Un Pacte national économique et social de croissance. Quel meilleur cadre consensuel pour la synergisation de toutes les volontés, potentiels, actions et acteurs pour la conduite et la finalisation d'un chantier d'une telle importance, pour le pays et pour le peuple ? Et c'était le sujet central de la réunion d'hier des partenaires de ce pacte, l'Ugta et le patronat, avec le gouvernement, autour du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, pour la préparation de leur prochaine tripartite, le 23 septembre prochain à Ghardaïa. Mais qui dit pacte, dit entente, accord. Les différents acteurs doivent non seulement regarder dans la même direction, mais aussi, et surtout, travailler de concert, en sachant qu'ils peuvent s'appuyer l'un sur l'autre, compter l'un sur l'autre. Une telle démarche impliquant des enjeux stratégiques pour le devenir du pays, ne peut donc s'accommoder de tiraillements, désaccords et mésententes entre ses différentes composantes. Il en est ainsi de cette escarmouche entre le président du FCE, soutenu par le patron de l'Ugta, et le Premier ministre. Parti d'un acte anodin en soi - une mise en demeure d'un entrepreneur, le président du FCE en l'occurrence, qui n'est ni le premier ni le dernier à en être l'objet-, l'affaire, au-delà de la médiatisation qu'elle a eue, apparait au final pour ce qu'elle est : un fait accessoire, au regard de ce qui peut être accompli par les parties impliquées, s'il est considéré comme tel, et des challenges auxquels elles doivent faire face. Vraisemblablement, l'accessoire n'a pas pesé lourd dans la balance avec le nécessaire. Dès lors, le retour au dialogue constructif et productif ne peut qu'être le deuxième pas dans la bonne direction. D'autant plus que, dès sa désignation à la tête du gouvernement, M. Tebboune s'est engagé ouvrir les de canaux du dialogue et de la concertation «avec toutes les composantes du tissu national, qu'elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives, pour expliquer la démarche de l'exécutif, obtenir la confiance et l'adhésion de tous». «Le gouvernement est conscient qu'un consensus autour des questions nationales majeures facilitera grandement la réalisation des objectifs tracés dans son Plan d'action», avait-il alors déclaré. Mieux, le Premier ministre se refuse de poser des limites à ce dialogue qu'il veut le plus large et ouvert possible. «La prochaine tripartite traitera obligatoirement les bilans des actions engagées auparavant pour évaluation ainsi que l'actualité économique et des futures actions à entreprendre, de part et d'autre, pour une nouvelle démarche économique», a-t-il affirmé hier, lors de la réunion préparatoire de la rencontre. Autrement dit, au même titre que les propositions, les critiques sont les bienvenues, tant qu'il s'agira de construire, pour le bien du pays et de tous. N'est-ce pas plus important qu'une histoire de mise en demeure, et tout ce qui a tourné autour ? H. G.