Les forces gouvernementales syriennes poursuivaient hier leur progression dans le cadre d'une opération visant à reconquérir la ville de Palmyre, au centre de la Syrie, aux mains du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI), à quelques jours de la reprise des négociations intersyriennes à Genève sous les auspices de l'ONU. Après d'intenses combats entre l'armée syrienne et les terroristes de Daech à l'est de la province centrale d'Homs, l'armée syrienne n'est qu'à 24 kilomètres de la cité antique de Palmyre, de nouveau aux mains de l'EI depuis décembre, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Le groupe de surveillance établi au Royaume-Uni, a précisé que les affrontements, soutenus par de lourdes frappes aériennes sur les positions de Daech, ont récemment favorisé la progression de l'armée syrienne et des combattants alliés dans les environs désertiques de la cité antique et ont fait fuir les dirigeants de l'EI de Raqqa. A cet effet, l'armée syrienne a pris le contrôle d'une grande partie de la région d'al-Bayarat, près de Palmyre, et qu'un grand nombre de victimes sont à déplorer de part et d'autre de la ligne de front. Ankara réclame une «zone de sécurité» Dans le cadre des efforts de lutte des pays de la coalition internationale contre le groupe terroriste Daech, la Turquie a présenté aux Etats-Unis deux plans de bataille excluant les milices kurdes pour bouter le groupe terroriste Daech hors de Raqa en Syrie, ainsi que la création d'une «zone de sécurité». Dans les deux plans, Ankara propose à Washington de s'appuyer sur un contingent de 10 000 rebelles syriens entraînés par la Turquie, soutenus par des forces spéciales turques et américaines. Ankara, qui parraine avec Moscou et Téhéran un accord pour consolider le cessez-le-feu en Syrie, cherchait à établir une «zone de sécurité» débarrassée des «terroristes» dans le nord de la Syrie pour permettre aux quelque 2,7 millions de Syriens ayant trouvé refuge en Turquie de s'y installer. Le président américain Donald Trump a aussi évoqué le mois dernier un projet de création de «zones de sécurité» en Syrie. Durant l'opération «Bouclier de l'Euphrate» dans le nord de la Syrie, les forces turques ont tué douze éléments du groupe terroriste Daech ces dernières 24 heures. Nouvelles négociations à Genève Après trois sessions en 2016 qui n'ont permis aucune avancée, de nouveaux pourparlers intersyriens doivent reprendre jeudi prochain à Genève sous l'égide de l'ONU. Les négociations sous l'égide de l'ONU verront la participation d'une délégation de l'opposition HCN (Haut comité de négociations) qui sera dirigée par l'avocat Mohammed Sabra, rassemblera un large éventail de groupes de l'opposition politique et de la rébellion et les représentera pour le quatrième round de pourparlers à Genève. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, s'est interrogé pour sa part sur l'engagement des Etats-Unis dans la recherche d'une solution politique en Syrie, qui ne se sont pas prononcés sur la façon dont Washington envisage une solution politique, et en particulier sur le sort du président syrien Bachar al-Assad. Prônant «une solution politique crédible», M. de Mistura a lancé, «il est temps d'essayer de nouveau», appelant à «multiplier les efforts» en vue de normaliser le processus politique en Syrie. A Genève, les discussions porteront sur la résolution 2254 de l'ONU, feuille de route internationale pour un règlement du conflit, a rappelé de Mistura. Cette feuille de route prévoit «une gouvernance crédible et inclusive, une nouvelle Constitution écrite par les Syriens, et non par des étrangers, et des élections sous la supervision de l'ONU, incluant les réfugiés syriens», a-t-il souligné. Il s'agit de la quatrième série de négociations depuis le début du conflit qui a fait plus de 310 000 morts et poussé à la fuite de quelque dix millions de personnes.