Après avoir récupéré en grande partie des territoires tombés entre les mains des groupes armés avec l'aide de ses alliés russe et iranien, Damas semble confronté à la volonté des Américains de ne point accepter un retour à une Syrie unie Deux mois jour pour jour après la signature d'un accord prévoyant la création de «zones de désescalade» en Syrie, adopté par Moscou et Téhéran, alliés de Damas, ainsi qu'Ankara, soutien des groupes armés une nouvelle session de pourparlers s'est ouverte à Astana. L'objectif pour les trois parrains, russe, turque et iranien, est de s'accorder sur la mise en place des quatre futures ceintures en question, sorte de zones tampon qui devraient être créées dans certains territoires à Idleb, dans la province centrale de Homs, dans l'enclave de la Ghouta et dans la partie méridionale du pays. Les territoires concernés, dans lesquels vivent au total plus de 2,5 millions d'habitants, doivent être doublés de zones d'exclusion aérienne. Même si l'intensité des combats a quelque peu diminué dans ces zones-là ces derniers mois, des affrontements se sont poursuivis sur les principaux secteurs du front. Le projet, ambitieux, signé le 4 mai dernier, visant à instaurer un cessez-le-feu durable dans plusieurs régions, n'avait pas été signé ni par les émissaires de Damas ni par les représentants des groupes armés présents dans la capitale kazakhe. Le gouvernement syrien a déclaré, fin juin, qu'il ne permettra pas aux groupes armés de bénéficier de la création de zones de «désescalade» dans l'ouest de la Syrie. Afin de parvenir à dessiner les contours de ces zones, les négociations devaient déterminer lequel des trois parrains fera la «police» afin d'assurer la sécurité autour d'elles. Un rôle joué par les Russes puisqu'ils ont fait savoir par le biais de leur négociateur Alexandre Lavrentyev, qu'ils étaient prêts à déployer leurs militaires autour des zones de désescalade, dans les prochaines semaines, s'ils parvenaient à obtenir le feu vert des deux autres acteurs. Ces nouvelles négociations interviennent au moment où toutes les parties au conflit sont activement engagées sur le terrain et tentent de tirer leur épingle du jeu. L'armée syrienne a annoncé lundi la suspension de ses opérations de combat dans le sud du pays jusqu'à jeudi, mais les groupes armés tentent de rompre ce cessez-le-feu. La situation dans le Sud-est syrien reste au cœur d'un bras de fer stratégique tenace pour le contrôle de la frontière irakienne et de la province de Deir ez-Zor, riche en ressources. Après avoir récupéré en grande partie des territoires tombés entre les mains des groupes armés avec l'aide de ses alliés russe et iranien, Damas semble confronté à la volonté des Américains de ne point accepter un retour à une Syrie unie. Washington semble vouloir chercher à conclure un accord bilatéral avec la Russie sur la création d'une zone dans le Sud-ouest de la Syrie. Ce qui n'augure rien de rassurant pour l'avenir de la Syrie. R. I.