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Mettre l'action arabe commune au service du retour de la stabilité et de la sécurité dans le monde arabe Messahel en tournée dans 8 pays du Moyen-Orient sur instruction de Bouteflika
L'Algérie s'implique officiellement dans la crise du Golfe. Fidèle à son principe de non ingérence dans les affaires internes des pays, elle ne prend partie ni pour l'Arabie saoudite et ses alliés ni pour le Qatar, dont ils ont fait l'ennemi. Forte de son expérience au Mali et en Libye, elle s'engage dans ce qu'elle maîtrise le mieux : la médiation. Alger est d'autant plus convaincu de la nécessité d'intervenir pour aider à mettre fin aux conflits dans ces pays qu'il s'agit de la sécurité et de la stabilité de toute la région. Le moindre dérapage pourrait être fatal, les évènements passés et récents en témoignent. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, très au fait de l'évolution de la situation politique et sécuritaire dans l'ensemble des pays africains et arabes qui connaissent de sérieuses agitations, ces dernières années, est à nouveau en tournée. Cette fois-ci au Moyen-Orient. Il se rendra dans 8 pays, dont l'Arabie saoudite et le Qatar. Un voyage décidé par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Dans un communiqué rendu public par le département des Affaires étrangères, dimanche dernier, il est indiqué que «sur instruction de M. le président de la République, M. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires Etrangères, effectuera, à compter du 30 juillet 2017, une tournée au Moyen- Orient qui le mènera en Arabie saoudite, en Egypte, à Oman, au Bahreïn, au Qatar, au Koweït, en Jordanie et en Irak». Le chef de la diplomatie algérienne est «porteur d'un message de M. le président de la République aux Souverains et Chefs d'Etat de ces pays», poursuit le communiqué. Il est clair que c'est le Président lui-même qui s'implique dans ce dossier, avec l'espoir de voir cette crise entre les frères se régler et le dossier clos à jamais. Dans le communiqué, on lit que «les entretiens qu'aura le ministre avec ses homologues porteront essentiellement sur l'examen des relations bilatérales, les voies et moyens de leur renforcement ainsi que les questions d'ordre régional et international, en particulier la situation dans le monde arabe, les crises qui affectent la Libye, la Syrie, le Yémen et la région du Golfe», et également que «la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, ainsi que l'expérience algérienne en matière de déradicalisation, la situation au Proche-Orient et la question palestinienne, seront également inscrites à l'agenda des entretiens». A Djedda, en Arabie saoudite, le premier point de la visite, rapporte le département des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public hier, Messahel s'est entretenu avec son homologue saoudien. Les deux ministres, indique le même source, «se sont félicités de la qualité des relations entre l'Algérie et l'Arabie saoudite, de la consultation régulière, ainsi que de la coordination permanente entre les deux pays, conformément aux directives données par le Président Abdelaziz Bouteflika et le Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud». Et d'ajouter : «Cette rencontre a permis aux deux ministres d'examiner l'état des relations entre les deux pays ainsi que les voies et moyens de leur renforcement et de leur élargissement à tous les domaines, et ce à l'occasion des prochaines échéances inscrites à l'agenda de la coopération bilatérale, en particulier la prochaine session de la Commission mixte algéro-saoudienne». Aussi, apprend-on à la lecture du communiqué que les deux ministres «ont procédé à un échange de vue approfondi sur les voies et moyens à même de redynamiser l'action arabe commune et de la mettre au service du retour de la stabilité et de la sécurité dans le monde arabe, en l'orientant vers les principales préoccupations qui interpellent les Etats arabes, en particulier la multiplication des foyers de tensions et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent». Rappelons qu'au lendemain de la déclaration de la nouvelle crise du Golfe, l'Algérie, comme à son habitude, a adopté une position neutre. Dans un communiqué officiel, Alger a appelé les pays en désaccord à «dialoguer et respecter sous toutes conditions le principe de bon voisinage, de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures du Qatar». Une position que la Qatar a fortement salué, la qualifiant d'honorable. Le ministre qatari des Affaires étrangères l'a déclaré en ces termes lors de sa dernière visite en Algérie. A cette sortie, il avait ajouté comme un appel à une médiation algérienne : «L'Algérie, en tant que grand pays dans le monde arabe peut, de par son influence dans la région, jouer un rôle dans les relations interarabes.» K. M.