En théorie, un président de club doit parfaitement maîtriser la gestion administrative, être plutôt polyvalent et énormément porté sur la communication. Il doit également connaître le milieu dans lequel il est appelé à évoluer. Le nouveau président du MOC est un communicant et, pour avoir été dans les milieux sportifs depuis près d'une quinzaine d'années, a deux de ces qualités, mais seront-elles suffisantes dans un milieu, ou justement, rien n'est connu parce que tout simplement anachronique ? «Cela ne va pas être facile, j'en suis conscient. Pour moi, il s'agit en priorité de sauver le club, sauver c'est-à-dire lui éviter de ne plus exister. Ensuite, je verrai venir.» Ce sont débités, parmi d'autres dans une ambiance quasi immatérielle, les propos tenus par le nouveau président du Mouloudia Olympique de Constantine. Celui-ci est un confrère de la radio régionale et il est la résultante d'un choix par défaut dans la mesure où il n'y avait aucun postulant et il n'y aurait jamais eu certainement tant le club constantinois qui avait fait rêver des milliers de personnes était désormais précédé d'une réputation de lépreux. Samir Benabderahmane, le nouveau président, s'est littéralement jeté dans l'arène au seul motif qu'il aime le Mouloudia à la manière de tout inconditionnel, et aimer comme un inconditionnel ne permet pas d'avoir la mesure essentielle qui permettrait de diriger un club et, deux fois plus qu'une si ledit club est non seulement toujours aimé par une grande partie, si ce n'est la majorité, des habitants de la ville des ponts et, sans qu'il n'y ait pour nous un jugement de valeur, de réussir où tellement d'autres nettement mieux préparés, mieux lotis financièrement, mieux aguerris aux choses d'une discipline si dévoyée que seule une gestion non orthodoxe, pour ne pas dire illégale, sur le plan des procédures aide à faire illusion. En réalité, il ne faudrait surtout pas occulter le fait que «tout le monde» s'est carrément mis d'accord pour trouver l'oiseau rare à travers la personne du nouveau président. La direction de wilaya de la jeunesse et les sports de Constantine en premier, elle qui, bon an mal an, gère au petit bonheur la chance les trois clubs de la wilaya (CSC, ASK, MOC) et ne trouve des solutions que via des mesures puisées dans une sorte d'ijtihad comme cela a été le cas avec l'élection de Samir Benabderahmane. «Mouloudiat aama el jaï, raïs rayah raïs jaïa», disent, non sans sarcasmes, les anciens supporteurs du MOC qui font une formidable description du chassé-croisé annuel de présidents qui se succèdent sans succès, et surtout sans apporter ces changements dont ils se font les champions lorsqu'ils briguent la présidence du club. Sans doute le mérite de notre confrère de la radio est d'avoir d'ores et déjà annoncé la couleur de son projet lequel serait d'abord de sauver le Mouloudia et donc de ne pas parler d'accession. Faudrait-il encore qu'il dispose des moyens pour ce faire quand nul n'ignore que la direction des Blancs traine plus de dix milliards de dettes, qu'elle ne profite d'aucune aide extérieure autre que les subsides de l'Etat. Or, des clubs comme l'AS Aïn Mlila, qui a accédé en ligue 2, et l'USM Annaba, son challenger tout au long de la saison, ont dépensé justement plus de 10 milliards chacun pour décrocher le ticket gagnant de l'accession avec à la clé un échec pour la formation annabie. Enfin, il y a lieu de noter que l'élection d'un journaliste à la tête d'un club est chose inédite. Vraisemblablement une première en Algérie et sans doute rarissime ailleurs, exception faite peut-être d'exemples qui se compteraient sur les doigts d'une main dont celui de Pape Diouf et Jean Claude Dassier, qui ont eu à diriger l'Olympique de Marseille. Pour l'anecdote, le deuxième sortira par la petite porte du club phocéen et sera même mis en examen à la suite de trafics dans le transfert de nombreux joueurs. Faudrait-il juste préciser qu'en théorie un président de club doit parfaitement maîtriser la gestion administrative, être plutôt polyvalent et énormément porté sur la communication. Il doit également connaître le milieu dans lequel il est appelé à évoluer. Le nouveau président du MOC est un communicant et pour avoir été dans les milieux sportifs depuis près d'une quinzaine d'années, a deux de ces qualités, mais seront-elles suffisantes dans un milieu, ou justement, rien n'est connu parce que tout simplement anachronique. A. L.