La Bourse de New York a fini peu changée jeudi, alourdie par la baisse des valeurs de consommation non essentielle et par des résultats décevants de quelques grands noms de la cote. L'indice Dow Jones a cédé 28,97 points, soit 0,13%, à 21.611,78 points et le S&P-500, plus large, a abandonné 0,38 point ou 0,02% à 2.473,45. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 4,96 points (0,08%) à 6.390,00, nouvelle clôture record, soutenu par Microsoft. En début de séance, le S&P-500 et le Nasdaq avaient atteint de nouveaux records historiques à respectivement 2.477,62 et 6.398,26 points avant de refluer. Sears, le groupe de grands magasins en difficulté, a bondi de 10,60% après avoir annoncé un accord pour vendre directement ses appareils électroménagers Kenmore sur Amazon.com et intégrer dans certains de ses produits l'assistant vocal Alexa du géant du commerce en ligne. Mais la nouvelle a fait chuter Whirlpool de 4,33% ainsi que les enseignes Best Buy (-3,93%), Lowe's (-5,56%) et Home Depot (-4,09%), qui a accusé de loin la plus forte baisse du Dow Jones. Le cigarettier Philip Morris, dont les résultats trimestriels sont ressortis en-deçà des attentes des analystes, a aussi freiné le S&P-500 en cédant 1,45%. L'assureur Travelers a été sanctionné d'un recul de 1,50% après l'annonce d'une baisse de son bénéfice alors que le groupe pharmaceutique Abbott Laboratories a pris 2,87% en réaction au relèvement de ses prévisions annuelles. Sur le Nasdaq, le fabricant de puces Qualcomm a perdu 4,95% après l'annonce d'un bénéfice en baisse de 40%, conséquence de son litige de propriété intellectuelle avec Apple. Microsoft (+0,49%) a en revanche atteint un nouveau record avant ses résultats publiés à la clôture et le titre gagnait encore 1,5% dans les transactions électroniques en réaction à un bénéfice plus que doublé. L'euro/Dollar à Pic De PrèS De 2 Ans La tendance d'ensemble des résultats reste positive, ce qui, avec le rally des valeurs technologiques, avait permis aux trois principaux indices d'inscrire des clôtures records mercredi. Sur les 76 sociétés du S&P-500 qui ont publié à ce stade, 74% ont annoncé un bénéfice supérieur aux attentes de la communauté financière. Les analystes prévoient à présent une hausse de 8,6% des bénéfices au deuxième trimestre sur un an et une croissance de 4,6% des chiffres d'affaires, d'après Thomson Reuters I/B/E/S. «Les résultats surprennent plutôt agréablement», observe Brent Schutte, stratège chez Northwestern Mutual Wealth Management Company. «Et on constate à présent une hausse des chiffres d'affaires qui reflète la meilleure croissance mondiale. C'est le grand changement depuis l'an dernier et cela permettra de garder du carburant dans le moteur.» Seuls quatre des 11 grands indices sectoriels S&P ont gagné du terrain, avec en tête les télécoms (+1,41%) entraînées par de solides résultats de l'opérateur T-Mobile, qui a pourtant fini en baisse après avoir pris jusqu'à 3,3% en séance. AT&T a gagné 1,08% et Verizon Communications 1,77%, la deuxième meilleure performance du Dow Jones derrière Nike (+2,30%). L'indice Vix de la volatilité a reculé de 0,21 point à 9,58, sa sixième clôture d'affilée sous le seuil de 10 - une série sans précédent. Quelque 5,92 milliards de titres ont changé de mains à comparer à une moyenne de 6,35 milliards sur les 20 dernières séances. Du côté des indicateurs économiques, les nouvelles inscriptions ont chômage ont reculé plus fortement que prévu la semaine dernière, à 233.000 contre 248.000 la semaine précédente, revenant ainsi à un creux de cinq mois selon les données du département du Travail. L'indice «Philly Fed» de la Fed de Philadelphie, qui mesure la conjoncture dans le nord-est des Etats-Unis, a en revanche ralenti sous le consensus, tombant à 19,5, un plus bas depuis novembre 2016, contre 27,6 en juin. Ces indicateurs ont eu peu d'impact sur le marché des changes où l'on a surtout réagi aux propos de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, préparant le terrain à une possible discussion en septembre concernant le dénouement progressif du programme de rachat d'actifs de la BCE. L'euro grimpait de 1% à 1,1632 dollar au moment de la clôture de Wall Street après avoir atteint 1,1655, un pic depuis août 2015. Dans la foulée l'indice qui mesure le niveau du dollar face à un panier de six devises a touché un plus bas de 11 mois de 94,09. Les annonces de la BCE ont aussi pesé sur le rendement de l'emprunt à 10 ans américain qui a reflué à un plus bas de trois semaines de 2,243%, contre 2,268% mercredi soir, avant de remonter à 2,266% au vu de la faible demande pour une adjudication d'obligations indexées sur l'inflation (TIPS). La baisse du dollar a favorisé l'or qui est monté en séance jusqu'à 1.247,48 dollars l'once, un plus haut de trois semaines. Les cours du pétrole, eux, se sont retournés à la baisse après avoir atteint des plus hauts depuis le 7 juin. Reuters