En fait, tout footballeur va à la commission comme un autre va à Cloche-merle, étant persuadé, dès la formulation de sa plainte, d'en sortir satisfait compte tenu de la systématisation des infractions à laquelle, en réalité, n'échappe aucun club professionnel, aussi structuré et organisé soit-il Dans la dernière réunion ayant regroupé les présidents de clubs de football professionnel et le président de la ligue de football du même nom, un important point était à l'ordre du jour, celui de la Commission nationale de règlement des litiges (Cnrl). D'année en année, l'activité de ladite commission gagne en intensité ce qui, au demeurant, est logique sachant la multiplication de démarches faites désormais par les footballeurs trainant un contentieux avec leur employeur. Sur cet aspect de la question, et n'importe quel sportif lambda est en mesure de disserter à satiété, l'exception étant devenue la règle. En effet, quel est actuellement le joueur qui jurerait ne pas avoir un «problème» avec son employeur, même si à chaque fois pour des raisons surréalistes le contentieux demeure en état de latence jusqu'à la fin de la saison où, l'appel des sirènes aidant, les footballeurs envisagent de monnayer leurs talent auprès de tout mieux disant ? En fait, tout footballeur va à la commission comme un autre va à Cloche-merle étant persuadé dès la formulation de sa plainte d'en sortir satisfait compte tenu de la systématisation des infractions à laquelle, en réalité, n'échappe aucun club professionnel aussi structuré et organisé soit-il. Il y a d'abord le contrat et, de part et d'autre, deux parties agissant en dilettante et rarement connaisseuses du contenu tant dès le départ les dés sont pipés entre elles. Le footballeur aguiché par le salaire mirobolant proposé et l'employeur conscient qu'il ne s'agit en réalité pour lui que d'un document sans grande importance, dans le sens où les dispositions réglementaires contenues sont et peuvent être négociées en temps opportun, comme par exemple dans le cadre d'une séparation difficile mais qui peut se régler tout aussi à l'amiable. En effet, parmi tous les sujets de contentieux échouant sur la table de la Cnrl la majorité tourne autour de non respect de délais de contrat, de non versement de salaires qu'aussi bien les footballeurs que leurs employeurs ont appris dans un modus vivendi sidérant à dépasser comme larrons en foire en faisant concessions de part et d'autre. Malgré tout, ces deals n'empêchent pas la réalité d'une bousculade aux portes de la commission de résolution des litiges. Est-ce parce qu'à chaque fois la Cnrl a donné avantage aux footballeurs qu'au cours de la réunion de mercredi passé entre le président de la LFP et les présidents de clubs que ces derniers ont fait pour le moins une suggestion étonnante, celle de faire partie de la commission ? En somme, le plus court chemin pour un loup d'entrer dans la bergerie. Effectivement, est-il besoin de souligner que déontologiquement la commission concernée est censée être juste et impartiale et, au vu des décisions qu'elle prend depuis quelques temps, elle confirme qu'elle l'est même si de l'aveu de certains plaignants parfois certains de ses membres n'ont pas hésité à vouloir les dissuader de persister et signer dans leur plainte et, plus paradoxale, encore proposer en aparté des solutions médianes. En 2009, nous saurons d'un joueur du Mouloudia de Constantine qu'un membre de la commission, en aparté, lui avait proposé la résolution immédiate de son litige pour peu qu'il revoit à la baisse ses revendications. Selon notre interlocuteur ledit membre agissait pour le compte du président de club avec lequel il était en bisbille. Ceci étant, il serait donc inconséquent que des représentants de clubs puissent prétendre à faire partie de la Commission nationale de résolution de litige et si tant est que la ligue accède à cette requête autant assurer son équilibre par l'intégration à titre paritaire de représentant des footballeurs. A. L.