L'Union européenne (UE) et ses Etats membres entretiennent une ambiguïté et un flou artistique concernant la vague de répression et d'arrestations arbitraires qui s'est abattue sur le Rif, nord du Maroc, après les manifestations d'Al Hoceïma, a déclaré l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles et auprès de l'UE, Amar Belani, dans un entretien paru dans le magazine Afrique-Asie. Pis, même les pratiques de torture révélées par des organisations et activistes marocains ne les font pas bouger. L'Union européenne (UE) et ses Etats membres entretiennent une ambiguïté et un flou artistique concernant la vague de répression et d'arrestations arbitraires qui s'est abattue sur le Rif, nord du Maroc, après les manifestations d'Al Hoceïma, a déclaré l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles et auprès de l'UE, Amar Belani, dans un entretien paru dans le magazine Afrique-Asie. Pis, même les pratiques de torture révélées par des organisations et activistes marocains ne les font pas bouger. Les capitales européennes, tout comme Bruxelles, préfèrent ignorer ces crimes pour ne pas devoir réagir et critiquer la politique répressive du roi avec lequel les rapports sont déjà tendus, notamment après la décision de la Cour de justice de l'UE (Cjue) de suspendre l'accord UE-Maroc sur la pêche et l'agriculture. C'est là une posture morale à géométrie variable, estime l'ambassadeur qui en veut pour preuve le discours évasif et les réactions plus que mesurées des officiels européens et onusiens face à la répression de la contestation populaire au Rif, qui dure depuis plus de sept mois. Cette attitude, implicitement complice et condamnable, tranche avec l'émoi et les condamnations émanant des organisations de la société civile au Maroc et dans le monde face à la violence débridée qui sévit dans cette région rebelle. M. Belani rappellera les propos surréalistes et malvenus du représentant du Maroc auprès des Nations unies qui, répondant à la question d'une journaliste (de l'APS) sur la situation dans le Rif, a livré, comme à son habitude, des contre-vérités pour présenter son pays comme une démocratie idyllique, respectueuse de la liberté d'expression et d'opinion où les manifestants ne sont ni attaqués ni emprisonnés alors que de nombreux témoignages et déclaration d'avocats rapportent les sévices et tortures subis par les animateurs du mouvement populaire arrêtés. Par ailleurs, le diplomate a déploré le silence des autorités espagnoles face au recours unilatéral du Maroc à la délimitation de son domaine maritime dont le principal objectif est la mise de l'espace maritime longeant les côtes du Sahara occidental sous autorité juridique du royaume, pour barrer la route au Front Polisario qui remet légitimement en cause la souveraineté du Maroc sur les eaux territoriales sahraouies, prolongement naturel du territoire non autonome du Sahara occidental, conformément au droit international. S'agissant de l'Union africaine (UA), si M. Belani estime qu'elle a été jusque-là relativement épargnée par les manœuvres marocaines, il relève cependant que depuis l'adhésion du Maroc, en janvier dernier, l'Organisation panafricaine semble parasitée par les actions chahuteuses de ce pays qui, avec le soutien de quelques gouvernements africains amis, travaille à détricoter toutes les décisions relatives au Sahara occidental. Il s'agit d'une fiction volontairement entretenue par le Maroc et ses relais médiatiques, visant à faire croire à sa capacité à remettre en cause, sitôt entré à l'UA, des positions fermes et solidement ancrées de l'institution panafricaine sur la question du Sahara occidental, qui, faut-il le rappeler, est un membre fondateur de l'Union africaine. A ce propos, l'ambassadeur affirme qu'il est tout simplement inconcevable de croire que l'UA puisse changer sa position doctrinale sur la question sahraouie ou l'intangibilité des frontières héritées de la période coloniale, qui est intrinsèquement liée à son positionnement par rapport au conflit du Sahara occidental. Les décisions et résolutions adoptées par le 29e Sommet des chefs d'Etat de l'UA qui confirment leur attachement collectif à un règlement juste et durable du conflit, lequel doit nécessairement passer par un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies et des décisions de l'UA/OUA sont là pour démontrer l'inanité des manœuvres marocaines. H. G./APS