Si l'Etat a les moyens de sa politique, la meilleure des démarches serait évidemment de préparer les saisons estivales autrement que par des opérations et programmes qui ressemblent à s'y méprendre à des actions sans lendemains, ponctuelles et conjoncturelles, même si elles sont rééditées chaque année. La réponse à une telle situation consisterait en la réalisation de nombreux bassins, parcs de loisirs, espaces champêtres, parcours naturels... quitte pour cela à priver les populations durant un quinquennat, voire plus, d'un agréable bénéfice de leur temps libre, avec toutefois l'avantage d'investir à long terme, et sans grands frais en réalité, comparativement aux coûts des moyens ponctuels dont le seul avantage reste la facilité de leur bénéfice. Les directeurs de wilaya de la jeunesse et les sports ont été instruits par leur tutelle afin qu'elles multiplient les mesures à l'endroit des jeunes notamment l'accès gratuit aux piscines. Ne se trouve-t-il pas à travers cette mesure une attention excessive par son aspect paternaliste au moment où sous d'autres cieux l'une des plus importantes résolutions prises par des gouvernements responsables est de mettre fin à toute forme d'assistanat même si c'est à l'endroit des personnes appartenant à des couches sociales dites vulnérables dans la mesure où cela constituerait, en fait, une véritable atteinte à leur dignité. Par ailleurs, cette instruction est quelque part un leurre sachant que piscines et autres bassins d'eau sont bien loin d'être disponibles en ce sens que, si tant est que ces infrastructures existent et la demande dépassant largement l'offre, la gratuité de l'accès ne viendrait que rajouter à la misère déjà ambiante en le domaine. Dans un tel cas de figure, et c'est tout autant visible à Constantine qu'à Djelfa, ceux qui parviennent à accéder à un bassin ne peuvent que se contenter de rester debout dans l'eau étant dans l'impossibilité de pouvoir tenter une quelconque brasse sans heurter ou se heurter à un autre «baigneur». Les responsables à hauteur des pouvoirs publics et notamment du gouvernement auraient eu certainement le nez creux si depuis quelques années s'était multipliée à l'extrême la réalisation de bassins d'eau et bien entendu de toute infrastructure de nature à contribuer aux loisirs des populations ciblées, tels les terrains de jeu de proximité, parcs d'attraction, excursions, sorties aérées, voyages organisés… Hélas, les années passent et les pratiques ne changent pas. Paradoxalement, la débauche intellectuelle et d'énergie des responsables au sein des institutions n'a d'égale que les très fortes chaleurs estivales et chaque saison charrie désormais son lot d'imagination, d'inventivité de procédés de substitution qui amoindriraient les souffrances de tous ceux qui, en ce qui les concerne, n'ont pas les moyens qu'il faut pour affronter la canicule. Le plus court chemin a été évidemment pour cette année le recours à des bassins gonflables dont la facture de règlement approcherait presque le prix d'un bassin ordinaire en dur. Encore, faudrait-il préciser que l'impact réel sur les populations concernées est loin, bien loin d'être évident. Ceci étant, il parait pour le moins paradoxal que plus les temps sont durs, en raison de la crise financière internationale, d'une part, et la chute du prix du baril de pétrole, d'autre part, et plus les pouvoirs publics algériens optent pour des opérations et programmes qui, dans la conduite normale d'une économie nationale, devraient être les premières à passer à la trappe. Toutefois, nul n'ignore que ce qui pourrait le plus importer c'est d'aligner chiffres, statistiques et autres rapports de conjoncture lesquels logiquement, et pour cause, ne peuvent qu'être positifs mais qu'il est pourtant peu probable de renouveler l'année prochaine sachant que tout va dépendre justement de la conjoncture. Or, si le baril de pétrole est déjà au plus bas, les experts sont unanimes à souligner qu'il le sera encore plus au cours des années à venir. Enfin, si l'Etat a les moyens de sa politique la meilleure des démarches serait évidemment de préparer les saisons estivales autrement que par des opérations et programmes qui ressemblent à s'y méprendre au fait de placer un cautère sur une jambe de bois. La réponse à une telle situation consisterait en la réalisation de nombreux bassins, parcs de loisirs, espaces champêtres, parcours naturels… quitte pour cela à priver les populations durant un quinquennat, voire plus, d'un agréable bénéfice de leur temps libre avec toutefois l'avantage d'investir à long terme sans… grands frais en réalité, comparativement aux coûts des moyens ponctuels dont le seul avantage reste la facilité de leur bénéfice. Mais là, également, il y a matière à gloser. A. L.