De notre correspondant à Constantine A. Lemili La chambre nationale de résolution des litiges, organe de la Fédération algérienne de football, a pris des décisions contraignantes contre le Mouloudia de Constantine dont la direction n'aurait pas respecté certaines dispositions des contrats de travail la liant aux joueurs Bouakak, Kaïd Kasba, Titer, Bouabellou, Remache, Kouachi. D'autres joueurs, convaincus de leur bon droit et surtout de la résolution des plaintes de ceux qui les ont précédés, s'apprêtent à faire usage des mêmes voies de recours. Soulignons que la CNRL est présidée par l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, en l'occurrence A. Berchiche, et détient le pouvoir de pénaliser une ou toutes parties n'ayant pas respecté les engagements contractés dans le cadre d'un contrat établi selon les dispositions statutaires de la FAF et de ses excroissances agissant ès qualités. Les joueurs Bouakak et Kaïd Kasba, que nous avons rencontrés en cours de semaine, ont déjà eu connaissance de la décision de la CNRL, quoique le premier nommé envisage d'aller au TAS, considérant que «la CNRL a jugé au pied levé ma plainte et a plus avantagé le club que le plaignant même si elle a sommé l'employeur au versement de sept mois de salaires qui restent dus. En fait, c'est une réparation intégrale que j'exige en ce sens que la résiliation de la relation de travail qui me liait au Mouloudia est arbitraire et que je dispose de tous les arguments matériels étayant cette situation. Ce sont d'ailleurs ces arguments qui ont pesé dans la décision de la CNRL sauf qu'elle n'a pas jugé utile d'aller au bout des choses. J'ai le droit, par voie de conséquence, comme me le confèrent les textes, d'aller au tribunal arbitral des sports». Quant à Kaïd Kasba, sa plainte a été enregistrée et non encore soumise aux membres de la commission. Toutefois, le joueur qui est dans le même cas de figure a obtenu gain de cause pour une plainte contre l'ancienne direction du club, c'est-à-dire du temps de la présidence de Med Berrehaïl. Mais le plus caustique dans son dossier contre la direction actuelle du Mouloudia de Constantine est que le contrat soumis à la CNRL ne porte aucun renseignement sur les clauses contractuelles convenues entre les deux parties excepté l'identité du salarié et forcément de… l'employeur. Et comble de la désinvolture, le contrat a été homologué en l'état par la Ligue nationale de football, une instance censée veiller au bon fonctionnement d'une discipline. En plus clair, les contrats de joueurs au niveau de la LNF ne sont même pas… vérifiés. La question qui fâche dans cet embrouillamini est «sur quelle base va être décompté le montant de la prime de signature et les salaires mensuels du joueur», sachant que tout reste maintenant à l'avenant et/ou selon l'honnêteté de l'une et de l'autre partie. Une partie des réponses à toutes ces affaires nous a été donnée au téléphone par Kamel Madani, président de la section football et tout autant frère du président du club : «Tout d'abord, Kaïd Kasba percevra ce qui est stipulé sur son contrat, c'est-à-dire… zéro centimes puisque le contrat est rempli à… blanc [sic]. Quant à Bouakak, il n'aura également rien du tout puisqu'il a été licencié par mesure disciplinaire même s'il garde l'avantage d'avoir perçu près de deux cents millions de centimes en début de saison [140 millions pour être plus précis, ndlr].» Continuant sur sa lancée, il ajoutera : «La décision de la CNRL dont nous n'avons pas encore officiellement connaissance est à notre sens incongrue. Maintenant, dans pareille situation, il y a toujours moyen d'introduire un recours et c'est ce que nous ferons le jour où la CNRL daignera nous adresser ses conclusions.» Ce que ne fera certainement pas celle-ci qui a pourtant délibéré et mis en forme sa décision le 26 août dernier, soit il y a un mois. Or, le délai de recours pour l'une ou l'autre partie est de 21 jours, quoique ce délai commence à courir à partir de la notification des décisions. Conclusion ? Le MOC est menacé de défalcation de points, voire de rétrogradation si sa direction refuse d'exécuter la décision de la CNRL. Mais en attendant la CNRL n'a même pas informé les parties concernées à l'exception du joueur Bouakak qui a obtenu, compte tenu de ses nombreuses relances, une réponse par fax.