Sur le terrain diplomatique, les pourparlers de Genève se sont clôturés sans aucune avancée. La nouvelle session de négociations s'est achevée sans percée ni rupture L'armée syrienne s'est emparée, samedi dernier, avec le soutien aérien de la Russie de puits de pétrole dans le sud-ouest de la province de Raqqa aux dépens des combattants de l'Etat islamique (EI), qui se battent pour conserver leurs derniers réduits en Syrie. Selon une source militaire citée par la chaîne de télévision Ikhbariyah, contrôlée par Damas, les forces gouvernementales ont capturé les gisements de Wahab, al Fahd, Dbaysan, al Kassir, Abou al Katat et Abou Katach et plusieurs villages de cette région désertique. Ces puits de pétrole se situent au sud de la ville de Rasafa et de ses gisements, dont l'armée a pris le contrôle en juin. L'armée syrienne et ses milices supplétives fournies par l'Iran progressent depuis plusieurs mois à l'est de la ville d'Alep, s'emparant de vastes pans de territoires sur la rive ouest de l'Euphrate que les terroristes ont abandonnés pour défendre leur «capitale» en Syrie, Raqqa, où ils sont assiégés par des milices arabo-kurdes appuyées par les Etats-Unis, surtout après avoir été chassés de Mossoul, leur capitale autoproclamée en Irak. Damas contrôle désormais un territoire s'étirant des parties orientales des provinces de Hama et Homs aux franges des provinces de Raqqa et Daïr az Zour, relève l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh). Selon l'organisation, qui rend compte quotidiennement du conflit syrien grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain, l'aviation russe a intensifié ses frappes sur plusieurs localités tenues par l'EI dans la région, dont Oukairbat, déjà visée à la fin mai par des missiles de croisière russes tirés de bâtiments en Méditerranée. Les forces gouvernementales ont également annoncé ces derniers jours un gain territorial important dans le désert au nord-est de Palmyre, avec la capture du champ gazier de Haïl, qui les place à seulement 18 km de Soukhna. Le prochain objectif de l'armée syrienne est de reprendre cette ville, verrou commandant l'accès à la province orientale de Daïr az Zour, frontalière avec l'Irak, et qui sera probablement le dernier refuge de l'EI en cas de chute de Raqqa. De violents affrontements se poursuivent cependant à proximité de Haïl et d'un autre gisement gazier, Arak, pris par l'armée le mois dernier, selon l'Osdh et les sites terroristes. Sur le terrain diplomatique, les pourparlers de Genève se sont clôturés sans aucune avancée. Au terme d'une nouvelle session de négociations, qui s'est achevée «sans percée ni rupture», l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'exprimant dans une conférence de presse après avoir informé le Conseil de sécurité des Nations unies du résultat des discussions, a dit avoir le sentiment que la lutte contre le terrorisme est devenu «partout le principal sujet de discussion». Le gouvernement de Bachar Al- Assad insiste depuis le début du processus de Genève pour que le terrorisme soit au menu des pourparlers de paix, ce qui est désormais le cas au même titre que la rédaction d'une nouvelle Constitution, l'organisation d'élections libres et la question de la gouvernance. La principale délégation de l'opposition souhaiterait au contraire que les discussions se concentrent sur la transition politique à Damas et le départ du président syrien. Le diplomate suédois a reconnu que les négociateurs de Bachar Al- Assad n'avaient fait aucun pas dans cette direction, tout en disant penser que la volonté de la communauté internationale «d'accélérer la fin du conflit» permettra ensuite d'aborder la question du «processus politique». Bien que Damas qualifie tous ses opposants de «terroristes», Staffan de Mistura a dit espérer pouvoir réunir toutes les parties autour d'une même table de négociations lors de la prochaine session en septembre. Mais les trois délégations d'opposants devront auparavant s'entendre entre elles pour défendre une position commune. L'émissaire de l'ONU a insisté sur l'importance d'un accord politique pour mettre fin durablement au terrorisme. «Sans quoi dans trois mois, après (la reprise de) Raqqa, un autre groupe (extrémiste) va émerger, prendre un nom différent et on sera revenu au point de départ», a-t-il alerté. R. C./Agences