Les citoyens de la ville de Bordj-Menaïel dans la wilaya de Boumerdès, forte de ses 80 000 âmes (si ce n'est plus) et du parcours historique de leurs aînés durant la guerre de libération nationale ne comprennent pas pourquoi un monument aux martyrs de la glorieuse révolution n'a jamais existé dans cette localité. Depuis le 5 juillet 1962, journée de la célébration de l'indépendance de notre pays qui a perdu plus d'un million et demi de morts pour que vive l'Algérie libre et indépendante, chaque village, chaque douar, chaque ville s'est attelée à rendre hommage à ces valeureux chouhadas par l'élaboration et la construction de stèles commémoratives afin d'immortaliser leurs histoires aux générations futures, chose qui n'a pas été faite au niveau de la localité de Bordj-Menaïel. Les responsables locaux, l'organisation des anciens moudjahidine ont failli à leur responsabilité en oubliant de rendre hommage à ces centaines de valeureux combattants tombés au champ d'honneur. Ils ont failli à leurs tâches. Pourquoi cette loi du silence envers ceux qui ont offert leur vie pour que tahia el djazaïr libre et indépendante. La date du 20 février est la journée nationale du chahid que de fois chaque année nous ressassons cet événement de l'histoire afin de perpétrer sereinement ce qui s'est passé d'un combat libérateur de 1954 à 1961 d'un pays damné pendant 132 ans durant (reconnu mondialement par le pays qui a versé un lourd tribut d'1 million et demi de chahids). L'indépendance a été arrachée au prix d'un lourd sacrifice. A Bordj-Menaïel, la célébration de la journée du chahid s'est déroulée au centre culturel avec la présence de M. Karim Gabour, P/Apc, des élus locaux, des responsables régionaux, des autorités, des anciens moudjahide. Une exposition photos a eu lieu où l'on retrouve les colonnels Amirouche, Bencherif, El-haoues, malheureusement point de photos des chahids locaux àl'image de Takdjerad Salah, Achour Kaddour, Abbas Abdelkader, Bouhamadouche Djelloul, Bouiri Boualem, Kentour Saïd, Hachemi Hamoud, Amara Rachid, Akroum Abdelkader, Tahanout Saïd et autres… la logique aurait voulu que des conférences soient organisées par des historiens en présence des lycéens, des collégiens, des élèves du primaire. Pour faire passer le message patriotique qui a animé ces valeureux combattants. Cette manifestation était un moyen d'inculquer à notre jeunesse l'amour du pays, d'entendre et comprendre les hauts faits de guerre, de faire connaître un ou deux chahids biographiquement et parler de nombreux combats qui se sont déroulés à Baghla, Boumissra. En parallèle, le président de l'Apc de Bordj-Menaïel, en l'occurrence M. Gabour Karim, a donné son accord de principe afin que le carré des martyrs soit érigé et qu'à ce moment l'ONM devrait graver sur les plaques en marbre les noms et prénoms des martyrs. Le monument aux martyrs est devenu aujourd'hui un sujet d'actualité à Bordj-Menaïel, sa réalisation revêt une attention particulière qui a pour objectif de rattraper le retard cumulé. « Le jour où le carré des martyrs sera réalisé, Bordj-Menaïel prendre réellement son indépendance», affirme un citoyen tout en ajoutant «c'est avec le passé que l'on construit l'avenir». Il est plus qu'important de rappeler brièvement que la population de cette ville avait participé activement avant et après le déclenchement de la révolution. Beaucoup de moudjahidine de compagnon de combat atteint par l'âge sont morts emportant chacun une tranche d'histoire, à l'image de Akroum Ahmed Badis Ahmed, Djouab Ali, Chemâala Tahar, Baziz Ahmed Moh, Touati Saïd, et des centaines d'autres. Actuellement, les rares survivants d'anciens moudjahdine (qui se comptent sur le bout des doigts), à l'image de Boualem Bacha, Amimer dit Smiri, Boualem Takdjerad, Bacha Boualem, Djouab Ramdane, Chérif Ali, Chérifi Nordine, Hirèche Rachid et autres… ont cette lourde responsabilité de vouloir corriger l'histoire d'apporter la solution définitive avec la nouvelle Apc de Bordj-Menaïel pour rétablir dans leurs droits les chahids oubliés. Par la pose d'un carré des martyrs, c'est la moindre des choses que l'on puisse faire, ces derniers n'ont jamais cessé de lutter pour que la stèle soit érigée.