Bamako en présence de la France examinera la situation qui règne dans la région saharienne avec le souci «d'enrayer la spirale de la violence et ramener la sécurité», «pour faire bouger les lignes» et se penchera sur le «volet développement où les choses n'avancent pas assez vite», selon Paris. Ce sera l'occasion de lancer «sérieusement», à côté de la force onusienne Minursa et de la force française de l'opération Barkane, la force conjointe des 5 pays du Sahel composée de 5 bataillons de 750 soldats sur un total de 3 750. Les questions de l'équipement et du financement de cette force se posent, tout comme l'aide au développement, alors que la communauté internationale, surtout les Occidentaux, n'est pas encore suffisamment au rendez-vous. Paris assure qu'à Bamako, le président Macron annoncera «des soutiens nouveaux significatifs en matière d'équipement militaire», comme «il annoncera le lancement de projets de développement», surtout de nouvelles méthodes entre l'instruction de projets et leur réalisation sur le terrain pour une dynamique de développement dans des zones où l'économie se fait gangréner par l'économie criminelle et inorganisée M. M.