5 juillet 1962-5 juillet 2017. Cinquante-cinq années ans depuis l'indépendance de l'Algérie. Un jour très singulier et très remarquable dans l'histoire du pays et de sa jeunesse qui, après 132 longues années d'une colonisation de peuplement, d'affres et de sévices, a mis un terme à une guerre meurtrière ayant coûté la vie à un million et demi de martyrs. Les jeunes algériens sont-ils au fait des détails d'une des plus grandes révolutions de l'humanité qui a conduit vers l'indépendance ? 5 juillet 1962-5 juillet 2017. Cinquante-cinq années ans depuis l'indépendance de l'Algérie. Un jour très singulier et très remarquable dans l'histoire du pays et de sa jeunesse qui, après 132 longues années d'une colonisation de peuplement, d'affres et de sévices, a mis un terme à une guerre meurtrière ayant coûté la vie à un million et demi de martyrs. Les jeunes algériens sont-ils au fait des détails d'une des plus grandes révolutions de l'humanité qui a conduit vers l'indépendance ? La fête de l'indépendance et de la jeunesse a-t-elle ce goût de fruit de longs sacrifices ou ne représente-t-elle qu'une «fête» et une «date» à célébrer ? Les organisations de la société civile, l'école, les institutions de l'Etat ont-elles contribué à inculquer le sens de ce chapitre de l'histoire du l'Algérie à la jeunesse ? Le 5 juillet est «certainement une des dates les plus importantes de l'histoire du pays, si ce n'est la plus importante. Car, elle représente le fruit de toute une révolution et de sacrifices qui ont placé l'Algérie en Mecque des révolutionnaires et influé sur un large mouvement de révolutions dans le monde. C'est une fierté», répond Nacim Filali, jeune représentant de l'Unesco en Algérie pour son projet phare «Net Med Youth». Moins convaincu de la concrétisation des «attentes de ceux qui se sont sacrifiés» pour que vive l'Algérie indépendante, Aziz Hamdi, activiste culturel, voit les choses d'un autre œil. Il voit que le 5 juillet «pouvait en être un symbole fédérateur». Mais, «hélas, regrette-t-il, la ligne politico-culturelle post-indépendance a dirigé le pays pour une culture mono dimensionnelle qui a fait émerger une culture folklorique rejetée par l'Algérien». «Je trouve aujourd'hui que l'Algérien ne se figure pas dans cette date. Au contraire, il ressent un sentiment de regret à l'égard de ses martyrs», estime-il. Pour cet étudiant en journalisme, «petit ou grand, tout Algérien connaît la symbolique de cette date. On sait tous que c'est le jour de l'indépendance, mais on n'évoque pas le processus qui a mené à cette date ni les événements qui lui sont succédé», déplore-t-il, estimant que le meilleur hommage à rendre à nos valeureux martyrs est de «mettre tout au clair pour nos jeunes afin qu'ils comprennent réellement leur histoire et qu'on se réconcilie avec nous même». Même avis de M. Filali, qui pense aussi que les jeunes «connaissent certainement les grandes lignes de l'histoire du pays, les personnages, les dates importantes…». Mais, il reste convaincu que les jeunes «doivent mieux connaitre le pourquoi de cette révolution et l'importance de la continuité du travail pour construire un pays libre et indépendant». «Nos grands-parents ont commencé un travail qu'il nous faut poursuivre et léguer aux prochaines générations.» Pour Djalal Amrane, évoquer la date anniversaire de l'indépendance de l'Algérie est «le moment émotionnel de renouveler ma fierté d'appartenance à l'Algérie». Car, «elle est l'histoire et les sacrifices de nos aïeux pour une Algérie libre et démocratique». 55 ans après, «l'Algérie indépendante et officielle doit se faire à l'évidence, faire son autocritique et évaluer la situation de la jeunesse dans un débat analytique sur notre histoire et son extension à notre présent», pense le jeune militant. S'agissant du rôle de la société civile dans les questions historiques, les jeunes acteurs associatifs et militants soulignent à la fois le peu d'efficacité des associations et organisation de la société civile, le rôle de l'école et celui des institutions de l'Etat. «On a un tissu associatif très large mais très faible au même temps. Sur les 5 000 associations éparpillées sur notre sol, très peu sont celles qui arrivent à activer ou survivre et encore peu celles qui font un travail de mémoire», analyse Aziz Hamdi. «Il y a, certes, des associations qui travaillent dans ce sens mais elles restent insignifiantes devant les 41 millions d'habitants. Je ne les accuse pas, je suis au courant de leurs conditions d'activités et les circonstances dans lesquelles elles évoluent», ajoutera-t-il. Nacim Filal n'est pas de cet avis. «Je ne pense pas que c'est aux ONG d'inculquer l'histoire du pays aux jeunes. Ce rôle doit être pris en charge par l'école et les établissements de jeunesse de l'Etat», dira-t-il, déplorant avec amertume qu'«aujourd'hui, la société civile influe peu sur la jeunesse… malheureusement». Aussi, recommandera-t-il l'utilisation «des moyens modernes pour inculquer l'histoire à la jeune génération, comme, à titre d'exemple, l'audiovisuel, le cinéma, les films d'animation…». Malheureusement, «la jeunesse d'aujourd'hui n'est pas consciente. Nous avons failli dans la transmission de l'histoire de l'une des plus grandes et plus belles révolutions que l'humanité ait connue, à la nouvelle génération», conclut la féministe et militante démocrate Aouicha Bekhti. A. B. Bouteflika se recueille à la mémoire des martyrs au cimetière d'El Alia Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est recueilli, hier, au Carré des martyrs du cimetière d'El Alia (Alger) à la mémoire des martyrs de la Révolution du 1er Novembre 1954, à l'occasion du 55e anniversaire de l'indépendance. Après avoir passé en revue une formation de la Garde républicaine qui lui a rendu les honneurs, le Président a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative et lu la Fatiha du Saint Coran à la mémoire des glorieux chouhada de la Révolution. Etaient présents à cette cérémonie de recueillement le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le conseiller spécial du président de la République, Tayeb Belaiz, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidines, Saïd Abadou, ainsi que des membres du gouvernement.