Les chiffres indiqués dans le rapport du ministère du Commerce sur les intoxications alimentaires à travers le pays confirment l'inconscience régnant parmi les commerçants, les restaurateurs, les pâtissiers, les traiteurs,... Les chiffres indiqués dans le rapport du ministère du Commerce sur les intoxications alimentaires à travers le pays confirment l'inconscience régnant parmi les commerçants, les restaurateurs, les pâtissiers, les traiteurs,… Les consommateurs n'y sont pas pour rien, puisqu'ils font fi de quelques basiques règles d'hygiène et de contrôle de la qualité des produits exposés à la vente. Propice à la prolifération des bactéries, l'été, à moitié écoulé, a connu déjà de multiples cas d'intoxications. En Algérie, une douloureuse tradition s'est installée depuis des années : les microbes côtoient les mets à longueur d'année dans les snacks ou les marchés. Les fêtes familiales, quant à elles, génèrent parfois des empoisonnements collectifs faute d'attention dans la conservation des aliments. «Ce n'est pas uniquement durant la saison estivale qu'on connait des cas d'empoissonnements. C'est récurrent le long de l'année. Cela dénote de la baisse de vigilance chez les consommateurs, croyant que les microbes agissent uniquement pendant les grandes chaleurs», souligne un cadre à la direction de wilaya du commerce. Selon un médecin urgentiste, un œuf pourri, une conserve périmée, une eau infectée, une viande hachée à quelques heures de sa livraison, pourraient conduire à des cas graves d'intoxications. «Cette affection est prise à la légère alors qu'elle entraine parfois des complications irréversibles», ajoutera-t-il. Les pouvoirs publics multiplient les flashs préventifs et mènent des campagnes de sensibilisation aux quatre coins du pays via les associations et les organismes de wilaya, avec le concours de l'Union des commerçants algériens. Les caravanes entreprises n'ont pas dissuadé et réussi à faire baisser la courbe du danger émanant d'une alimentation malsaine. Si la rupture de la chaine du froid est souvent évoquée en été, une cause du pourrissement du produit, le consommateur y est aussi pour quelque chose, alléché par des marchés populaires informels, mettant sa santé en danger en s'y approvisionnant. La marchandise est exposée au soleil sans aucune précaution quand aux risques de dégradation. Des fruits, des boissons, des produits laitiers. Les viandes rouges et blanches sont entreposées sur des étals loin de toute hygiène et échappant au contrôle. «Le risque zéro n'existe pas, mais il est des gestes à faire valoir sous peine de tomber dans le spectre de l'intoxication», rappelle la tutelle. Les mesures des répressives devraient être confortées par d'autres afin de persuader les commerçants indélicats à souscrire à la réglementation, demandent des associations de protection des consommateurs. Toutes les initiatives prises jusqu'ici par les pouvoirs publics, surtout la mise en service d'un numéro vert, pour faire face à la vente anarchique et à l'absence de la chaine de froid dans les circuits de conservations et de distribution se sont avérées insuffisantes. Certains experts revendiquent plus d'autonomie et de prérogatives pour les associations sur terrain, elles «devront bénéficier de plus de latitude pour exercer et dépasser leur statut confiné dans la sensibilisation dans les marchés». D'autres causes et facteurs s'invitent. Un danger récurrent durant l'été. La multiplication des salles des fêtes depuis des années, quoique soumises à un examen préalable avant autorisation, engendre parfois des soucis en ce qui concerne la conservation des aliments et l'hygiène peu décente dans les cuisines. Ce ne sont pas tous les espaces qui offrent toutes les conditions requises. Une problématique à laquelle sont confrontés les services de contrôle arguant le fait qu'ils ne peuvent intervenir dans ces lieux familiaux privés. La tâche incombera aux propriétaires, sous les yeux attentifs des locataires, de vérifier l'existence d'une chaine de froid, explique un cadre à la direction contrôle de la qualité et des prix, et de la répression des fraudes (DCP). En clair, veiller aux normes d'hygiène reste une affaire de tous. Le consommateur devra s'auto prémunir en suivant les recommandations des spécialistes et les conseils, en été comme en hiver, prodigués par les secteurs habilités pour éviter de mésaventures sanitaires. N. H.